QUIET RIOT
QR III (Album)
1986, Epic Records / CBS Records / Pasha




choahardoc : 16/20
Fort de ses énormes succès, Metal Health et Condition Critical, le groupe de la côte ouest revient en 1986 avec un nouveau forfait. Un départ est à signaler, celui du bassiste Rudy Sarzo.

Les Californiens comptent bien perdurer face à la multiplication des groupes et à la fin de l'"effet de mode" dont bénéficiait le Hard-Rock outre-atlantique. Pour ce faire, ils mettent quelques chances de leur côté. Ainsi, le look des musiciens est à la limite du Hair-Metal, véritable aubaine pour les salons de coiffure! La pochette, si elle évoque toujours la condition des internés psychiatriques, est bien plus travaillée que les précédentes. Mais pour cartonner, l'atout de ce disque est d'abord une musique qui s'inscrit complètement dans l'air du temps. Les sonorités synthétiques sont alors en vogue avec Europe, Poison et autres permanentés, même Iron Maiden fait une ouverture (sonore, pas capillaire!) dans ce sens sur Somewhere In Time. C'est donc fort logiquement qu'apparait un claviériste extrêmement doué, John Purdell, qui devient véritablement le cinquième membre de "L'Emeute Tranquille". Ce dernier, absent des photos promotionnelles, participe à l'écriture de deux titres.

Quiet Riot III est un effort collectif, concis et cohérent grâce à l'implication et au talent du quintet. Je me dois maintenant de laisser un mot tout de même sur mon ressenti concernant ses onze plages:

Main Attraction et son intro au Synthé annonce le virage pris par le groupe. Aussitôt après l'on constate de façon rassurante que son identité musicale est préservée. Les Lyrics sont comme à l'habitude bien Rock N'Roll.

The Wild and the Young s'avère être un morceau assez "commercial" embelli par des choeurs très travaillés.

Ode aux supposées amours clandestines des rock-stars, Twilight Hotel est très efficace grâce à son refrain. Kevin Du Brow n'a jamais aussi bien chanté.

Sur Down and dirty s'entendent des paroles machos que ne renieraient pas les frères Young au sujet d'une danseuse pour une chanson somme toute très Glam.

Rise Or Fall est un Rock vraiment basique, mid-tempo, où l'on note un beau solo du guitariste Carlos Cavazo prolongé par le clavier de Purdell.

Avec Put Up Or Shut Up et son texte sur une fille bien disposée envers la gent masculine, dans la veine de ce que proposait alors Kiss, les Américains donnent dans le Fun sans arrière-pensée, j'adore!

Still Of The Night est une ballade dans le style de Toto taillée pour les radios californiennes. C'est une belle réussite.

Chuck Wright, le successeur de Rudy Sarzo s'illustre avec Bass Case en démontrant en une brève minute l'étendue de son savoir faire.

The Pump, encore et toujours l'amour, un titre et un refrain bien racoleurs pour un morceau qui sonne de manière très accrocheuse...

Slave To Love se démarque par beaucoup de finesse dans l'exécution, une composition dans le genre de Survivor, sans doute ma préférée.

Helping Hands laisse entendre que le groupe n'a pas totalement arrêté sa future orientation musicale. L'album s'achève en effet sur un ton un peu plus dur, réminiscence de la période Condition Critical.

Q.R III, je le dis clairement, est un disque très mélodique et homogène destiné à un public amateur de Hard U.S. Le groupe sonne uni comme jamais et Carlos Cavazo nous sert quelques soli remarquables.
Quiet Riot a donc su évoluer et proposer une suite digne des albums précédents.
La concurrence grandissante et les déboires de son chanteur vont cependant lui barrer bientôt définitivement la route du succès.

R.I.P Kevin Du Brow (1955-2007)

2009-12-21 00:00:00