Le Grand Cinéma >> Blade Runner 2049 - SPOIL -
Share to Facebook Share to Myspace Share to Twitter Stumble It Email This More...

 
Samedi 14 Octobre 2017 - 14:37:09

@burns  >> ça se défends ton point de vue.....mais pour faire simple, quand tu t'attaques à faire la suite d'un monument...soit tu cherches à faire du fric soit tu met tes couilles dedans...et des couilles j'en ai pas vu malheureusement......et je pense pas qu'un mec en pleine verve comme villeneuve soit à bout d'idée....il a fait moins bien que jeunet quand il s'est attaqué à Alien....Alien 4  est un film qui reste génial malgré les enjeux économiques......on sent qu'il voulait faire plus mais qu'il a été bridé par les enjeux.....dans une carrière, ça ne se refuse pas de mettre un tel truc sur son CV, ta voie est toute tracée si tu fais preuve de génie tout en sachant sucer.......un peu...dommage mais bon, faut pas être con non plus.

 

Villeneuve aurait du/pu nous faire un truc complètement différent du premier blade runner et là aurait été le génie...mais il a du être trop bridé.....et puis aussi interressé pour se faire un nom indestructible dans cette industrie du cinéma.........tu sais, t'as beau être un futur champion du monde de boxe.....pour monter tu devras peut être accepter de te coucher a certains combats pour continuer à grimper.



Samedi 14 Octobre 2017 - 22:27:36

J'en sors.

Première constatation, qui rejoint celle de AngerAsArt, très peu de monde. A peine plus de 20 personnes dont les 3/4 étaient des quarantenaires et plus. Nous sommes quand même samedi!!!

 

D'un point de vu esthétique c'est bien maîtrisé et on retrouve les codes du premier ce qui donne une continuité entre les deux films. Par contre, je suis d'accord avec le fait que ça ne fasse pas assez "crasseux". La pluie est toujours là et parfois elle se transforme en neige qui donne un côté plus onirique et poètique. Son utilisation souligne les moments les plus mélancoliques et / ou introspectifs.

 

Mon avis est assez mitigé. Mon coeur balance entre une suite pas si mal réussie que ça au final qui respecte le premier sans trop s'y embourber. Une vrai bonne idée avec l'hologramme qui souligne autrement la quête ultime de toutes ces "machines" que se soient les réplicants du premier, l'hologramme et ceux du deuxième c'est à dire ressentir des émotions, vibrer, Aimer. Vivre quoi. 

Maintenant, ce qui me déçoit c'est le côté trop manichéen. Les méchants sont méchants et on ne ressent rien pour eux alors que dans le premier les personnages étaient plus subtil. Ils sont touchants ces répliquants rebelles. Lorsque Roy meurt c'est tellement intense. La réplique, la pluie, la mélancolie. Tu (je) as les yeux qui se mouillent. Là je n'ai pas ressenti d'émotions vraiment prégnantes comme il peut y avoir dans le premier.

Ca manque d'intensité alors que les enjeux sont nettement plus importants: la possibilité de se reproduire et la révolution que cela engendre mais à la limite, cette possibilité renvoit le film vers des trucs plus traditionnelle au niveau de la SF.

Pour moi c'est vraiment ça son plus gros défaut, le manque d'intensité entre les personnages (sauf entre Joe et l'hologramme) et entre les personnages et le spectateur.



Dimanche 15 Octobre 2017 - 12:46:25

Vu dimanche dernier le soir, la salle était blindée avec des personnes de tout âge, même si je pense que la moyenne devait dépasser la trentaine. Chose à noter, il n'y a eu AUCUNE discussion pendant la séance (pas de mon côté en tout cas), chose devenue rare pour être soulignée.

 

Je suis sorti en étant très déçu, façon je jette le bébé avec l'eau du bain. Maintenant...je garde l'eau et balance le bébé (sur un endroit sécur parce que bon). Pour moi Villeneuve à réussi son coup avec une appropriation dans la continuité. L'aspect lent, contemplatif et cérébrale (plutôt que crade/organique) ne m'a pas dérangé. Très rapidement, je me suis dis, "y a pas de doute c'est bien le mec qu'a fait The Arrival". En positif comme en négatif d'ailleurs.

