Thrash Metal >> CHRONIQUES POWER/SPEED/THRASH/HC 1983-89
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Vendredi 04 Avril 2025 - 19:18:36

Le ridicule ne tue pas sinon il serait bien enterré ce pseudo chroniqueur. Risible 



Samedi 05 Avril 2025 - 18:32:21

VENOM : Die Hard / Acid Queen EP (Neat '83, import) : Démoniaque ! Ce nouveau simple de Venom est démoniaque ! C’est le résumé le plus complet de ce que devrait être la troisième guerre mondiale ou plus exactement l’apocalypse. Die Hard et Acid Queen sont deux morceaux tout droit sortis de l’enfer et sans nul doute Abaddon, Cronos et Mantas en sont les dignes représentants. Une batterie eschatologique, une basse bulldozer, une guitare tronçonneuse sont leurs armes et satan est leur maître ! Mais diable, quel groupe autre que Venom est capable d’engendrer un son aussi agressif et monstrueux ? Quel autre power-trio peut concevoir une telle débauche d’énergie ? De plus, les textes sont si horribles qu’ils vous font frémir de peur. Mais je sens déjà que leurs incantations infernales me hantent l’esprit et qu’un nouveau démon répondant au nom de Venom vient de prendre possession de mon âme. Because Now, I’m in League with Satan !
JF Jimenez – Enfer Magazine juillet 1983.



Samedi 05 Avril 2025 - 21:10:08

Ca fait plaisir de voir Venom remis au rang qu'il mérite, car dans d'autres presses il était plutot perçu comme un groupe de musiciens incompétents ne faisant que du bruit ou come une blague. Merci pour cet excellent témoignage d'époque, et pour ce groupe précurseur du Metal extrême qui a suscité tant de vocations..



Dimanche 06 Avril 2025 - 19:50:06

JAGUAR – Power Games (Neat '83, Import) : La société industrielle ayant poussé le stress jusqu’à dénaturer la faune et la flore, le divertissement favori de nos dirigeants tend à devenir l’exploration de terres vierges et impropres à l’installation d’usines sidérurgiques. Aussi ne nous étonnerons-nous pas si les délices d’aujourd’hui passent par les frissons que l’on peut se créer au contact des grands fauves des réserves africaines. La démocratie aidant, voici de quoi partir tous ensemble dans un safari guerrier, où à l’issue duquel, j’en suis sîr, vous ne résisterez pas à l’envie de séduire votre petite voisine attrapant son cocker au lasso ou à jouer Tarzan, pendu au lustre de votre salle à manger. Méfiance, le jaguar sort enfin ses griffes. Il y a un peu plus d’un an, ses moustaches pointaient avec le premier méfait : Backstreet Woman. Puis ce fût la tête qui dépassa avec le second Axe Crazy. Aujourd’hui, l’animal est là, il rugit et nous balance fièrement son premier album. Curieux, le monstre veut jouer : lui, c’est le pouvoir du jeu qui l’intéresse. Aurait-il la prétention de monter au firmament du Heavy-Métal ? Il aurait tort d’y renoncer à y prétendre, tant il a bien préparé son coup. Tout au long de ce premier sévice, il n’y a qu’un rugissement guerrier, un rugissement fou, acharné et impitoyable. Voilà donc de quoi rassasier tous les petits fauves de métal qui, comme moi, se désespéraient de trouver des nouveaux groupes impitoyables et intransigeants, se trempant jusqu’au cou dans une musique qui les pousse à l’extrémité, voire à l’extrémisme. Jaguar est un groupe cohérent, l’image de ce prédateur félin qui ne fignole pas ses forfaits pour en faire des pièces de collection. Au contraire, voici les morceaux, dix boulets, dix morsures qui, pour sûr, laisseront des traces dans nos cervelles. Que dire de plus ? Le speed est là, la guitare incandescente et dyonisiaque de Garry Pepperd explore de nouvelles pistes et sert de coupe-coupe à la voix formidable de Paul Merrel. Bien sûr, les mélodies ne sont pas très peaufinées, mais à quoi servirait-il ? Peut-on tenir un lion en laisse ? Alors définitivement, j’aime Jaguar. Le son est dense, l’espace sonore est complètement rempli, les quatre de Bristol ne nous laissent pas respirer, ils agressent, tant mieux. Jamais un concept n’a été aussi bien servi, jamais animal et musique n’ont ainsi fait corps, jamais l’expérience de la liberté n’a mieux été cernée. Tarzan, gare à toi !
Philippe touchard – Enfer Magazine, juillet 1983.   



