VANDENBERG
VANDENBERG (Album)
1982, Atco




samolice : 16/20
Ca vous file pas mal au crâne à vous ?
Je ne parle pas des fêtes de Noël.
Et qu’un groupe se reforme à droite, et qu’un autre se reforme à gauche, au centre, en bas, en haut, de partout ! Perso j’arrive plus à suivre.
En cette année 2020, je me dépêche, il ne reste plus que quatre jours, soit 35 ans après l’album « Alibi », le groupe hollandais Vandenberg a lui aussi remis le couvert avec un nouveau skeud intitulé … « 2020 ». Original. Je ne vais pas juger, je ne le connais pas. Je préfère offrir un peu de lumière à ce très chouette premier opus sorti en 1982.

Le guitariste Adrian Vandenberg en est l’homme à tout faire. Il compose les musiques, écrit les paroles, dessine la pochette et le logo, prends les photos, dirige la prod’.
Après que son premier combo Teaser ait sorti un skeud en 1978 – je ne peux que conseiller à tous les curieux d’aller admirer la « pochette WTF » signée justement par Adrian, un gros délire -, les retombées sont maigres et le groupe ne perce pas. Adrian passe alors une audition pour Thin Lizzy. Une longue audition puisque la légende raconte qu’il jouera avec la bande à Phil pendant deux semaines. Ca le fait pas, la drogue qui tombe sur Lizzy comme la pluie en Bretagne déplait à Adrian qui décline le poste. Et qui l’a finalement eu ce poste? John Sykes. Le même John Sykes que Vandenberg remplacera chez Whitesnake à la sortie de « 1987 ».

Bref, fin 81, Adrian veut du changement. Il forme un nouveau groupe qu’il décide d’appeler par son propre nom de famille. Est-ce un hasard ? Je ne le crois pas. A la même époque, un groupe US composé de deux frangins d’origine hollandaise marchait pas mal. Un groupe commençant par Van, comme lui. A sa place, j’aurais d’ailleurs poussé le truc à fond puisque son vrai nom s’écrit van den Berg.
Signé par Atco Records, une filiale d’Atlantic Records, le skeud sort en avril 1982. Enregistré en deux semaines à Cookham, charmant petit village historique du conté de Berkshire, aux Sol Studios de Jimmy Page, l’album sonne très « live ». Rafraichissant. Adrian a été secondé pour la prod’ par l’ingé son Stuart Epps que Page a connu avec Led Zep.

La musique a la couleur de l’Europe, notamment celle des combos british. Un hard ‘n heavy super bonnard. Si le disque ne contient pas LE tube imparable, il est en revanche d’une qualité homogène tout du long ; aucun mauvais titre ici. J’apprécie plus particulièrement « Look in the city », « Your love is in vain » (un hard bluesy à la coloration boogie), « Back on my feet » et « Out in the streets ».
Le chanteur Bert Heerink possède un timbre « chaud » très agréable à mes oreilles. Il s’en sort vraiment bien, sachant que, d’après Adrian, il ne comprenait pas grand chose à ce qu’il chantait. Pour sa part, Vandenberg est tout simplement époustouflant. Il maitrise toutes les techniques. Son jeu et ses riffs sont pas mal influencés par le néo classique, mais joués davantage dans l’esprit d’un Blackmore - dont Adrian est un immense fan - que d’un Malmsteen (« Too late », « Ready for you », « Out in the streets »).

Porté par le single calibré MTV « Burning Heart », l’album atteint la 65ème place au Billboard US, des débuts plus que réussis donc en terme de chiffres de ventes. Adrian croit dur comme fer en son groupe et repousse une offre de Coverdale pour rejoindre Whitesnake. Pas étonnant d’ailleurs que David ait pensé à lui quand on entend ce single, c’est du Whitesnake pur jus.
Décliner une offre de Lizzy puis une offre de Whitesnake, voilà qui est couillu. La suite de la carrière de Vandenberg, le groupe, prouvera que couillu ne rime pas toujours avec intelligent.

2020-12-27 10:18:36