Voilà les disques marquants que je retiens, en sachant que j'ai encore une liste longue comme le bras à acheter.
Behemoth – Evangelion (18/20) : la consécration tant attendue après une décennie de très haute volée et beaucoup de promesses. Les Polonais arrivent au sommet de leur death puissant, racé à l’atmosphère toujours plus grandiose. Un des albums de la décennie.
Obscura – Cosmogenesis (17/20) : à force de se faire attendre,
Necrophagist s’est fait doubler dans son propre pays, l’arrivée de Christian Muezner n’y étant sans doute pas pour rien. Un modèle de death technique, moderne dans sa flamboyance et sa débauche technique, et en même temps viscéralement attaché au lyrisme et à l’élégance des aînés, Death en tête. Superbe.
Gorod – Process of a New
Decline (17/20) : l’autre grand disque 2009 en death technique, avec une approche assez différente : inventif, sophistiqué mais diablement groovy et entraînant, le nouvel album des Bordelais est assez enthousiasmant. Jouer un
Death Metal aussi pointu tout en gardant de la profondeur et de la personnalité n’est pas à la portée de grand monde.
Carcariass – E-xtinction (16/20) : un come-back sympathique d’un groupe atypique qui poursuit sa carrière à sa guise, sans se soucier du reste. Son death/thrash technique, épuré et élégant, paraît tout droit issu des années 90, et c’est un régal.
Ulcerate – Everythning is Fire (16/20) : un peu un ovni dans cette sélection, avec une sorte de post – « deathcore » atypique, dont BG s’est fait le promoteur. Un album dense avec ce côté introspectif et immersif que ne renierait pas
Neurosis, avec de gros poumons et un mur du son ravageur. Un gros potentiel qui pourrait déboucher sur un futur chef d’œuvre, pour peu que les Néo-Zélandais n’hésitent pas à aller plus dans l’utilisation de la richesse émotionnelle sans fin du postcore.
General Surgery – Corpus
In Extremis (15/20) : même si l’effet de surprise de Left Hand
Pathology ne joue plus, la qualité de ce Carcass-like fait franchement mouche. Assumant pleinement son approche « tribute » à la légende de Liverpool, la qualité d’exécution et l’efficacité des compositions sont indéniables, assez pour faire frémir les fans Carcassiens.
Asphyx – Death…The
Brutal Way (15/20) : là encore un retour attendu, surtout depuis la redoutable prestation de Martin Van Drunen au sein de
Hail of Bullets. Retour réussi, avec une volonté farouche de retrouvé l’univers décharné de Last One on Earth.
D’apparence minimaliste, l’album se révèle très profond au fil des écoutes et exploite judicieusement les vieilles recettes du death old school de grand-mère, jouant subtilement toutes
Les Variations entre le mid-tempo ravageur et la lourdeur doom-death la plus glauque. Du solide.
Napalm Death – No Time for Slave (15/20) : cinquième album convaincant sur cinq depuis dix ans et l’improbable retour au premier plan de ND. Fidèle à son death/grind désintégrant qu’il maîtrise sur le bout des doigts, le groupe propose un album qui plaira autant aux amateurs d’Order of The
Leech qu’à ceux qui préfèrent Smear Campaign, avec la petite pincée d’évolution pour éviter de tourner en boucle, un phénomène qui commence toutefois à se matérialiser.
Brutal Truth (15/20) : jouant la carte de l’underground
Grindcore sans compromis,
Brutal Truth se fait un malin plaisir à se rendre hermétique aux non-initiés. Les autres s’inclineront une fois de plus devant le savoir-faire du maître, qui propose une approche très moderne et très pure du
Grindcore le plus contestataire et le plus énervé qu’il soit, sans la moindre ombre de compromis et d’approximation.
Fondlecorpse – (15/20) : le lobbying forcené de GandhiEgo aura eu gain de cause. Ce groupe batave de seconde zone, semblant noyé dans la vague actuelle de death vintage revenant aux bases des nineties, s’en tire bien mieux que la plupart de ses concurrents. A la fois un brin décalé et second degré, groovy et bien épais, pas prétentieux mais pas minimaliste non plus, le groupe évite bien des pièges et parvient à faire du neuf avec du vieux. Une bonne découverte.
Fleshgod Apocalypse (15/20) : le « petit frère » de Hour of Penance paraît lui aussi promis à un avenir radieux même si son Oracles manque encore un peu de personnalité : son death mixant technicité et efficacité, puissance et finesse, affublé de passages classiques se révèle assez convaincant, surtout pour un premier album. Forcément à suivre de près.
Trepalium – XIII (15/20) : encore un groupe français…atypique évidemment. L’album de la maturité avec ce groove death étonnant qui frappe de plus en plus lourd. Une valeur sûre qui confirme album après album sa personnalité à part, XIII étant un nouveau pas dans une approche qui se singularise toujours plus du death metal conventionnel.
Pestilence – (14/20) : un retour forcément plus difficile qu’Asphyx, surtout après une absence de plus de quinze ans et le controversé Spheres. Les Bataves s’en tirent bien avec une approche mixant un death conventionnel mais bien ficelé et un son plutôt moderne et bien produit. Forcément moins culte mais l’honneur est sauf.
Mr Death - (14/20) : Attendu par tous les fans de la vieille scène de Stockholm, le concept-album des Suédois ne convainc qu’à moitié : le son et l’atmosphère inimitables sont bien là, mais les riffs ont beau être gras et le rythme assez décapant, le tout manque un peu d’inspiration. A déguster en friandises, quand une envie de vieux son krisprolls vous prend.
Antigama – Warning (14/20) : la jeune génération du grindcore européen se retrouve finalement à jouer sur le même tableau que Brutal Truth : moderne, ultime, son grind fait mouche malgré un rendu synthétique un peu déroutant et un manque de groove préjudiciable.
Suffocation – Blood Oath (14/20) : Suffo semble devoir s’enfermer dans son rôle sans pouvoir s’en sortir. Le brutal death technique ayant profondément évolué ces dernières années, la légende semble avoir du mal à faire autre chose que du Suffo. Et avec un brin d’inspiration en moins que Souls To Deny et l’album éponyme, les New-Yorkais font de plus en plus leur âge. C’est un brin triste, même si la légende n’est pas écornée.
Cannibal Corpse (14/20) : toujours du travail bien exécuté par les Floridiens, un album accrocheur et prenant lors des premières écoutes ; toutefois au fil du temps, comme d’autres albums récents de Cannibal, on a du mal à s’enflammer très longtemps autour de ce death reconnaissable entre mille, qui malgré sa qualité, flirte souvent avec le pilotage automatique.
Je n’ai pas inclus les disques dont l’écoute est pour le moment insuffisante pour émettre un jugement (Nile, Vader, Necrophobic, etc…). Comme d’hab j’ai des mois de retard.