>Salut à toi The Goat ! Pour démarrer lentretien, parle-nous stp des débuts de ce projet baptisé The Austrasian Goat. Je crois quauparavant tu jouais dans un groupe assez barré nommé ShallNotKill. Quand/où/pourquoi avoir monté ça tout seul ? Marre de devoir faire des concessions en groupe ?
Salut à toi ! Effectivement jai joué dans ShallNotKill, groupe hardcore, de 2000 à 2006. Nous avons sorti quelques disques, voyagé un peu, rencontré beaucoup de gens formidables. Début 2006, nous avons décidé darrêter, pour bien des raisons, mais essentiellement histoire de ne pas tourner en rond. A ce moment là, je me trouvais dans une situation personnelle assez chaotique, et javais besoin dintrospection. Aussi, je me suis mis à travailler à Austrasian Goat sans trop savoir où jallais. Javais besoin de me retrouver seul, de reprendre confiance en mes capacités. Cest une catharsis. A ce titre Austrasian Goat est et restera quelque chose de tout à fait personnel, quant bien même dautres personnes pourraient être invités à y contribuer ponctuellement. Jai besoin de cela, tout autant que de faire des choses en groupe (jai cette chance avec Meny Hellkin). Cest indispensable à mon équilibre.
>Parlons de ce nom qui allie lAustrasie et le bouc, image fortement symbolique. Pourquoi ces choix ? Fervent sataniste ou passionné dhistoire ?
Je vis en Lorraine depuis que je suis né. Jy ai grandi, et bien que je ne sois pas 'enraciné' (jentends par là que je ne suis pas attaché à mes racines), jai un intérêt certain pour cet endroit où je passe du temps, et que je connais mieux que nimporte quel autre. Je me suis rendu compte il y a quelques années que javais de laffection pour ces lieux où jai vécu. Je crois quil en serait de même pour quoi que ce soit, où que ce soit dailleurs. On connaît les déboires qui sont ceux de ce pays depuis 1870 Un pays tiraillé entre France et Allemagne, etc. Cest ce quon nous apprend à lécole. Certains en viennent à penser quà Metz on parle encore allemand. Mais cette partie de lhistoire est un trompe lil finalement. Lhistoire de cette région est plus profonde que cela. Lorsque le royaume de France sest constitué, lAustrasie (Lorraine + une partie de la Belgique, et des Ardennes sud) était un Royaume indépendant. La France la convoité, et ce nest finalement que par le jeu dalliances politiques que cette partie du territoire a été unifié à la France à la fin du XVIIème siècle. Si lon va un peu plus loin que laspect purement politique de la chose, on se rend compte que la population de ce territoire a toujours résisté aux invasions (suèdes, francs, etc), quelle a longtemps résisté aux tentatives de christianisation en dépit de 3 évêchés très puissants (Metz, Verdun et Toul), à lAllemagne nazi Ce peuple hétérogène sest retrouvé et a trouvé une certaine 'unité' dans la lutte, et ce malgré les invasions, mais aussi les épidémies (la peste avait décimé 60 à 80% de la population par exemple). Aujourdhui encore, le déclin post-industriel terrasse des cités entières. Les mines fermées, le taux de suicide galopant, lurbanisation outrancière Cest une histoire que je trouve intéressante, et finalement très différente de celle quon mavait enseignée à lécole. My plonger ma permis de comprendre bien des choses, et den découvrir bien plus encore. En particulier en ce qui concerne le paganisme dans ce pays, et le travail de christianisation qui a coûté la vie à bon nombre de gens Il ny a jamais eu de pouvoir très fort en Austrasie avant la renaissance. Les populations étaient inféodées. Je rapproche assez cela de la libre-pensée, de lanarchie. Limage du bouc, est un symbole de cette liberté. Je me considère comme sataniste. Je ne suis cependant pas laveyiste et naime pas les cultes. Jexècre toute forme de religions, surtout si elles sont hiérarchisées et autoritaires. Je cherche à comprendre ce qui pousse lhomme à croire.
