
SAVAGE GRACE – The Dominatress (Metal Blade '83, Import) : Savage Grace, nouveau venu de Californie, nous présente son premier mini-album intitulé The Dominatress. Après une apparition plutôt ratée sur la compilation Metal Massacre II, Savage Grace se devait de rectifier le tir afin de ne pas écourter une carrière, qui n’a pas encore vu le jour. A ma grande surprise, ce mini-album est vraiment très bien construit, le plus étonnant étant sans doute le très net progrès aux vocaux, là même où je m’étais heurté précédemment à l’écoute de son morceau sur Metal Massacre II. Le Heavy Metal de S.G. est réellement très rafraichissant et diversifiant, représentant un excellent compromis entre Judas Priest, Iron Maiden et Mötley Crue. Ses cinq morceaux sont de très bonne facture et je suis sûr que vous serez aussi enthousiastes que moi dès la première écoute. Alors ôtez vos œillères et écoutez ce mini-album d’un groupe qui a plus besoin de votre aide qu’AC/DC and Co. Découvrez le monde enchanteur du renouveau du H.M. américain, californien en particulier !
Jean François Jimenez - Enfer Magazine, novembre 1983.
SAVAGE GRACE – The Dominatress (Metal Blade, Import) : Betsy, aurait-elle une sœur siamoise ? Cette grâce sauvage, en porte-jarretelles et casquette de hell’s, lui ressemble en tout cas comme un goutte de sang. Après le mini-album de Queensryche, c’est un autre petit chef d’œuvre du Heavy Metal que vient de graver pour la postérité Savage Grace, quintette californien. De la vague hard anglaise, si florissante il y a trois ans, n’émergent actuellement plus de groupes, mais d’innombrables hordes américaines ont fort heureusement repris le flambeau pour que le Heavy Metal pur et dur brûle de tous ses feux. La musique de Savage Grace est rapide mais pas speed, avec des riffs tueurs, des climats d’une intensité sciante, et un chanteur, John Birk, dont les cris halfordiens vous font à votre tour hurler de plaisir. L’hymne sado-maso The Dominatress et Fight for your Life sont des momuments d’ultra violence ; du hard qui vous donne envie de pleurer de joie et de vous éclater la tête contre les murs. Les cinq titres ont d’autant plus d’impact que le son est tout simplement colossal. Un disque qui fera frémir les headbangers les plus blasés.
Christian Vinot - Metal Attack, novembre 1983.
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SATAN – Court in the Act (Roadrunner '83, import) : Un noir alchimiste est venu des sombres landes d’Angleterre en apportant sous son bras un mystérieux coffret d’ébène, qu’il vint déposer au centre du cercle fait de charbon et d’eau bénite. Quand la Lune apparut pleine et blanche, il prononça trois psaumes incantatoires, puis le coffret s’ouvrit et une musique macabre et pesante s’en échappa. Je me penchai vers le coffret, tentant ainsi d’en découvrir le secret. C’est alors qu’un fulgurant éclair m’assaillit. Je roulai sur le sol et je vis la masse immonde et écarlate me surplombant, qui me fixait de son regard de braise. Diable, astharoth vient encore d’accoucher d’un nouveau démon ! Puis ce fût le trou noir. Je ne me souviens plus de la suite des évènements, mais je peux affirmer que c’est depuis cette fameuse nuit que je suis envouté et que cette musique me poursuit absolument partout. Et je sais tout de cette marque maléfique, bien que je ne l’eusse, oh, grand jamais, fréquentée. C’est une hydre à cinq têtes qui hurle un métal à vous dépecer vivant : elle s’appelle Satan et risquerait bien de rester à votre chever pendant toutes les nuits d’hiver , si vous avez le malheur de lui baiser la main et de lui succomber. Personnellement, dès que j’ai le malheur de m’endormir, cette légion des tombes revient me chatouiller et la sarabande reprend de plus bel. Cela débute toujours sous le signe du feu. Trial by Fire, Into the Fire, le spectre de la dernière sorcière face à son bûcher hurle sa haine des mortels, des riffs acérés et meurtriers, comme les griffes de moloch, me saignent à blanc alors que je vois débarquer les premiers vikings : « Blades of Steel, Durandal ! » Lame puissante et magique, protège-moi des drakkars d’Odin ! Le cauchemar continue avec les séances de mises à mort : No Turning Back, Break Free et The Ritual, les lames des rouges prophètes Steve Ramsey et Russ Tippins font couler des rivières de sang et bientôt les premiers signaux de fumée apparaissent : Broken Treaties, le dieu bison et ses disciples emplumés partent en chasse, à la recherche du traitre blanc (Medlocke, au secours !). Maintenant, les choses se précipitent dans ma tête, je sais que cette musique me vient d’un grimoire vinylique, un alphabet du Diable qui a épousé la forme d’un disque et qui pourrait bien être en vente libre actuellement. Seigneur, comment prévenir mes frères humains que ce recueil noir risque de tarir à jamais leur source de vie ? La grande tribu des hardos réclame du métal satanique. Eh bien cette fois, elle sera bien servie avec ce brasier ambulant, cet homuncule qui deviendra dragon d’ici peu. C’est pourquoi je préviendrai mes faibles congénères que cet album n’est à écouter qu’en état de noire catalepsie. Quant à moi, les juges inquisiteurs ont rendu leur verdict et, demain à l’aube, je m’en irai au bûcher.
