PARADISE LOST
DRACONIAN TIMES (Album)
1995, Music For Nations




eulmatt : 17/20
A peine deux ans après le mythique "Icon", "Draconian Times" propulse Paradise Lost au sommet. C'est en effet en atténuant ses prédispositions les plus brutales au profit d'une plus grande finesse, sans perdre de sa majesté, que le metal gothique des Anglais se rend accessible au plus grand nombre.

On ne pourra pas pour autant taxer Paradise Lost de facilité et de manque d'imagination : "Draconian Times" est un joyau, regorgeant de mélodies envoûtantes, plongeant l'auditeur dans un voyage obscur, onirique et d'une grande beauté. Dès les premières notes de piano sur "Enchantment", on comprend que cet album est grandiose. Tantôt énergiques et entraînants, comme sur "The Last Time" ou "Once Solemn", les titres sont toujours teintés d'une grande émotion, comme sur le superbe "Forever Failure", à la mélancolie magistralement mise en musique. D'ailleurs, hormis les deux titres ci-dessus un peu plus radicaux, le reste de l'album confirme sans équivoque que Paradise Lost a désormais tourné la page la plus brutale de son histoire pour se concentrer sur l'aspect le plus atmosphérique et heavy de sa musique. Pourtant, l'auditeur n'est pas dérouté, car l'atmosphère musicale est si riche et si immersive que Paradise Lost conserve toute sa grandeur, la précision et la beauté des compos compensant l'austérité envoûtante des débuts. Et si certains amateurs du doom/death des débuts ne s'y retrouvent définitivement plus, il est un fait que Paradise Lost incarne une nouvelle forme de metal où mélodie et émotion passent avant toute chose.
En outre, on a ici confirmation du véritable talent de compositeurs du duo Holmes/Mackintosh, ainsi que des qualités du même Holmes au micro, élargissant son répertoire vers des horizons plus subtils et nuancés, même si les riffs lancinants et ciselés de Mackintosh restent le coeur de l'ouvrage.

"Draconian Times" porte donc Paradise Lost au firmament de sa gloire et de son leadership au sein de la scène metal gothique, magnifiant son talent tout en le rendant accessible au plus grand nombre.
Le disque deviendra son plus grand succès commercial, et également une forme d'aboutissement pour la plupart des fans des Anglais.

2007-07-29 00:00:00


Mindkiller45
Il est de ces albums que l'on ne se lasse pas d'écouter. C'est le cas avec ce 5e opus de Paradise Lost.

Retour sur le passé.

Formé dans le Yorkshire en Angleterre par Nick Holmes (chant) et Greg Mackintosh (guitare), le groupe évolue dans un style doom death Gothic (oui je sais ça fait bizarre). Ils seront les deux compositeurs de la quasi totalité des titres du combo. Évoluant de plus en plus dans le doom Gothic au fil des albums. Leur album culminant étant, pour moi, ce Draconian Times. Les musiques sont abouties. On le voit par exemple avec Enchantment. Des mélodies envoûtantes, quasi planantes, avec la voix de Nick Holmes surplombant le tout. Le piano, d'entrée, est tout simplement magnifique : pas besoin d'en faire des tonnes. Les mélodies sont là, tout en laissant une large place au chant. Nick Holmes peut ainsi s'époumoner et montrer toute l'étendue de son talent. L'album s'enchaine avec un titre plus énervé qu'est Hallowed Land. Ici le chanteur montre ses quelques restes de doom death, mais sans rentrer dans le chant barbare pour autant. Un titre qui rentre dans le trio de tête des très bonnes chansons que renferme cette galette de 12 pistes.

C'est alors qu'arrive le morceau "single" de l'album. The Last Time. Un titre qui accroche, qui aurait pu être sans souci un titre FM, si à cette époque on ne nous gavait pas, côté rock, à coups de Nirvana ou autre grunge ou bien de ces chansons que sont Runaway Train de Soul Asylum ou 74-75 des Connels. Bref, ce titre est un titre qui reste bien en tête. Le refrain, avec ses chœurs répétant lascivement la même phrase prennent bien. La guitare ne se contente pas d'assurer une rythmique puissante, mais la seconde assure une mélodie simple, effacée, mais qui ferait perdre toute sa saveur au morceau. Je vous laisserai avec ce quatrième titre qui est avec les trois autres dans mon trio... euh quatuor de tête. Forever Failure. Avec ce chant torturé et cette musique de dépressif. Il est certain qu'il ne vaut mieux pas être dans un état d'esprit suicidaire lors de l'écoute de ce titre brut d'émotions (la voix y étant encore pour beaucoup). Les passages tantôt hurlés, tantôt murmurés apportent tout le charme de la chanson. Encore une fois, la musique n'est pas ultra complexe, mais pourtant ultra bien amenée.

Je suis d'accord. Arrêter cette chronique avec seulement quatre titres évoqués sur les 12 que comporte cette galette n'est peut être pas le plus judicieux. Cependant, si vous avez aimé ces quatre titres, vous ne pourrez qu'apprécier les autres. A noter cependant que Once Solemn doit être le titre le plus speed de l'album. Un titre bien plus "joyeux" dans la mesure où l'album puisse l'être.
Vous l'aurez compris donc, cette bande de triste sires anglais m'a conquis avec cet album qui reste un album majeur de la décennie 90. Il est, pour moi, le meilleur album de l'histoire du groupe. Celui qui marquera définitivement leur carrière. En attendant qu'ils donnent un second opus de cette qualité, avec une production tout aussi intelligente.

2010-07-07 00:00:00