>Comme je te le disais, jai découvert TAG à travers le split avec The Dead Musician sorti chez Altsphere. Satisfait du boulot de promo fait par Jeff sur cette production ? Quel type de public peut être touché par ta musique, selon toi ?
Japprécie globalement la démarche iconoclaste de Jeff, que ce soit en terme artistique ou de diffusion. Nous partageons des valeurs anti-commerciales et un goût certain pour le DIY. Ce disque a été fait en coprod avec 213, label dans lequel je suis impliqué avec ma compagne. On a gravé 50 copies chacun, cest vraiment un petit tirage. Concernant le public que je touche (ou pas), javoue ne pas trop my intéresser ; mais je mentirais si je disais que certaines réactions ne mamusent pas...
>Lactu brûlante de TAG cest ce 1er album sorti chez I Hate records et qui va, selon moi, ravir les dingues de funeral-doom. Jai décelé aussi quelques bribes de black-metal notamment en ce qui concerne la voix et certains riffs disso
Salut à toi ! Effectivement jai joué dans ShallNotKill, groupe hardcore, de 2000 à 2006. Nous avons sorti quelques disques, voyagé un peu, rencontré beaucoup de gens formidables. Début 2006, nous avons décidé darrêter, pour bien des raisons, mais essentiellement histoire de ne pas tourner en rond. A ce moment là, je me trouvais dans une situation personnelle assez chaotique, et javais besoin dintrospection. Aussi, je me suis mis à travailler à Austrasian Goat sans trop savoir où jallais. Javais besoin de me retrouver seul, de reprendre confiance en mes capacités. Cest une catharsis. A ce titre Austrasian Goat est et restera quelque chose de tout à fait personnel, quant bien même dautres personnes pourraient être invités à y contribuer ponctuellement. Jai besoin de cela, tout autant que de faire des choses en groupe (jai cette chance avec Meny Hellkin). Cest indispensable à mon équilibre.
>Parlons de ce nom qui allie lAustrasie et le bouc, image fortement symbolique. Pourquoi ces choix ? Fervent sataniste ou passionné dhistoire ?
Je vis en Lorraine depuis que je suis né. Jy ai grandi, et bien que je ne sois pas 'enraciné' (jentends par là que je ne suis pas attaché à mes racines), jai un intérêt certain pour cet endroit où je passe du temps, et que je connais mieux que nimporte quel autre. Je me suis rendu compte il y a quelques années que javais de laffection pour ces lieux où jai vécu. Je crois quil en serait de même pour quoi que ce soit, où que ce soit dailleurs. On connaît les déboires qui sont ceux de ce pays depuis 1870 Un pays tiraillé entre France et Allemagne, etc. Cest ce quon nous apprend à lécole. Certains en viennent à penser quà Metz on parle encore allemand. Mais cette partie de lhistoire est un trompe lil finalement. Lhistoire de cette région est plus profonde que cela. Lorsque le royaume de France sest constitué, lAustrasie (Lorraine + une partie de la Belgique, et des Ardennes sud) était un Royaume indépendant. La France la convoité, et ce nest finalement que par le jeu dalliances politiques que cette partie du territoire a été unifié à la France à la fin du XVIIème siècle. Si lon va un peu plus loin que laspect purement politique de la chose, on se rend compte que la population de ce territoire a toujours résisté aux invasions (suèdes, francs, etc), quelle a longtemps résisté aux tentatives de christianisation en dépit de 3 évêchés très puissants (Metz, Verdun et Toul), à lAllemagne nazi Ce peuple hétérogène sest retrouvé et a trouvé une certaine 'unité' dans la lutte, et ce malgré les invasions, mais aussi les épidémies (la peste avait décimé 60 à 80% de la population par exemple). Aujourdhui encore, le déclin post-industriel terrasse des cités entières. Les mines fermées, le taux de suicide galopant, lurbanisation outrancière Cest une histoire que je trouve intéressante, et finalement très différente de celle quon mavait enseignée à lécole. My plonger ma permis de comprendre bien des choses, et den découvrir bien plus encore. En particulier en ce qui concerne le paganisme dans ce pays, et le travail de christianisation qui a coûté la vie à bon nombre de gens Il ny a jamais eu de pouvoir très fort en Austrasie avant la renaissance. Les populations étaient inféodées. Je rapproche assez cela de la libre-pensée, de lanarchie. Limage du bouc, est un symbole de cette liberté. Je me considère comme sataniste. Je ne suis cependant pas laveyiste et naime pas les cultes. Jexècre toute forme de religions, surtout si elles sont hiérarchisées et autoritaires. Je cherche à comprendre ce qui pousse lhomme à croire.