Lundi 07 Avril 2025 - 19:57:08

ANVIL – Forged in Fire (Attic '83, Import) : Anvil n’a pas fini de nous étonner. Le troisième album, encore tout chaud, est un vrai déluge d’acier et de substances armées. Voici un album qui vaut son pesant de béton. Bien sûr, Anvil est jeune et il est normal qu’il puisse nous surprendre à chaque nouvel album. Seulement, lorsqu’on met tant de hargne et de tripes dans son rock ’n roll, il est toujours extraordinaire de poursuivre son chemin sans jamais plier un genou pour se remettre de ses émotions précédentes. Au fait, quel est donc ce rock qu’Anvil forge au fil du temps ?  Une musique compacte, un speed effréné qui vous fait des petites choses partout. Souvenez-vous de Lips à Bruges, en train de jouer avec un gadget sexuel. Eh bien mesdemoiselles, cet album est le meilleur vibromasseur que l’on puisse trouver. Profitez-en, c’est en vente libre et il n’y a pas besoin d’être majeur pour se faire plaisir (pardon Madame Roudy). Mais attention, à force de se faire trop de bien, on s’accroche et on rentre dans une zone dangereuse (Danger Zone) et on devient vite une dame furieuse (Hard Times Past Ladies). Heureusement, la félicité renait de ces orgasmes brûlants, tel le phénix chez Madame Claude, car plus que jamais les guitares sont furieuses, la partie rythmique est prête à soutenir la comparaison avec le tremblement de terre de San Francisco en 1970 et la voix de Lips respire la fraicheur sans avoir à s’enduire de dentifrice style Julio Essuie-glace ! Et par-dessus tout cela, il y a la joie, le bonheur de jouer, qu’expriment les quatre canadiens en quête de chaleur, bien mis en relief par une très bonne production. Ce qui est réjouissant, c’est qu’en ce moment ce sont les jeunes groupes qui tiennent le haut du pavé et Anvil est désormais leur chef de file face à l’effondrement d’AC/DC, Tygers of Pan Tang ou Saxon. Il n’y a plus guère que Motörhead qui reste en tête devant la coalition des Mama’s Boy, Twisted Sister, Raven ou Accept.
Philippe touchard – Enfer Magazine, juillet 1983.  



Mardi 08 Avril 2025 - 19:42:20

METALLICA – Kill ‘Em All (Music for Nations '83, Import) : Faites attention, si vous tenez à la vie, car il souffle sur les deux faces de cet album un tel vent de folie, que les écouter à la suite l’une de l’autre relèverait du suicide. Les nouveaux groupes américains sont très forts. Ces jeunes gangs écervelés, qui se décident enfin à renverser la vapeur, risqueraient bien de réveiller pour de bon l’Oncle Sam, qui semblait déjà s’être assoupi au son des grosses radios FM, tout persuadé qu’il était, que les hostilités avaient pris fin depuis la mort de ces derniers monstres d’ultra violence : Stooges et MC5. Ce disque de Metallica est une overdose de Speed, de fureur et de sang : rythmique blindée et riffs incandescents, taillé comme des rafales de mitrailleuse lourde. Seul le Motörhead des grands jours ou Venom peuvent espérer rivaliser avec cet holocauste sur sillon, cette machine à vous trépaner vivant, ce missile d’apocalypse. Si un groupe s’avère capable de pulvériser le mur du son, c’est bien celui-ci. Kirk Hammet et James Hetfield, les deux solistes, usant de leur Fling V comme un hachoir, foncent et décapitent tout ce qui bouge. Le chant, très proche en intonation de celui de Cronos, multiplie des incantations primaires ou des cris guerriers à faire pâlir un Humungus. Il n’est pas nécessaire de détailler tous les titres, qui sont tous de véritables incitations au meurtre et à la destruction. Il sera difficile de mesurer l’ampleur du massacre. Le trip musical de Metallica évite le satanisme bateau pour une inspiration plus visionnaire et futuriste : images de sociétés noires post-atomiques, fantômes d’acier et milices sauvages œuvrant pour une inquisition de fer. Metallica s’impose donc de loin comme le groupe de la Heavy Wave US et ce premier forfait sur vinyl est une implacable mise à mort, un véritable manifeste de l’overspeed.
Bruno Bagès – Enfer Magazine, septembre 1983.
 