Bruno Bagès – Enfer Magazine, décembre 1983.
SATAN – Court in the Act (Roadrunner, import) : ils ne manquent pas d’ambition, le cinq jeunots de Satan. Pour leur premier LP, ces audacieux anglais ont décidé de faire un concept-album, avec intro à effets spéciaux et deux instrumentaux bien lourds. Qui dit concept-album dit histoire mais, malgré la présence des textes sur la pochette intérieure, le propos m’apparait un peu obscur. Disons seulement que c’est une affaire de procès, où défilent diverses guerres vikings, indiennes, etc. Oublions. D’autant qu’un disque n’est pas fait pour être lu mais écouté. Eh bien, disons que mes oreilles ont agréablement ronronné. Satan, qui n’est pas un ange déchu mais plutôt le bâtard de Judas Priest, a confectionné une galette bien heavy, avec un chanteur de l’espèce hurleur, Brian Ross, et deux guitaristes tronçonneurs, Steve Ramsey et Russ Tippins. De petits reproches : sa production aurait gagné à être plus claire et acérée, des morceaux comme Broken Treaties manquent de concision et perdent ainsi leur force initiale, mais ce sont là des erreurs que l’expérience peut corriger. Satan a déjà le talent et la fougue, tout le monde ne pouvant en dire autant.
S.CATE – Metal Attack, janvier 1984.

MERCYFUL FATE – Melissa (Roadrunner '83, import) : « Je suis né dans un cimetière sous le signe de la Lune, élevé par les morts dans mon caveau. Je fus nommé mercenaire dans les légions de l’Enfer. Maintenant, je suis le roi de la souffrance. Je suis fou » (« Evil », tranduction d’un couplet). Entre les douze coups de minuit, Mercyful Fate, cette nouvelle secte satanique danoise, nous a fait parvenir sa dernière réalisation intitulée Melissa. Après leur premier méfait vinylique, un mini-album sur Rave On Records, les musiciens de MF ont changé leur hache de main en signant (saignant ?) chez ce fameux label hollandais, Roadrunner Records. En fait, ce nouvel album arrive à point pour les fêtes de Noël et il est certain que bon nombre de gentilles mamans achèteront à leur charmant bambin cette amusante variante de la Bible, dont les textes sont si mignons et délicats. Il est d’autant plus certain que cet album sera gracieusement offert aux églises de notre pieux pays par lucifer lui-même, afin que les prêtres puissent prêcher librement et gratuitement la bonne parole de monsieur King Diamond sur fond musical des plus intéressants, où s’accumulent cris hystériques de femmes souillées, violées et eventrées, ainsi que rires diaboliques, le tout adapté à un orgasme de décibels furieux, dont le seul but est de libérer votre violence innée. Trêve de plaisanteries ! S’il est certain que le chanteur du groupe se sent douillettement à son aise dans tout ce qui touche à l’occultisme, ésotérisme et satanisme, il est néanmoins indéniable que l’intérêt de ce nouveau groupe danois ne s’arrête pas à cet échelon para-musical. En effet, le succès de MF provient aussi de la musique composée par Hank Shermann, leur talentueux guitariste et aux respectifs dons meurtriers de King Diamond, dont la voix passe des graves aux aigus avec une facilité déconcertante, digne de satan son maitre vénéré, du second guitariste Michael Denner, du bassiste Timi Grabber et du batteur Kim Ruzz. De plus, cet album possède un gros son, net carré, tranchant comme un coupe-coupe qui coupe bien : bref, un son comme on les aime aujourd’hui. En ce qui concerne la musique de MF, on peut constater une évolution par rapport à leur première réalisation, mais une évolution positive qui se caractérise par une complication des morceaux au niveau des thèmes : Satan’s Fall, Evil, Black Funeral, At the Sound of the Demon Bell, etc. On peut également remarquer un ralentissement d’exécution par rapport au mini-album, pratiquement sur tous les morceaux. De toute façon, MF n’a jamais prétendu faire du Speed Metal, préférant les tempos moyens travaillés. Mais ne vous méprenez pas, cela ne signifie pas pour autant que les morceaux ne décolle pas et, pour en être persuadé, passez-vous à fond Curse of the Pharaos, Satan’s Fall, Into the Coven et le sulfureux Black Funeral (comme dirait Philippe Masson, chanteur de Demons Eyes). En conclusion, cet album s’avère être un excellent cadeau ou investissement, et a toutes les chances de devenir rapidement une des œuvres maîtresse du renouveau du heavy-metal mondial. Jean François Jimenez – Enfer Magazine, décembre 1983.