>Comme je te le disais, jai découvert TAG à travers le split avec The Dead Musician sorti chez Altsphere. Satisfait du boulot de promo fait par Jeff sur cette production ? Quel type de public peut être touché par ta musique, selon toi ?
Japprécie globalement la démarche iconoclaste de Jeff, que ce soit en terme artistique ou de diffusion. Nous partageons des valeurs anti-commerciales et un goût certain pour le DIY. Ce disque a été fait en coprod avec 213, label dans lequel je suis impliqué avec ma compagne. On a gravé 50 copies chacun, cest vraiment un petit tirage. Concernant le public que je touche (ou pas), javoue ne pas trop my intéresser ; mais je mentirais si je disais que certaines réactions ne mamusent pas...
>Lactu brûlante de TAG cest ce 1er album sorti chez I Hate records et qui va, selon moi, ravir les dingues de funeral-doom. Jai décelé aussi quelques bribes de black-metal notamment en ce qui concerne la voix et certains riffs disso
nant. Cest volontaire dallier les 2 styles ?
Oui, ça va même au-delà de ces deux styles je pense. Il est clair que jai écouté beaucoup de black-metal et de doom ces dernières années, mais ça ne se limite en rien à cela. Je revendique clairement un côté black-metal à ce disque. Cest un disque antireligieux.
>Où sest déroulé lenregistrement de ton album ? Perso je trouve que le son de la b-à-r gagnerait à être mis en avant pour donner un peu plus de relief. Ta musique fait leffet dune vague énorme quon se prend en pleine face, sans espoir de survie. Cette transe au rendu compact et suffocant, cest voulu jimagine.
Je te remercie pour tes remarques ! Javais à cur de faire quelque chose dassez dense, quelque chose qui porterait mon désarroi et ma colère. Cependant, je nai gardé que lessentiel, et retiré le superflu. Jai eu également une approche extrême du son, du mix. La démarche sonore dun Darkthrone ou dun Burzum a été très inspirante : aller à lessentiel, senivrer dans la répétition, sous-mixer les percussions Tout cela est volontaire. Mettre plus en avant la boîte à rythme aurait apporté un côté beaucoup trop 'mécanique' et martial à ma musique. Je ne le souhaitais pas. Ca sonne comme javais envie que ça sonne quand jai mixé ce disque. Jai enregistré chez moi, et près de Metz, dans un ancien internat de lycée privé catholique, dans un prieuré magnifique en pleine campagne, que nous occupions avec quelques amis depuis 4 ans. Depuis nous nous sommes faits expulsés.
>Comment ty prends-tu pour composer ? Etant seul, timposes-tu un processus toujours identique ?
Jessaie de ne pas me répéter, jai horreur de la facilité. Cependant javoue que pour ce disque les choses se sont construites assez spontanément, autour de riffs. Je développe une idée de base, puis une rythmique et jenrichis lensemble. Puis je retire ce qui est superflu. Cest assez simple. Jessaie cependant de 'déconstruire' ce processus. Je pense par exemple à quelques parties de batteries (il y a quelques sons de batterie sur lalbums, des sons samplés, de toms basses ou des grosses caisses, mais rien de 'réellement' joué), à lutilisation dinstruments moins 'traditionnels' également.
>Le titre de la chanson 'Black Is Not A Color' ma intrigué. Quel thème y abordes-tu ?
Le refrain de cette chanson est un vieux proverbe lorrain : 'là où la queue du diable frappe, lenfer surgit'. Ce texte synthétise pour moi plusieurs idées. Un titre très 'premier degré'. Mais au-delà de ça, jessaie de réaffirmer des convictions politiques, une conception tout personnelle du black-metal. Ce nest pas un manifeste, mais une sombre énumération démotions et sentiments.