METALLICA – Kill ‘Em All (Music for Nations '83, Import) : S’il ne vous est jamais arrivé de voir une membrane de haut-parleur se déchirer et rester coller au plafond, et si vos moyens vous le permettent, tentez l’acte insensé de mettre Metallica sur votre platine, car ces musiciens sont les plus fous que j’ai entendus ! Moi qui pensait avoir tout entendu dans le hard, j’ai reçu le choc de ma vie. Metallica étant l'un des groupes les plus speed de la planète, à cette différence près qu’il a su allier vitesse et mélodie, ce qui n’est pas le cas de certains de leurs confrères ! L’écoute de cet album a de quoi faire pâlir les Venom et autre Motörhead. L’expression « pur heavy-métal » prend tout son sens, The Four Horsemen étant un des meilleurs morceaux que j’ai entendus. Ce qui fait la force du groupe, c’est qu’il assume jusqu’au bout sa musique, se créant déjà un style qui deviendra un modèle. Metallica est grandiose et sera bientôt dans le livre des records à la rubrique « groupe le plus dévastateur ». Je terminerai sur leur devise : « éclate cette tête qui n’éclate pas ».
Michel Vinot - Metal Attack, octobre 1983.



Mercredi 09 Avril 2025 - 16:45:41

Le trip musical de Metallica évite le satanisme bateau pour une inspiration plus visionnaire et futuriste : images de sociétés noires post-atomiques, fantômes d’acier et milices sauvages œuvrant pour une inquisition de fer

 

Ce passage de la chronique aurait aussi pu être une bonne description pour le  War and Pain de Voivod



Mercredi 09 Avril 2025 - 19:21:13

SAVATAGE – Sirens (Par '83, Import) : Sévissant auparavant sous le nom d’Avatar, ce quatuor américain avait déjà sorti un 45t puis, décidant de changer de nom, les voies du business étant impénétrables, il vient de nous asséner un album répondant au nom de Siren. Réalisé sur un label indépendant, Par Records, on aurait pu craindre une production médiocre, or le son est terrible, gros pour les morceaux heavy et raffiné pour les plus mélodiques ! Le premier titre cloue sur place, non par son côté hyper speedé style Metallica, l’ensemble de l’album se situant plutôt sur un tempo medium, mais par son rythme lourd à souhait, certainement le meilleur morceau du disque. Les prouesses vocales du chanteur Jon Oliva sont fabuleuses, malgré son imposante carrure style Nicky Moore ou Meat Loaf : ce mec a des tripes et sait en sortir quelque chose. Holocaust, titre évocateur, nous laissera dans un état pitoyable, tandis que les deux autres morceaux I Believe et Rage (tempo hyper rapide) nous achèveront : difficile d’imaginer mieux sur la seconde face. Avec On the Run, le réconfort s’installe. Pour décrire l’attrait de la musique de Savatage, je dirai que ce trip lourd nous entraine à suivre le groupe même contre notre volonté. Quant à Twisted Little Sister, est-ce un titre en hommage à Dee Snider et sa clique ? Bref, titre après titre, je me demande s’il me sera possible d’en trouver un plus faible que les autres (une faille si petite soit-elle, le rôle d’un chroniqueur, en somme !). Peut-être aurais-je plus de chance avec le prochain Living for the Night. Mais non, encore un futur hit ! Ces gaillards s’arrêteront-ils un jour ? Espérons que non car, vraiment, il s’agit là d’un 33t sans fausse note (ou presque). Chaque coup de grosse caisse ou claquement de basse vous donne l’impression de recevoir un coup de boutoir en plein estomac alors que les cris perçants du chanteur vous résonneront encore dans les tympans après l’écoute de Scream Murder et Out on the Street (seule mélodie du début à la fin). La seule conclusion après un tel disque : l’acheter si on ne le possède pas encore (erreur !), puis le réécouter, enfin le ranger auprès de ses disques de survie !
Eric Galinsky – Enfer Magazine, octobre 1983.



