Un post magnifique, Gandhi. J'ai lu
Ton coup de gueule avec beaucoup d'attention, et je suis content de l'avoir fait car ça répond à pas mal de questions que je me pose depuis des années...
D'ailleurs, je vais rebondir sur ce passage qui me paraît on ne peut plus éloquent :
citation :GandhiEgo dit : Sollicité par les boites de promotion Metal, les labels voire directement les groupes, il n’est pas rare qu’un chroniqueur officiel reçoive plus d’une trentaine d’albums à chroniquer par mois. Faites le calcul : 1 album par jour ou presque. Est-ce fastidieux ? Oui, assurément. Est-ce fatiguant ? Ca dépend. Est-ce du domaine du possible ? Avec un peu de méthode et beaucoup d’esbroufe, oui. |
Voilà. Une trentaine d'albums par mois, c'est tout sauf humain (à moins que tous les chroniqueurs de
Metal ne disposent d'une mémoire eidétique, ce qui m'étonnerait...).
Je fais partie de ces gens qui mettent des plombes à "maîtriser" vraiment un album, alors je me demande souvent comment certains font pour enchaîner 30 albums par mois et y comprendre encore quelque chose (après tout, mieux vaut capter un minimum quand on pond des chroniques...). J'ai maintenant ma réponse qui se résume en un mot : rhétorique. Oui, c'est strictement impossible d'avoir du recul vis-à-vis d'un album avec une seule écoute. Le chroniqueur procède inéluctablement en mode robot, quitte à générer du texte vide. Quelque part, ça me rassure. J'ai maintenant la confirmation que ce n'est pas mon cerveau qui déconne.
On s'est parfois foutu de ma gueule parce que j'ai pour habitude de faire des grandes phrases dans mes chroniques, en plus de partir dans des délires conceptuels parfois ésotériques. Je comprends que le style puisse ennuyer, mais les lecteurs sérieux auront sans doute remarqué le cassage de cul analytique qu'il y a derrière mes écrits, ces derniers redessinant souvent de manière exhaustive les albums. Le travail gigantesque derrière tout cela explique d'ailleurs mon retrait prolongé du monde de la chronique car, si on additionne les heures d'écoute nécessaires au temps d'analyse et au temps de rédaction, ça nous amène à une somme temporelle assez astronomique.
Bien sûr qu'une bonne chronique n'est pas dans la longueur. La concision est aussi une force. Chacun son style. Mais la moindre des choses, c'est de livrer un papier qui soit intègre, et je doute que ce soit possible dans les circonstances décrites ici. Le pire, c'est qu'il s'agit manifestement d'un phénomène de grande envergure, ce qui n'est pas de bon augure pour le monde de la chronique...
Au final, je préfère garder mon rythme de vieux.
« Sans la musique, la vie serait une erreur. » (Friedrich Nietzsche)