Par Sakrifiss (Postchrist)
http://www.postchrist.com/chronicle/search/band/ESPHARES.html Avant d’être un one man’s band lorrain crée par Mortiferiis en 2008,
ESPHARES est le nom d’un des anges descendus sur Terre pour observer les humains, les Grigori.
L’observation semble être justement l’une des qualités de notre
homme. Il a écouté et assimilé beaucoup de choses différentes aussi
bien dans le
Black Metal que dans d’autres styles. Sa musique est
d’abord basée sur les influences qu’il avoue :
Setherial et
Summoning.
Ce mariage improbable se manifeste par des titres rapides emmenés par
une BAR folle, des passages qui calment le jeu en devenant épiques et
surtout des nappes de claviers très présentes. Pour l’utilisation du
clavier d’ailleurs, ce n’est pas
Summoning qui vient
le premier en tête mais les musiques de St Seiya (le DA Les Chevaliers
du
Zodiaque). Quoi que l’on pense de ce dessin animé, il faut
reconnaître le talent de son compositeur qui a crée des ambiances
extraordinaires et poignantes. Eh bien
ESPHARES nous
donne une version
Black Metal de ces ambiances. Et c’est une grande
qualité ! C’est très réussi dans la deuxième partie de « De la mort je
m’éveille » (à 3:00) ou « Par delà le fleuve de la mort ».
Si les claviers sont parfaitement dosés, ce n’est pas le cas de la BAR qui, au lieu de devenir un atout comme chez
Mirrorthrone,
est trop en avant et casse un peu le plaisir des bonnes compositions.
C’est pardonnable puisque ce n’est qu’un problème d’ajustement, mais
assez dommageable.
En revanche, on retrouve d’autres ambiances tout au long de ces 25
minutes en 6 titres. Le côté épique est plus ou moins fort selon les
morceaux mais il y a aussi une volonté agréable de variation avec des
samples de batailles (« Le Chant de l’Au-Delà »), des vocaux superposés
(« Un Souffle Féérique »), des soli destructeurs… et puis un morceau
assez à part : « L’Ombre de la Sphère Inconnue ». Sur celui-ci, les
ambiances sont plus agressives et on finit même avec du grind à la
Mortician… Ce mélange de vocaux black et death et les claviers accompagnant les changements de rythme font furieusement penser à…
Furia.
ESPHARES fournit ici un bel effort qui a des
imperfections surtout dues au manque de moyens et d’expérience, mais
sûrement pas au manque d’inspiration ou de travail. Avec un album
enregistré en studio, ce groupe pourrait proposer de grandes choses.
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Par Malphas (Fanzine L'antre des damnés)
Esphares, jeune formation lorraine, nous propose ici sa première réalisation sous la forme d’une démo, intitulée Par Delà Le Fleuve De La Mort…
Au travers d’un
Black Metal symphonique et épique, le groupe dépeint un
univers médiéval-fantastique dans lequel résonne le son des épées qui
s’entrechoquent. En ce qui me concerne, l’ensemble des compositions m’a
rappelé ce que faisait
Dimmu Borgir il y a un peu plus d’une dizaine
d’années, mais en beaucoup plus
Brutal et agressif. Bien que la plupart
des morceaux soient exécutés à un rythme effréné, le groupe sait
parfois ralentir le tempo en posant des passages atmosphériques qui
cadrent parfaitement bien avec le concept. Bien que je ne sois pas
personnellement un grand amateur de ce genre de black metal, il faut
bien avouer qu’il n’y a pas grand-chose à redire musicalement parlant ;
il y a vraiment de bonnes idées et le tout est bien exécuté. Les six
titres qui composent cette démo se valent tous à peu près ; je dirais
cependant que le morceau d’ouverture, De La Mort… Je M’Eveille, est très accrocheur, et qu’il tire véritablement son épingle du jeu. Chose surprenante : le morceau L’Ombre De La Sphère Inconnue
se termine par un passage aux sonorités grindcore, ce qui cadre assez
peu avec l’ensemble… Venons-en maintenant aux points négatifs : le son,
et plus particulièrement le mixage. Les claviers sont très (trop ?) en
avant et rendent les guitares quasiment inaudibles. Aussi surprenant
que cela puisse paraître, on entend même plus distinctement la basse
que les guitares, ce qui n’est pas courant dans le black… Même chose en
ce qui concerne les voix : elles sont sous-mixées, et se retrouvent
ainsi étouffées par les claviers. En outre, le groupe utilise une BAR
qui a tendance à sonner de façon très linéaire, et notamment sur les
parties les plus rapides. Dommage, car le son en lui-même est très
puissant pour une démo… Il est évident qu’avec plus de moyens, ces
défauts pourraient être améliorés, d’autant que l’inspiration est là.
Quoi qu’il en soit, je tiens à souligner le travail effectué par
Mortiferiis, l’âme qui se cache derrière ce one-man band : la
réalisation est très professionnelle pour une première démo, autant en
termes de qualité musicale qu’au niveau de l’artwork (très réussi,
notamment au niveau des teintes utilisées). Une formation à suivre, et
à qui je souhaite une bonne continuation. (E.R.)