>Plus généralement quels sont les sujets qui tinspirent textuellement parlant ? La vie de tous les jours, tes relations avec les autres, les sujets sociaux, tes lectures, tes croyances ?
Sur ce disque, je me suis beaucoup intéressé au rapport quentretiennent les gens à leurs racines, à la nation. Jessaie de comprendre ce concept. Je me suis également beaucoup intéressé à la christianisation. Jai toujours un grand intérêt pour la chose sociale, et ça reste au cur de mes préoccupations. Il est certain que ça doit transparaître ici ou là, je nessaie pas de men défaire. Mes lectures ont également une grande importance. Elles me permettent daffiner mes points de vue, et en cela, je pense quelles ont une influence fondamentale. Mes croyances, je ne sais pas. Je ne crois en rien à cette heure. Surtout pas en lHomme.
>Tu reprends 'I Hate The Human Race' de Grief sur lalbum. Quelles sont tes influences à part eux, les groupes que tu considères comme incontournables ?
Il est très difficile de répondre à cette question. Je suis un gros consommateur de musique, un collectionneur compulsif de disques. Grief est pour moi un groupe essentiel, de part leur histoire, leur démarche, leur musique. Je suis essentiellement sensible aux musiques sombres. Je ne me lexplique pas vraiment. Il est bien évidement des choses qui balisent en quelque sorte le sentier dAustrasian Goat. Nortt, de toute évidence. Crebain, les premiers Darkthrone, Burzum, et Mayhem (dun point de vue strictement musical). Lensemble du travail de Justin Broardick a beaucoup dinfluence sur moi, que ce soit Godflesh, Napalm Death, Techno Animal, Jesu Eyehategod, Sloth et pas mal de sludge. Black Sabbath, comme tout le monde jespère. Et puis une multitude de groupes punks comme Diallo, Artimus Pyle
>Tu gères également 213 records je crois. Cest un label ou tu fais plutôt dans la distro ? Quels genres musicaux sont concernés ? 100% DIY jimagine ?
213 records est un label et une distro. Nous avons sorti ou coproduit pas mal de cd-r et de cd pendant un temps, et une 12aine de vinyls. Nous avons déc
Oui, ça va même au-delà de ces deux styles je pense. Il est clair que jai écouté beaucoup de black-metal et de doom ces dernières années, mais ça ne se limite en rien à cela. Je revendique clairement un côté black-metal à ce disque. Cest un disque antireligieux.
>Où sest déroulé lenregistrement de ton album ? Perso je trouve que le son de la b-à-r gagnerait à être mis en avant pour donner un peu plus de relief. Ta musique fait leffet dune vague énorme quon se prend en pleine face, sans espoir de survie. Cette transe au rendu compact et suffocant, cest voulu jimagine.
Je te remercie pour tes remarques ! Javais à cur de faire quelque chose dassez dense, quelque chose qui porterait mon désarroi et ma colère. Cependant, je nai gardé que lessentiel, et retiré le superflu. Jai eu également une approche extrême du son, du mix. La démarche sonore dun Darkthrone ou dun Burzum a été très inspirante : aller à lessentiel, senivrer dans la répétition, sous-mixer les percussions Tout cela est volontaire. Mettre plus en avant la boîte à rythme aurait apporté un côté beaucoup trop 'mécanique' et martial à ma musique. Je ne le souhaitais pas. Ca sonne comme javais envie que ça sonne quand jai mixé ce disque. Jai enregistré chez moi, et près de Metz, dans un ancien internat de lycée privé catholique, dans un prieuré magnifique en pleine campagne, que nous occupions avec quelques amis depuis 4 ans. Depuis nous nous sommes faits expulsés.
>Comment ty prends-tu pour composer ? Etant seul, timposes-tu un processus toujours identique ?