Mercredi 09 Avril 2025 - 22:07:32
LeMoustre dit : Le ridicule ne tue pas sinon il serait bien enterré ce pseudo chroniqueur. Risible 

Chaque magazine avait son chroniqueur tête à claque avec une mauvaise foi à toute épreuve !

Merci à Fabien d'avoir exhumé ces trésors...

 

 



Jeudi 10 Avril 2025 - 19:55:06

METAL MASSACRE III (Metal Blade '83, import) : C’est Slayer qui ouvre cette charmante compilation et croyez-moi sur parole : ce groupe a un avenir assuré ! Leur morceau est incontestablement le meilleur que cette compilation a à nous offrir. En un mot, leur Aggressive Perfector tue ! Un son aussi énorme que Venom et Judas Priest confondus, du Speed Metal digne de Metallica et GBH, un chanteur-bassiste qui n’est pas sans rappeler Cronos, aussi bien au niveau des vocaux que du jeu de basse monstrueusement efficaces. Telles sont les armes de ces quatre sauvages meurtriers. Après un morceau aussi généreusement agressif, la tâche n’est pas très facile pour Bitch, le groupe suivant. Pourtant loin de me décevoir, Betsy and Co et leur Riding in Thunder parvinrent à capter mon attention tant leur H.M. très heavy est persuasif et leur chanson attirante. Tyrant enchaine immédiatement avec The Battle of Armageddon et, à mon goût, le morceau est un peu trop brouillon : ne confondons pas lourdeur et pesanteur ! Passons très rapidement sur Medusa, qui me fait vraiment pitié, et sur Test Pattern qui, bien que meilleur que son prédécesseur, ferait bien de rechercher l’inspiration ailleurs. Quant à Black Widow qui clôture cette première face, son instrumental Blitzkrieg, à la manière d’un Maiden plus heavy, est très prometteur : un groupe à suivre.

Quelques minutes passées à retourner la galette de vinyl et Warlord nous replonge dans le bain bouillonnant que l’on vient de quitter. Mais si son Mrs Victoria est très bien fini, produit et interprété, je ne peux pas m’empêcher de penser à Angelwitch. Warlord serait-il déjà en mal d’imagination ? Virgin Steele, lui, est toujours aussi bon, s’illustrant parfaitement sur Let’s Go All the Way, un morceau sans surprise au bon sens du terme. Sexist semble bien triste e doux par rapport à ses petits camarades, bien que Fire and Winds soit tout de même reposant et diversifiant. Snowhite, dont la particularité est sa composition de trois musiciens noirs et une chanteuse blanche, est réellement très convaincant. Son Morceau Hell Bent reste le plus rapide de l’album et il ne fallut que Slayer pour qu’il ne soit pas le meilleur. Puis, c’est au tour de Maraudeur de nous asséner son H.M. qui frappe dur, faute d’être original. Et enfin Lamort termine cette compilation avec Fist and Chain, sans grande conviction ni intensité, ce qui peut sembler bizarre en voyant son nom.

Notons toutefois que cette compilation est pour l’instant la plus réussie des trois que ce petit label californien indépendant a mis au monde, et que la quatrième s’annonce encore plus intéressante. Chez Metal Blade, on n’arrête pas le progrès ! Quant à cette dernière réalisation, si vous avez joué n°1 Slayer, n°2 Snowhite, n°3 Bitch et Virgin Steele en numéro complémentaire, vous venez de gagner le tiercé-loto d’aujourd’hui !

Jean François Jimenez - Enfer Magazine, octobre 1983.