MERCYFUL FATE – Melissa (Roadrunner '83, import) : Les forces maléfiques se sont déchainées, c’est la force d’empoigne de ma playlist. Quel va être mon album de l’année ? Les chefs d’œuvre se succèdent à un rythme hallucinant. Mercyful Fate est sans conteste le plus technique des groupes extrémistes. L’intensité des climats que créent ces cinq danois dépasse l’entendement, chaque titre est un maelstrom de riffs, d’enchainement, de breaks, de solos de quoi faire un album entier avec un unique morceau. Fouillé, le métal de Mercyful Fate l’est au-delà du possible et d’une précision chirurgicale de par la qualité de la production. Héritier d’une longue tradition de métal gothique, Mercyful Fate s’enferme dans un satanisme forcené. Noirs, sanglants, cruels, les textes font avant tout sourire. Quelle importance y accorde-t-on ? Mercyful Fate assume sa démesure. Le délire réside dans les vocaux de King Diamond, qui passe tous les trois mots du grave à l’aigu et achève chaque phrase avec hurlements et vocalises. Que Black Funeral dure trois minutes ou que Satan’s Fall, morceau de bravoure de l’album, en dure onze, l’intensité ne retombe jamais. D’un bout à l’autre, Melissa est un véritable orgasme métallique. Il n’y a pas d’adjectif assez fort pour qualifier ce chef d’œuvre. Christian Vinot - Metal Attack, janvier 1984.
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ACID – Maniac (Megaton '83, import) : Revoilà Acid, muni de son second LP en guise de cadeau pour les fêtes de fin d’année ! Grande surprise, l’énergie renfermée dans les sillons de Maniac, bien que toujours très importante, est néanmoins moins sauvage, démunie de toute consonance punk, en résumé plus travaillée que sur le premier LP. N’allez tout de même pas vous imaginer qu’Acid s’adonne désormais aux joies du soul-musette. Il s’agit d’une nouvelle sortie d’énergie canalisée dans des riffs accrocheurs enchainés à grande vitesse dans la lignée de No Class ou The Hammer de Motörhead qui, faites-moi confiance, vous prennent bien la tête et ne vous lâchent plus ! Le potentiel mélodique se voit donc accorder une place plus importante que par le passé et permet ainsi à la chanteuse de mettre en évidence ses possibilités vocales intéressantes. De plus, les morceaux lents ne sont pas mauvais et dégagent une ambiance malsaine, un côté sournois qui, s’il a été maintes fois exécuté, n’a jamais été poussé à ce degré. Ecoutez donc Princess of Hell & Fire tous feux éteints et la sono à fond. Si le premier LP d’Acid vous a déplu, celui-ci risque peut-être de vous faire craquer. En revanche, si le premier vous a éclaté, Maniac vous convertira définitivement.
Bruno Labati – Enfer Magazine, janvier 1984.