 

L'une des craintes que j'avais, c'était par rapport au scénario. La dessus, c'est cool je trouve on développe l'univers tout en restant cohérant. Par contre, la manière dont l'ensemble avance... Le problème dans The Arrival, c'est que Villeneuve insité trop sur les moments clés. Après ça ne m'avait pas posé plus de souci que ça, car l'histoire était plus "complexe". Là dans Blade Runner, en sachant ça, je ne me suis pas laissé porter ni même balader par l'intrigue. Je n'ai pas cru un instant que Joe était le miracle et j'avais deviné qu'il s'agissait de cette créatrice de rêve. Bref pas de twist pour moi donc un temps qui paraissait plus long. En plus, il ajoute des flashback pour être sûr qu'on a bien compris... Bref lourd.

C'est ce qui ma le plus posé problème avec la fin façon "cliffhanger", chose à laquelle je ne m'attendais pas et avec "le recul" me pose tjrs problème, car j'ai l'impression que le film ne suffit pas à lui même. C'est renforcé par l'impression que Wallace et l'armée de réplicant n'ont été qu'introduit comme "éléments à être développés dans une suite". Peut être que c'est volontaire, mais pour le moment ça me gêne.

 

Ajouter à cela des scènes parfois un peu longues ou des "maladresses" (la réplique de Joe à Deckard en gros "t'inquiéte pas pour Wallace, il va te penser noyé", ... Sérieux?) font qu'aujourd'hui je suis très mitigé sur Blade Runner 2049 malgré beaucoup de qualité.



Mercredi 02 Mai 2018 - 22:29:39

J'ai revu un peu de ce 2049. J'avais bien aimé en allant le voir. J'avais aussi apprécié le premier mais sur deux ou trois trucs, je restais sceptique. D'ailleurs, j'aimerais bien revenir à la fois sur le premier et cette suite.

 

Blade Runner, je l'ai vu trois fois. La première c'était il y a 16 ans, me semble-t-il. Le seul souvenir que j'en avais était de voir Roy casser les deux doigts à Deckard puis ce dernier remet ses doigts en place. Cela avait laissé une forte impression sur moi, et je n'étais pas au courant des histoires de Director's Cut. A la fac, j'étais fasciné par l'affiche de cinéma qui était à la cafeteria. Il y avait trois affiche : Pulp Fiction, Orange Mécanique et Blade Runner. Une rue grouillante et Deckar qui saute sur des voitures et deux punks au premier plan. Faut dire que ça avait de la gueule. De même les autres affiches, les autres photos du film, les screenshots et son évocation lorsque je me renseignais sur la période 70's de la BD française (j'y reviendrai).

Octobre dernier, je décide de revoir le film. Aïe, en VF. Bon, au moins, il y a Richard Darbois, très proche d'"Harrison Ford". D'une traite, en 25im/seconde visiblement vu que la musique était rehaussée d'un demi-ton même si je l'aime bien comme ça (première redécouverte en matant le live de Maiden à Bercy en 86). J'en retiens quand même le panneau de texte introductif, les décors (sublimes) et les scènes. Celles lorsqu'il analyse la photo et cherche la Réplicante prostituée (?) dans un quartier de Chinois puis d'arabes, quand le commissaire lui explique la situation et surtout avec le personnage de JF Sebastien. Dernière fois, en VO, un DVD. D'ailleurs, il était TRÈS prisé. Impossible de mettre la main dessus pendant des semaines. Je l'ai regardé. Et je l'ai interrompu peu après le milieu. Dans les deux cas, je n'ai vu que le Director's Cut de 1991.

 

Pour Blade Runner 2049, je suis allé le voir au mois de... février il me semble. C'était la semaine "Télérama" pour revoir des films de 2017.

 

Alors, si j'ai bien compris...

