SIX FEET UNDER (USA)
UNDEAD (Album)
2012, Metal Blade Records




Goneo : 15/20
17 ans déjà séparent "Undead" de leur premier album, c'est leur 9e album studio (12e avec les ''Graveyard Classics"). SFU a déjà un très beau parcours, avec un line-up stable depuis "Maximum Violence".

Arrive l'heure du changement, deux nouveaux membres rentrent sur le terrain tandis que deux le quittent. C'est quand même la moitié de l'effectif qui se voit chamboulé, nul doute que cela influencera leur musique. Ainsi, Chris Barnes et Steve Swanson se retrouvent avec un nouveau batteur, Kevin Talley (ex-Dying Fetus, Misery Index, Daath et beaucoup d'autres), une grosse pointure donc, et un nouveau guitariste, avec Rob Arnold (ex-Chimaira), qui aura le poste de bassiste et de seconde guitare sur ce "Undead".

C'est avec beaucoup de recul que je reprends en main cet album. A l'époque ou même aujourd'hui, personne n'attend grand chose de SFU (à part les fans). En parcourant diverses chroniques sorties en 2012, je m'aperçois à quel point ce "Undead" a été mal accueilli, même si on trouve quelques éloges à son sujet.

Y a-t-il du changement ? Oh oui! Et même si SFU garde sa ligne conductrice, cet album est différent des précédents.
Tout d'abord, l'aspect groovy, très cher au groupe, est plus dissimulé et parsemé à travers les compositions. On n'a pas de morceaux uniquement basés dessus comme "Seed of Filth" (tiré de "Death Rituals").
Dès le début, avec "Frozen at the Moment of Death", on s'aperçoit vite que le jeu de batterie a changé, beaucoup plus technique, ne faisant jamais deux fois la même chose, un jeu plus étoffé, on a même droit à des passages "blastés", chose qui n'était jamais arrivée. La guitare se voit elle aussi plus recherchée, le côté un peu "simpliste" "efficace" se voit noyé au milieu de passages plus techniques, et surtout beaucoup moins conventionnels pour du Six Feet Under.
En d'autres termes, les points négatifs, souvent évoqués quand on parle SFU, comme la répétitivité ou la sensation de monotonie, ne sont plus d'actualité, ou du moins, elles sont atténuées.
"Formaldehyde" démontre bien ce nouveau SFU. Je n'avais jamais entendu autant de changements de rythme dans ce groupe, il y a du relief et de la profondeur. "18 Days" confirme, avec ses sonorités à la Morbid Angel, qui nous place bien loin d'albums comme "True Carnage" ou "Bringer of Blood".

Je pense qu'on peut dire que ce "Undead" est l'album le plus complexe de SFU (à sa sortie). Tout d'abord, les morceaux n'ont pas ce côté immédiat, cet aspect qui fait mouche à la première écoute. Il vous faudra donc plus de concentration pour vous en imprégner. Moi qui ai l'habitude d'écouter Six Feet Under en faisant autre chose, ce "Undead" m'a demandé une attention particulière et plus attentive.
Les passages groovy étant plus rares, ils deviennent ultra efficaces quand ils se présentent, en témoigne l'excellent "Delayed Combustion Device".

Je vous disais plus haut que SFU gardait sa direction. Tout d'abord, le charismatique C.Barnes, à lui seul identifie SFU entre mille. Puis le côté lourd, ces tempos qui naviguent entre doomy et mid sont majoritaires dans ce "Undead". De ce fait, on n'est pas trop dépaysé non plus.

L'artwork est signé Dusty Peterson, où l'aspect macabre est bien rendu et permet une immersion significative. Au milieu du livret, il y a une superbe illustration du groupe en version mort-vivant des enfers qui mérite le coup d'oeil.

Au final, un bon album, rien est à jeter, on a même l'honneur de ne pas avoir une de ces fameuses reprises en plein milieu de l'album. 15/20

2020-11-30 21:09:11