ACID – Maniac (Megaton '83, import) : Marcel Menard se dirigeait vers la boutique et ouvrit la porte avec son nez, tandis que ses pantoufles balayaient le sol et que, faute à un appel d’air avec sa chemise, la poussière remonta dans son pantalon. Il allait entrer, il entra, il est entré : « c’est pour mon petit-fils. On m’a dit que je pouvais trouver le dernier Acid », dit-il. « Un Acid bien serré et sans faux-col pour monsieur, charge creuse pour tête vide dans cinq minutes, pétards à fond, tarif réduit pour carte vermeille, box 7 », lui dit le disquaire. Marcel Menard, qui n’avait pas tout compris, suivit la flèche et entra dans le box. Il mit dix minutes à trouver la touche Play et, caché dans les écouteurs, il attendait le début de la chansonnette. Tout d’un coup, dans un fracas lui rappelant la guerre de 14, ses sourcils tombèrent par terre et ses oreilles lui claquait au visage comme des volets par jour de grand vent. Secoué par un tremblement de tête, il avait les yeux en lettre de faire-part et les paupières qui faisaient tif-taf. Son visage ressemblait à une carte topographique du Massif Central. Un renvoi de choucroute par là-dessus et c’était Pearl Harbor en miniature. Alors que le disque se terminait (eh oui, ça va très vite), flanqué d’une peur certaine que cela recommence, il eut l’idée lumineuse d’ôter le casque. Avait-il remarqué que le style d’Acid avait tout de même changé ? Peut-être pas mais, de toute façon, il s’était aperçu qu’Acid faisait du très bon speed. On note ainsi une évolution importante quant au style du batteur. Il a en effet substitué à son fameux doublement de grosse caisse, à la Overkill (Motörhead) renforcé par un jeu à la Abaddon (Venom), un rythme binaire en 4-2 beaucoup plus classique mais toujours efficace. Par contre, les guitares sont plus tranchantes, de quoi vous pliez en deux. Tout ceci confirme que Kate, la charmante vocaliste, m’avait confié au Festival de Bruges : « il y aura un certain changement dans la manière mais pas dans le fond ». Pour ce deuxième 30 cm intitulé Maniac, le quintette belge nous propose donc, sur les huit morceaux enregistrés, cinq massacre musicaux aussi succulents et divins que Anvil, Demon, Heaven’s Devils ou Satan, les meilleurs morceaux du premier album. Les trois titres restants, dont Luciferia sorti récemment en single, sont un peu plus cools, commerciaux sans s’attendre à avoir de la FM du genre Journey ou Foreigner, car cela reste du pur heavy metal, ne nous y trompons pas ! En fait, on n’entend pas ce disque : on l’écoute. Et cette écoute doit nous apprendre quelque chose : l’élévation suprême vers l’extrémisme musical passe par l’association Punk Metal. La technique au service de la violence. Belle devise, n’est-ce pas Marcel ? Ce dernier est d’ailleurs bien d’accord avec nous sur un point précis : Acid avec ses deux agressions sur vinyl est devenu le leader au pays de la frite (et eux ils l’ont) devant les Killer, Ostrogoth, Thunderfire, Buzzard et autres.
Gil Tadic – Metal Attack, février 1984.

HAWAII – One Nation Underground (Shrapnel '83, import) : Oyez, oyez, braves hardos, je m’en vais vous conter les mille et une métamorphoses d’un groupe exotique insulaire. Il était une fois un quatuor répondant au doux nom de Vixen, qui abritait en son sein une chanteur ô combien charmante, Kim La chance, et fit son apparition sur la compilation US Metal vol.II (Angels from the Dust). Une chanteuse pouvant en cacher une autre, Lisa Ruiz la remplaça et le groupe devint Aloha, l’un des douze espoirs de Metal Massacre vol.II (Heavy Metal Virgin). Ne pouvant se réoudre à renier ses origines et jouant la carte de son originalité géographique, le combo prit enfin le nom de Hawaii et figura avec Secret of the Star sur US Metal vol.III, devenu trio, les vocaux étant désormais assurés par le nouveau bassiste Gary St-Pierre. Hawaii, à l’instar de nombreux groupes actuels, passe son examen vinylique de curieuse manière : il rend son brouillon et non une belle copie avec pleins et déliés, speed, speed, speed ! Marty Friedman est certes un guitariste d’une étonnante dextérité, mais chaque morceau part dans tous les sens, n’est qu’un tourbillon d’idées mal exploitées. Les rares riffs distincts sont gâchés par d’exécrables vocaux gouailleurs et trafiqués. Je vous recommande plutôt son mini-album cinq titres, dont deux fabuleux instrumentaux, sortis sous le nom de Vixen, speed mais musical. Christian Vinot, Metal Attack, novembre 1983.