 

Blade Runner est adapté du roman Les Androïdes rêvent-ils de Moutons Électriques de Philip K. Dick, mais est appelé Blade Runner en référence à un autre bouquin SF. En plus, l'intrigue contient des clins d'oeil à The Long Tomorrow, par respect pour Moebius et pour faire coucou à Metal Hurlant qui je tarissait pas d'éloges sur Alien, le Huitième Passager. Ridley Scott est gonflé à bloc pour le réaliser mais ne s'entend pas avec l'équipe, ni Hampton Fancher et encore moins "Harrison Ford". Les deux n'ont pas la même vision de Deckard et de sa nature. Ford penche pour l'humain, Scott pour la machine. Le tournage n'est pas de tout repos et ça va se gâter lors du montage. Une voix off explicative et un happy end bien niais sont exigés, et en guise de troll, Ford joue mal et Scott se contente de prendre des rushes de Shining. Le film sort et reçoit un accueil mitigé. Cela va de la vénération dans certains milieux et certains journaux au massacre en règle dans ces mêmes milieux (le papier au napalm de Philippe Manœuvre). Mais il ressort en director's cut puis en final cut en allant dans le sens de Scott.

Pour la suite, Scott est pressenti, mais ne le fait pas, ou pourrait, ou pas. Il le produit et c'est Villeneuve (Premier Contact que j'avais beaucoup aimé) qui le réalise.

On a donc affaire à un futur dystopique où des êtres d'apparence humaine sont fabriqués pour faire les basses besognes des humains ""normaux"". Ce sont les Réplicants (à mon sens, leur fonctionnement ne change guère dans le II), des cyborgs/humains génétiquement fabriqués. Il est induit qu'ils sont assemblés membre par membre ou que leurs parties endommagées peuvent être remplacés facilement. L'étape la plus importante est l'implantation des souvenirs parce que... si on s'y prend mal, ils fonctionnent moins bien et ont tendance à partir dans le rouge. Roy est furax de ne pas pouvoir vivre plus de quatre ans, Rachel et Leon n'ont pas eu les bons souvenirs et Priss... suit juste Roy. Et Zhora, on en sait rien. Dans Blade Runner 2049, K a le même problème et se met à péter un câble, ce qui lui vaut de désobéir et se faire traquer par les sbires de Wallace. Et il tombe sur des indices impliquant Rachel, on lui affirme qu'il ne reste rien d'elle. Mais lorsqu'il cherche la trace d'un enfant né d'un Réplicant et d'un Humain, les choses se compliquent. Wallace, le successeur de Tyrell, pique une crise de mysticisme mégalomane.

 

 

 

Alors l'un comme l'autre, visuellement et en terme de son, l'unanimité est de rigueur. Pour le premier, j'aurais tué ma famille pour le voir à sa sortie...

 

 

 

 

Je suis tout à fait sérieux.

 

Ouais c'est beau. Et surtout c'est GRAND. Large. Étendu. Ce que vous voulez. Télérama ne s'y était pas trompé en disait que le véritable personnage de Blade Runner était plutôt Los Angeles de 2019. C'est clair, il y a un avant/après Blade Runner. Cette fourmilière cosmopolite, les plans sur la Tyrell Corporation... Je ne sais pas si la suite provoquera le même phénomène mais c'est sûr que le premier a ringardisé nombre de films sortis avant lui. La musique, j'en ai surtout retenu les thèmes du début et de la fin et la voix de Demis Roussos qui est superbe surtout dans les passages avec les grosses pub asiatiques. Pour la suite, en revanche, moins. Hans Zimmer était tout indiqué mais bon, du mal à être marqué. Euh, si, par l'intensité. C'était lourd, fort, ça se pose, pour le coup. Et de même, niveau visuel, s'attacher à ce point à développer l'univers, c'est impressionnant. Et surtout prendre son temps. Autant dans la Trilogie Star Wars des années 2000, Lucas avait péché en ne laissant pas trop le temps d'apprécier les univers (SWIII), autant là on a le temps. Surtout l'intérieur de la Wallace Corp : putain, ce jeu d'ombres et de lumières dans la salle des archives et la petite pièce où Wallace se tape son délire de Créateur. Et quand Joi ressent la pluie sur elle alors que c'est un hologramme. Si ça n'est pas de la SF : franchement, un film là-dessus et... Ah, on me fait savoir que ça s'appellerait Her. Après, des fois, on tombait un peu dans le gratuit : dans la scène où K recherche Deckard dans la ville dévastée, c'est quoi toutes ses statues ? D'ailleurs, détail amusant, un petit club ciné d'un Lycée avait pouffé de rire devant cette scène (salle silencieuse le reste du temps), et j'avoue qu'il y avait un peu de quoi. Cela m'a rappelé les plans boobies dans les trucs SF/Fantasy à deux balles.