Jessaie de ne pas me répéter, jai horreur de la facilité. Cependant javoue que pour ce disque les choses se sont construites assez spontanément, autour de riffs. Je développe une idée de base, puis une rythmique et jenrichis lensemble. Puis je retire ce qui est superflu. Cest assez simple. Jessaie cependant de 'déconstruire' ce processus. Je pense par exemple à quelques parties de batteries (il y a quelques sons de batterie sur lalbums, des sons samplés, de toms basses ou des grosses caisses, mais rien de 'réellement' joué), à lutilisation dinstruments moins 'traditionnels' également.
>Le titre de la chanson 'Black Is Not A Color' ma intrigué. Quel thème y abordes-tu ?
Le refrain de cette chanson est un vieux proverbe lorrain : 'là où la queue du diable frappe, lenfer surgit'. Ce texte synthétise pour moi plusieurs idées. Un titre très 'premier degré'. Mais au-delà de ça, jessaie de réaffirmer des convictions politiques, une conception tout personnelle du black-metal. Ce nest pas un manifeste, mais une sombre énumération démotions et sentiments.
>Plus généralement quels sont les sujets qui tinspirent textuellement parlant ? La vie de tous les jours, tes relations avec les autres, les sujets sociaux, tes lectures, tes croyances ?
Sur ce disque, je me suis beaucoup intéressé au rapport quentretiennent les gens à leurs racines, à la nation. Jessaie de comprendre ce concept. Je me suis également beaucoup intéressé à la christianisation. Jai toujours un grand intérêt pour la chose sociale, et ça reste au cur de mes préoccupations. Il est certain que ça doit transparaître ici ou là, je nessaie pas de men défaire. Mes lectures ont également une grande importance. Elles me permettent daffiner mes points de vue, et en cela, je pense quelles ont une influence fondamentale. Mes croyances, je ne sais pas. Je ne crois en rien à cette heure. Surtout pas en lHomme.
>Tu reprends 'I Hate The Human Race' de Grief sur lalbum. Quelles sont tes influences à part eux, les groupes que tu considères comme incontournables ?
Il est très difficile de répondre à cette question. Je suis un gros consommateur de musique, un collectionneur compulsif de disques. Grief est pour moi un groupe essentiel, de part leur histoire, leur démarche, leur musique. Je suis essentiellement sensible aux musiques sombres. Je ne me lexplique pas vraiment. Il est bien évidement des choses qui balisent en quelque sorte le sentier dAustrasian Goat. Nortt, de toute évidence. Crebain, les premiers Darkthrone, Burzum, et Mayhem (dun point de vue strictement musical). Lensemble du travail de Justin Broardick a beaucoup dinfluence sur moi, que ce soit Godflesh, Napalm Death, Techno Animal, Jesu Eyehategod, Sloth et pas mal de sludge. Black Sabbath, comme tout le monde jespère. Et puis une multitude de groupes punks comme Diallo, Artimus Pyle
>Tu gères également 213 records je crois. Cest un label ou tu fais plutôt dans la distro ? Quels genres musicaux sont concernés ? 100% DIY jimagine ?
213 records est un label et une distro. Nous avons sorti ou coproduit pas mal de cd-r et de cd pendant un temps, et une 12aine de vinyls. Nous avons déc
idé (Christelle - qui soccupe du label également - et moi) de ne plus sortir que du vinyl dailleurs. Je naime pas le format cd. Je continue à en distribuer encore un peu, mais je pense vraiment en limiter la distribution également. Nous sortons essentiellement des groupes dont la démarche rejoint la notre, soit un attachement au DIY, au non-profit, et une sensibilité libertaire. Cest essentiellement des relations affinitaires. Au-delà de ça, nous aimons toutes formes de musiques. Il ny a pas de 'cadre' artistique. Nous sortons ce que nous aimons, par des gens que nous aimons. Pour la distribution, il en va grosso-modo de même. Nous devenons cependant de plus en plus 'sélectifs', trop de disques sentassent dans ma cuisine. Catalogue, releases, etc : http://perso.orange.fr/213
>Parle-nous de la pochette de lalbum, doù vient cette photo ? Ainsi que celle qui illustre le livret interne ? De quelle guerre sagit-il ? Es-tu fasciné par cet instinct de destruction propre à lhomme?