HAWAII – One Nation Underground (Shrapnel '83, import) : Hawaii, petite ile perdue des USA, possède elle aussi ses propres groupes de H.M. Le plus connu se nomme tout fièrement et chauvinement Hawaii, venant de sortir un album intitulé One Nation Underground. Il faut dire que ce nouveau groupe n’est pas aussi nouveau qu’il le paraît, puisqu’il a déjà sévi à plusieurs reprises sous divers pseudonymes, à savoir Vixen et Aloha. Aujourd’hui, le groupe a considérablement évolué, tout du moins au niveau de sa composition, évinçant au passage sa chanteuse en la remplaçant au pied levé par la voix du bassiste Gary St-Pierre, qui se découvre un nouveau talent. Quant à la musique, Hawaii joue toujours un H.M. comme Vixen et Aloha, où se mélangent speed et mélodies, entre Raven et Judas Priest. Toutefois, cet album n’est vraiment pas une réussite, loin s’en faut. D’abord parce que Gary St-Pierre aurait mieux fait de se borner à assurer les parties de basse, car sa voix ne convient pas du tout à la musique de ce power-trio. D’ailleurs, je me demande à quel groupe il pourrait convenir. Ensuite parce que la production est lamentable. On arrive tout de même à retenir quelques bons morceaux, tels que Nitro Power, The Pit and the Pendulum, One Nation Underground et You’re Gonna Burn, qui reste néanmoins bâclés vocalement. Mais rassurez-vous, tout est permis de penser que le prochain album d’Hawaii (à moins que le groupe change encore de nom) sera bien meilleur, puisque Gary St-Pierre vient de se faire jeter. Espérons que le choix du nouveau bassiste et du nouveau vocaliste s’avérera judicieux ! En attendant, réécoutez le premier album de Vixen ! Jean François Jimenez – Enfer Magazine, janvier 1984.
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OBSESSION – Marshall Law (Metal Blade '83, import) : Suite à son apparition sur Metal Massacre II, Obsession sonne la charge avec un mini-LP intitulé Marshall Law. De toute évidence, et ceci malgré un travail de bonne facture, Obsession n’apporte rien de nouveau. Au travers des quatre morceaux, ce quintette américain (*) Iron Maiden, pour les solos qui constituent la partie la plus intéressante avec les vocaux. De quoi s’offrir quelques séances musclées de Metabolic, sans pour autant s’éclater la tête contre les murs de votre métalodrome, au point de les fissurer. Pas la peine de prévenir le Samu donc, néanmoins il s’agit de garder l’œil ouvert. Affaire à suivre. (*) Il manque une phrase de toute évidence - NDLR.
Bruno Labati – Enfer Magazine, février 1984.
OBSESSION – Marshall Law (Metal Blade '83, import US) : Le premier titre Only the Strong Survive nous laisse présager la chute vertigineuse des anges rebelles. Ça écorche bien et on se dit qu’au prochain morceau, nous serons devenus des hommes grimaçant, hurlant leur douleur, à moitié ensevelis dans les marécages délirants du Power Metal. Mais nous restons à la porte de l’enfer sans jamais y entrer. Sans doute n’était-ce pas le but de ces gars et, si leur action se situe dans un plan bien Heavy Metal, asséné de coups de guitares brutaux mais dosés, leur mission est alors accomplie. Après la première attaque, c’est l’incantation à la mort de Hatred into Death, qui annonce l’assaut meurtrier de The Execution. Le dernier titre se fait l’écho de la cérémonie funèbre, marchant au rythme de Marshall Law, comme pour signer leur acte. Allez messieurs, vous êtes en bonne voie, un tout petit peu d’originalité et de speed, et ce sera parfait.
Gil Tadic – Metal Attack, mars 1984.