 

Mais certains aspects m'ont un peu gêné : déjà, j'ai été dubitatif devant la raison qui pousse Deckard à reprendre du service. Le commissaire lui dit "Quand t'es plus flic, t'es zéro". Je n'ai pas compris : il ne semble pas se plaindre de sa situation ni être à deux minutes. Donc ça ne peut pas être une menace. Clairement il lui dit "sans moi, je ne suis plus dans le circuit". Si ça se trouve, c'est ça le vrai indice, la supposition que Deckard est un réplicant. Hormis ça, j'ai tendance à penser que c'est un Humain et que Scott a complètement foiré ses représentations. Déjà, quand tu fais un film au rendu mystérieux et que tu cries sur tous les toits une affirmation, ça la fout mal quand même. Ensuite, les suppositions ne tiennent pas debout : les origamis ne veulent rien dire, la scène de la licorne (issue d'une vision et pas un rêve) sonne plus comme une tentative désespérée de promouvoir Legend que de renforcer le sens de Blade Runner et la fameuse scène avec Deckard et ses yeux ça peut être juste la lumière qu'il a captée et que c'était pas possible de corriger à l'époque. Et surtout, ça a plus de sens qu'il soit Humain : cela colle avec la devise "more human than human" et s'il était vraiment un Réplicant, il aurait tué Léon plus facilement. Surtout que son enquête policière n'en est pas vraiment une et ressemble plus à une chasse à l'homme.

Bon tout ça, on pourrait passer outre vu la puissance visuelle à l'oeuvre (idem dans la suite) si il n'y avait pas LA scène qui n'a aucun sens. LA scène qui plombe le film, du moins celle qui m'a fait couper le troisième visionnage. C'est celle où Deckard veut se faire Rachel... Inutile, trop longue et désagréable. Et en plus, le thème musical est pourri avec ce clavier qui délivre une imitation pitoyable de saxophone. Du reste, le personnage de Rachel en lui-même reste le meilleur du premier film. La suite s'inscrit dans cette continuité avec Joi... pour des défauts aussi (une intelligence artificielle quasi-omnipotente dans l'appartement et qui ne tilte pas en voyant la Réplicante mettre ses mains dans les affaires de K ?). Deckard dans la suite, son état psychologique et le reste sont très bien vus aussi. Les plans de Villeneuve y aident beaucoup d'ailleurs.

 

Plus important, le concept. Le cœur des deux films. Et il est complètement torpillé dans la suite. On y présente les Réplicants de Tyrell comme des "humains biologiquement fabriqués"... mais on en parle toujours comme des machines et au final l'univers passé n'a plus de sens. Pourquoi avoir créé, dans un contexte de surpopulation et de raréfaction des denrées, encore plus de bouches à nourrir ? Bon certes, il était peut-être un peu trop flou dans le premier film vu que pas grand chose d'artificiel chez les Réplicants n'étaient à l'œuvre alors qu'on parlait bien de Robots. Mais au moins, c'était plutôt raccord avec tout le côté ambigu. Ici, beaucoup moins, j'ai l'impression.

 

Bref tout ça pour dire que si j'avais un vœu à formuler, ce serait qu'on considère Blade Runner comme la première étape. En terme de concept, une base qui a été reprise mais pour être améliorée. En effet, quand je vois Terminator, Robocop, tout ce qui dans Star Trek a impliqué le personnage de Data (même si en terme d'esthétique c'est beaucoup moins convaincant), Le Neuromancien, Total Recall, Bienvenue à Gattaca, Dark City, Her, Ex Machina, le cycle des Robots d'Asimov et donc Blade Runner II, ça donne envie de se dire "ce sera mieux après". Et pas, comme je le lis/l'entend souvent, un modèle insurpassable.

 

HF.