La photo qui illustre la pochette de cd est une uvre de Ligier Richier, qui sappelle le Transi. Cest une représentation de René de Chalon, mort au combat en 1544. Sa femme a demandé une représentation de sa dépouille mortelle. On le voit le cur à la main. Je trouve cette statue (visible à Bar-le-Duc) sublime et émouvante. Ligier Richier, dorigine meusienne, a fait bon nombre doeuvres magnifiques (comme une splendide mise au tombeau du christ, à Saint-Mihiel). Il était élève de Michel-Ange. Les photos du livret sont quant à elles des images de la Lorraine en ruine après les combats de 1918. Des lieux qui me sont familiers pour la plupart. Ces photos ont été prises par les troupes américaines. Cest justement ma fascination pour cet instinct de destruction propre à lhomme qui ma conduit à mintéresser à ces photos. Je pense que cela est même au cur de la démarche dAustrasian Goat. Je crois que la foi est un prétexte, une justification 'morale' de cet instinct.
>Prends-tu des drogues ? Penses-tu que lécoute de ta musique puisse être compatible avec lusage de stupéfiants ? Lesquels conseillerais-tu alors ?
Je suis très mal à laise avec les drogues chimiques et les hallucinogènes. Je ne supporte pas lidée de dépendance à quoi que ce soit. Jaime la marijuana, mais convient-il encore de considérer cette plante comme une drogue ? En ce qui me concerne, la marijuana me rend plus réceptif émotionnellement. Jen consomme bien moins quauparavant, pour des raisons strictement 'sociales', mais jaime écrire et composer en ayant fumé, tout autant quécouter ou voir certaines choses dans les mêmes circonstances. Jespère sincèrement que lécoute de ma musique est compatible avec lusage de stupéfiants ! Si certains en ont fait lexpérience, je serai curieux de connaître leurs impressions !
>Tintéresses-tu à la scène doom extrême française ? Connais-tu les groupes Funeralium, Ataraxie, Inborn Suffering, Monolithe, Despond ou Mourning Dawn ? Quels sont ceux que tu recommanderais aux lecteurs ?
Je suis toujours curieux de découvrir des choses intéressantes, et jai pu jeter une oreille à ces projets. Japprécie Funeralium, mais je trouve que lessentiel des projets dont il est ici question - en dépit de qualités évidentes - restent très dépendants de linfluence de la scène britannique des années 90. Cest peut-être trop 'lyrique' à mon goût pour que je tombe en pamoison. Mais je sais apprécier la qualité de leurs travaux. Jaime simplement des choses plus 'décharnées'. En France, dans le registre doom dont il est ici question, jaffectionne particulièrement Monarch et Overmars.
>Vois-tu TAG comme un projet à long terme ? Serais-tu prêt à te joindre à dautres musiciens si linspiration venait à te manquer ?
Oui, je pense continuer Austrasian Goat, tout du moins jusquà ce que je memmerde. Pour le moment, les projets quon me propose mexcitent, alors je continue, à mon rythme. Il est question que dautres personnes interviennent sur certains titres, mais je garde un contrôle total sur lensemble du travail de Austrasian Goat. Je ne tiens pas à faire de concession.
>Quels sont tes projets immédiats, outre chier après ces questions au fort pouvoir laxatif ? Merci à toi pour tes réponses, je te laisse finir. Long live The Goat !
Jai pris beaucoup de plaisir à répondre à tes questions. Je connais des laxatifs bien plus puissants, tu nas pas à ten faire ! En ce qui concerne mes projets, je vais prochainement enregistrer une reprise de Tekken (grind/punk - France) avec un ami batteur, je travaille également sur un split 10 avec Never Presence Forever (noise/ambient - USA), et sur dautres morceaux, qui pourraient devenir un second album. Javance à mon rythme Et puis une page web, car MySpace me gave. Merci. www.myspace.com/austrasiangoat http://perso.orange.fr/213/ www.ihate.se
>Parle-nous de la pochette de lalbum, doù vient cette photo ? Ainsi que celle qui illustre le livret interne ? De quelle guerre sagit-il ? Es-tu fasciné par cet instinct de destruction propre à lhomme?