SLAYER – Show No Mercy (Metal Blade '83, Import) : Jouons peu, mais vite et bien. Voici la ligne de conduite que Slayer suit sans coup férir d’un bout à l’autre de son premier 30 cm. Après quelques écoutes, on en conclut que Slayer doit certainement constituer le fruit d’exercices immoraux entre Venom et Metallica par une nuit d’orage. De ses respectables ainés, le charmant bambin a hérité d’un goût très prononcé pour les overdoses de speed et tout ce qui relève de la magie noire. « A son âge ? » me dire-vous. « Que voulez-vous, ma bonne dame. Son biberon déborde de carburant punk ! ». A l’énoncé de toutes ces qualités peu enviables, coller l’étiquette « bruit » pourrait apparaitre aux yeux de tout être équilibré comme une action relevant du non-sens. Mais le problème se complique. Le phénomène en question laisse entrevoir de réelles possibilités mélodiques empruntées par instants à Iron Maiden. Par phénomène, entendons ce groupe doué dans tous les domaines, confirmant ici les nombreuses qualités entrevues lors de sa récente apparition sur la compilation Metal Massacre III. Si vous avez survécu aux sévices de Venom, Metallica, Exciter, Acid and Co, dévorez à pleines dents Show No Mercy, sans crainte de tomber sur la fève : la couronne se pose sur la tête de Slayer, la frayeur.
Bruno Labati – Enfer Magazine, février 1984.
SLAYER – Show No Mercy (Metal Blade '83, Import américain) : Vous aimez vivre dangereusement ? Alors à vous de juger les retrouvailles les plus fécondes d’une voix à la Exciter, d’une batterie à la Metallica et de rythmes à la Hawaii / Venom. Slayer, c’est vraiment l’enfer comme si vous y étiez et, si son apparition sur Metal Massacre III ne fût que l’antichambre, ici c’est la guerre, le feu et la force. Ce groupe formé à Cudahy dans le sud de la Californie nous livre ici un opéra de chasse, un nouveau diamant à la couronne du power metal. Vous qui entrez dans l’univers de Slayer, sachez que le vertige est au fond du sillon. Ici, on ne marche pas : on court. Quel souffle. Pour plusieurs morceaux, c’est le frisson assuré (petite laine de rigueur). Un groupe dérangeant comme on les aime bien, et son sauvage parfum est intact. Ça respire la liberté et la défonce : la vitesse sans frein ni loi. Pour cela, Show No Mercy et The Final Command doivent être de véritables aigles de route et des champions de la contravention. A travers certains morceaux comme Evil Has No Boundaries, Fight Till Death et Black Magic, on sent vraiment que Slayer affiche une maladie répulsive devant tout ce qui ressemble à l’ombre d’une mélodie, le feeling disparait cœur et os, et ces gars nous prouvent qu’ils ne sont pas des musicologues du terroir ayant fait leur début comme organistes chez les bons pères. C’est ainsi que leurs morceaux lents, tels que Die by the Sword et Crionics, me semblent aussi galvaudés que la Côte d’Azur un 14 juillet. Mais Slayer est tout de même un tueur loyal et royal. Ses performances nous permettent des lendemains qui chantent, surtout s’il ne veut pas toucher d’un plus large public qu’une cohorte de fous fascinés par le power metal. Les influences hard-core font de ce groupe un gang ultra rapide, tandis que votre imagination se trouve envoyée dans les confins des ténèbres. Une véritable dictature de la violence, du noir, de la vitesse et de la haine.
Gil Tadic – Metal Attack, février 1984.
SLAYER – Show no Mercy : Dingue, je n’ai jamais entendu ça ! Et dire qu’il s’agit que du premier LP de ce groupe… Après la poussé de Metallica, Ratt et autres Anthrax, ces américains continuent de nous étonner. Si vous aimez Venom, vous aller être servis et si vous adorez Metallica, vous apprécierez aussi. Slayer est un parfait compromis entre la musique de Metallica et la puissance de Venom dans ses meilleurs jours, à croire que Cronos a donné des cours de chant à Tom Araya. Si les onze morceaux sont chancun des brûlots qui vous calcineront immanquablement la cervelle, notons Evil Has no Boundaries, l’un des plus dévastateurs. Slayer = destroy. A vous de juger.
Eric - Metal Gods n°02 (fanzine), juin 1984.
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=> Voilà, c'en est terminé pour cette année 1983. J'aurais bien aimé remonter des chroniques d'époque des album de DRI, The Exploited, Antisect et Suicidal Tendencies concernant les groupes de HC/Crust/Punk qui se métallisaient, ainsi que le MLP des belges d'Ostrogoth dont le heavy fleurait bon le speedmetal. ++ FABIEN.

