GOJIRA
THE LINK (Album)
2003, Gabriel Editions / Boycott Records / Next Music




Malantis : 15/20
En 2003, malgré un premier album de qualité, Gojira est encore loin d’être le monument du métal français qu’il est aujourd’hui. Ce nouvel opus était néanmoins attendu de pied ferme par les nombreux fans déjà conquis par l’imagerie, les prestations live et les évidentes qualités musicales du combo.

Sur ce nouvel opus le groupe reste fort d’un line up inchangé jusqu’à aujourd’hui montrant une symbiose parfaite au sein de cette formation. Gabriel Edition, ayant déjà réédité Terra Incognita en 2001, confirme sa confiance envers les Landais en produisant ce second opus.

L’artwork réalisé par Joseph himself peut paraitre assez simpliste mais renforce l’aura entourant le groupe, le thème écologique est toujours plus mis en avant et le livret est rempli de nombreuses photos de paysages naturels en noir et blanc. N’y voyez pas là le délire de gentils écolos ayant un peu trop forcés sur la ganja. Ces clichés sont terriblement inquiétants et illustrent parfaitement la musique. The Link se veut le symbole d’une nature destructrice se préparant à reprendre ses droits sur l’être humain.

Les landais restent dans un registre death/trash à mi-chemin entre un Morbid Angel et un Sepultura mais dont la forte personnalité nous fait vite oubliée ses illustres modèles. Leur « patte » remplie d’accords et d’harmonies diphoniques conserve son particularisme et est même renforcé sur cet album.

Sur son précédent opus, le groupe proposait un rendu relativement aéré. Ici, il est sensiblement plus brut, la musique du combo s’est métamorphosée pour devenir grise et rugueuse comme la roche. Le titre éponyme nous montre une accentuation des dissonances, les accords de quarte notamment ce qui rend les morceaux moins évident que sur Terra Incognita. Les mid-tempo sont majoritaires, le groupe privilégiant la lourdeur des riffs, à ce jeu là Death of Me et Indians se montre particulièrement écrasant. Malgré cette rigueur manifeste, on notera au milieu de ce sol pierreux et rude, la petite pépite I embrace the world, véritable bijoux contant l’histoire d’un homme ne faisant plus qu’un avec la nature, un monumental final vient clore ce morceau montrant que les Landais n’ont rien perdu de leur efficacité.

Gojira est un groupe très subtile qui use de nombreux éléments qu’on pourrait qualifier de progressif. Les nombreux interludes sont toujours aussi soignés. Comme l’illustre le planant Toori faisant sonner subtilement les harmoniques naturelles. Mario montre encore une fois son éclectisme en proposant le passage de percussions minimalistes (Connected) à du double-pédalage en règle (Remembrance). Au menu des subtilités on notera également le très progressif Over the flow et l’inquiétante et magistrale conclusion de l’album en la présence de Dawn. Enfin, les instruments tribaux sont légions les amateurs de guimbardes et autres didjéridoo seront aux anges.

The Link est certainement l’album le moins abordable des Landais. Plus brut, moins évident et pourtant tellement riche. Il est le sol pierreux d’où jaillira le fertile et plus évident From Mars to Sirius dont la beauté formel achèvera la conversion de nombreux fans.

2009-12-14 00:00:00


Sadus : 17/20
Avant d'écouter un album de Gojira faut se mettre en conditions :
-S'asseoir confortablement
-Mettre le son fort
-Pousser les basses
-Déguster !

Les hostilités commencent par "The Link" et il faut bien avouer que c'est le titre parfait pour faire la liaison entre "The Link" et "Terra Incognita". Ce morceau n'est pas le meilleur ni le plus mauvais (y en a-t-il seulement ?) mais un bon résumé de ce que Gojira peut être. Lourd, Lent et rapide à la fois, envoutant, magnifique, quelque chose de magique par sa puissance et sa force.
"Death Of Me" surprend un peu, un petit côté légèrement plus "méchant" côté chant. Presque du Brutal Death. Excellent morceau, les riffs de guitares sont particulièrement inspirés, nous entrainant dans leur danse macabre. Le morceau se termine par une mid-tempo fantastique, dont je n'arrive toujours pas à sortir.
"Connected", petite introduction suivie par un Remembrance particulièrement efficace, rapide, tout ce qu'on aime.
Torii, morceau d'ambiance qui malheureusement est relativement plat, ponctué par différents bruits de pelles, ou je n'sais quoi... Bref, passons et passons à "Indians" un des hits de cet album, grâce à un batteur déchainé, un Joe totalement possédé qui nous amène loin, loin, chevauchant dans les plaines... Un refrain particulièrement original et efficace le ponctue.
Il est suivi de "Embrace The World" encore une fois, c'est du tout bon, une fin excellente, du Gojira quoi !
"Inward Movement" morceau classique, rapide et efficace, on ne demande rien de plus.
Ensuite on arrive, au best-seller. "Over The Flows" ce morceau complétement détaché du reste, avec une légère influence Soad, est extraordinaire, la mélodie des couplets est incroyable, on se laisse prendre dans ce morceau assez lent et dont on ne veut plus ressortir.
Ensuite "Wisdom Comes" étonnant contraste, morceau très lourd, rapide, chant hurlé, j'voudrais pas m'avancer mais il est légèrement, black...
L'album se termine par un morceau instrumental, les guitares en avant...

Bref, cet album fait presque un sans faute, on peut reprocher quelques morceaux un peu trop "classiques" et un morceau d'ambiance de trop mais sinon que dire ? Le meilleur groupe Death français, mes aïeux quelles rythmiques !!

2006-05-24 00:00:00