La photo qui illustre la pochette de cd est une uvre de Ligier Richier, qui sappelle le Transi. Cest une représentation de René de Chalon, mort au combat en 1544. Sa femme a demandé une représentation de sa dépouille mortelle. On le voit le cur à la main. Je trouve cette statue (visible à Bar-le-Duc) sublime et émouvante. Ligier Richier, dorigine meusienne, a fait bon nombre doeuvres magnifiques (comme une splendide mise au tombeau du christ, à Saint-Mihiel). Il était élève de Michel-Ange. Les photos du livret sont quant à elles des images de la Lorraine en ruine après les combats de 1918. Des lieux qui me sont familiers pour la plupart. Ces photos ont été prises par les troupes américaines. Cest justement ma fascination pour cet instinct de destruction propre à lhomme qui ma conduit à mintéresser à ces photos. Je pense que cela est même au cur de la démarche dAustrasian Goat. Je crois que la foi est un prétexte, une justification 'morale' de cet instinct.
>Prends-tu des drogues ? Penses-tu que lécoute de ta musique puisse être compatible avec lusage de stupéfiants ? Lesquels conseillerais-tu alors ?
Je suis très mal à laise avec les drogues chimiques et les hallucinogènes. Je ne supporte pas lidée de dépendance à quoi que ce soit. Jaime la marijuana, mais convient-il encore de considérer cette plante comme une drogue ? En ce qui me concerne, la marijuana me rend plus réceptif émotionnellement. Jen consomme bien moins quauparavant, pour des raisons strictement 'sociales', mais jaime écrire et composer en ayant fumé, tout autant quécouter ou voir certaines choses dans les mêmes circonstances. Jespère sincèrement que lécoute de ma musique est compatible avec lusage de stupéfiants ! Si certains en ont fait lexpérience, je serai curieux de connaître leurs impressions !
>Tintéresses-tu à la scène doom extrême française ? Connais-tu les groupes Funeralium, Ataraxie, Inborn Suffering, Monolithe, Despond ou Mourning Dawn ? Quels sont ceux que tu recommanderais aux lecteurs ?
Je suis toujours curieux de découvrir des choses intéressantes, et jai pu jeter une oreille à ces projets. Japprécie Funeralium, mais je trouve que lessentiel des projets dont il est ici question - en dépit de qualités évidentes - restent très dépendants de linfluence de la scène britannique des années 90. Cest peut-être trop 'lyrique' à mon goût pour que je tombe en pamoison. Mais je sais apprécier la qualité de leurs travaux. Jaime simplement des choses plus 'décharnées'. En France, dans le registre doom dont il est ici question, jaffectionne particulièrement Monarch et Overmars.
>Vois-tu TAG comme un projet à long terme ? Serais-tu prêt à te joindre à dautres musiciens si linspiration venait à te manquer ?
Oui, je pense continuer Austrasian Goat, tout du moins jusquà ce que je memmerde. Pour le moment, les projets quon me propose mexcitent, alors je continue, à mon rythme. Il est question que dautres personnes interviennent sur certains titres, mais je garde un contrôle total sur lensemble du travail de Austrasian Goat. Je ne tiens pas à faire de concession.
>Quels sont tes projets immédiats, outre chier après ces questions au fort pouvoir laxatif ? Merci à toi pour tes réponses, je te laisse finir. Long live The Goat !
Jai pris beaucoup de plaisir à répondre à tes questions. Je connais des laxatifs bien plus puissants, tu nas pas à ten faire ! En ce qui concerne mes projets, je vais prochainement enregistrer une reprise de Tekken (grind/punk - France) avec un ami batteur, je travaille également sur un split 10 avec Never Presence Forever (noise/ambient - USA), et sur dautres morceaux, qui pourraient devenir un second album. Javance à mon rythme Et puis une page web, car MySpace me gave. Merci. www.myspace.com/austrasiangoat http://perso.orange.fr/213/ www.ihate.se
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interview réalisée par DJ In Extremis
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