Comme quoi l'étiquette Power Metal a bien changée au fil du temps haha, mais je pense qu'à cette époque elle était plus adéquate.

ANTHRAX – Fistful of Metal (Music for Nations '84, import) : Décidément, les USA n’ont pas fini de nous étonner ! Après les récentes découvertes d’Exodus, Sceptre, Abattoir ou The Beast, et dans une autre mesure Metallica et Slayer, c’est au tour d’Anthrax de poser sa candidature pour l’élection du groupe le plus heavy et le plus speed de l’année ! Il faut dire que par le biais de ce « coup de metal » en forme de support magnétique enregistré, Anthrax peut fièrement prétendre à une bonne place dans le peloton de tête des groupes de H.M. sans peur et sans reproche, de ce côté de la planète. Fistful of Metal est en effet un album prometteur où se côtoient des morceaux parfumés au speed (Deathrider, Panic, etc.) et d’autres plus heavy, parsemés de solos exécutés par mains de maîtres-tueurs et ponctués de riffs malsains, vous forçant à battre le temp (Anthrax, Death from Above ainsi que les superbes Across the River et Howling Furies, dignes des plus grands morceaux heavy jamais composés. Avec cet album, où le mot d’ordre le plus approprié semble être « tuons, mes frères », Anthrax nous gratifie d’un H.M. truffé d’idées cruelles et originales, qui en font une valeur sûre pour la nouvelle scène hard mondiale. De plus, la somptueuse version I’m Eighteen d’Alice Cooper ne peut que renforcer le côté culotté et donc unique de ce jeune groupe new-yorkais promu, j’en suis convaincu, à un avenir dévastateur à souhait.
Jean-François Jimenez – Enfer Magazine, février 1984.
ANTHRAX – Fistful of Metal (Music for Nations '84, import GB) : Il était ahurissant de voir un tel groupe poireauter dans l’antichambre des maisons de disques, alors qu’une rame de groupaillons, que je ne citerai pas pour ne pas les décourager, y trouve crédit. Même si Anthrax n’invente rien, il faut tout de même dire que la première face est plus qu’honorable. C’est bourré de titres supers et soniques. Riffs et solos sont jetés l’un contre l’autre, comme dans un combat de coqs. Ca rebondit, ça sautille et bouscule, en clair du métal bien léché. Ecoutez donc Deathrider, Panic ou Subjugator, qui claquent dans tous les sens et vous indiquent d’où vient le vent de vos enceintes, qui commencent à trembler. Mais si les gars peuvent remercier Metallica pour leurs morceaux de bravoure, ils savent également faire de beaux pavés comme lui, et là they kill nobody. Voyez plutôt dans le style musique, pour dériver à la limite du sommeil, le très fameux I’m Eighteen d’Alice Cooper, Howling Furies qui clôture le tout, sans oublier le titre qui porte leur nom. Décidément, ces gaillards persistent pour qu’on n’oublie pas leur style Dallas, qui n’en finit pas de durer et tout ceci dans la lourdeur et la lenteur. Le reste est une mayonnaise à la Mercyful Fate / Judas Priest speedée, qui ne manque pas de tonus et qui est tout aussi performante qu’un bon savon Zest pour se réveiller le matin.
Gil Tadic – Metal Attack, mars 1984.

METALLICA – Jump in the Fire (Music for Nations '84) : Voici un échantillon live d’un des petits derniers du Heavy Metal, qui risque sans nul doute de devenir très grand dans les plus brefs délais. Seek and Destroy, alourdi (dans le bon sens du terme) grâce à une basse-bulldozer par trop absente sur Kill ‘Em All et Phantom Lord, qui met en évidence la valeur de l’époustouflant Kirk Hammet, dont les solos poussés en avant ajoutent un brin de folie à cette boucherie admirablement contrôlée, laissent apparaitre Metallica comme un tueur implacable, prêt à tout pour assouvir son appétit de tympans déchirés. L’autre face propose une version remixée de l’excellent Jump in the Fire, qui ne soutient néanmoins pas la comparaison avec sa folle concubine. Si No Sleep ‘Til Hammersmith était jusqu’à ce jour votre live fétiche, chamboulez vos habitudes et ‘remetalovorisez-vous’ avec celui de Metallica, garanti 100% trépanation sans anesthésie, effectuée marteau frappant.
Bruno Labati – Enfer Magazine, février 1984.