AUTOPSY (USA)
ACTS OF THE UNSPEAKABLE (Album)
1992, Peaceville Records




Fabien : 14/20
Comme le laissait entendre le EP Fiend for Blood, Acts of the Unspeakable montre Autopsy déterminé à devenir plus crade d’album en album, à l’inverse de la grande majorité des groupes, qui s’assagissent avec le temps.

Tout d’abord, le groupe choisit une pochette dépliante particulièrement abjecte et censurée dans de nombreuses versions, avec un dessin dévoilant des scènes de démembrements, tortures et sodomies en tout genre, dont la couverture principale est un agrandissement. Les paroles sont également pour le moins malsaines, contant déviances et pourrissements divers, à l’image des titres Necrocannibalistic Vomitorium ou Orgy In Excrements sans équivoque.

Musicalement, Le death/doom du groupe est toujours de mise, opposant des parties rapides & sauvages à des passages lents et prenants. Certains morceaux comme Meat ou Your Rotting Face sont remarquablement ficelés et possèdent un côté très accrocheur, tandis que d'autres comme le lent Funereality dégagent une atmosphère vraiment lugubre. Pourtant, la multiplication des titres (18 au total), plus courts et plus dépouillés, donne à l’arrivée un Acts of the Unspeakable s’écoutant d’une traite, mais qui ne parvient pas à obtenir la densité des cultes Severed Survival et Mental Funeral.

La production ne brille pas non plus par sa précision ni son relief, avec un son volontairement cradingue, mettant par exemple difficilement le jeu de basse de Josh Barohn (ex-Suffocation et nouvelle recrue des californiens) en valeur. En revanche, elle renforce indéniablement cette ambiance malsaine qui colle à l’album.

Acts of the Unspeakable reste ainsi un bon disque dans la carrière du groupe, sans atteindre le niveau d'intensité de ses prédécesseurs. Autopsy lâche toutefois ce deathmetal authentique qui, à l’inverse de beaucoup d’autres formations plates et sans personnalité, dégage une véritable odeur. Tandis que le detracteur s'exclamera "mais cet album est une infection !", l'adorateur rétorquera "oui, mais c’est pour celà qu'on l’aime !"

Fabien.

2007-05-10 00:00:00


Bourrin
Paru en 1992, "Acts Of The Unspeackable" est le 3ème album d'AUTOPSY, succédant à "Severed Survival" qui avait, je crois, fait l'unanimité à sa sortie, et à "Mental Funeral". Cet "Acts Of The Unspeackable" est différent dans la structure, des deux disques pré-cités : au lieu d'avoir 11-12 pistes pour 37-40 minutes, il en a 18 pour 35 minutes !
D'ailleurs on aurait aucun intérêt à prendre cet album titre par titre : les musiques sont assez soudées les unes aux autres (un titre est souvent la suite du précédent, et quelques-uns sont tout simplement des transitions) De plus, les musiques en tant que telles sont très destructurées, ce qui fait que l'album pourrait former une seule longue musique. Un album cohérent et qui est à prendre comme un ensemble, donc.

Pour ce qui est de la musique, AUTOPSY nous livre ici un death metal assez nuancé : tantôt tout se déchaîne, et tantôt nous avons au contraire droit à des passages lents et lourds (dans le bon sens du terme-je précise !), quasi-doom, dans lesquels une ambiance particulièrement putride est de mise, qui sont la force du disque ! Je citerais comme exemple (parmi tant d'autres) le début du titre "Meat" (miam !), soit les premières secondes du disque. Idéale, cette intro !
Putride, ais-je dit ? Oui, et mille fois oui : c'est le mot idéal pour caractériser cet "Acts Of The Unspeackable" ! Le son est d’ailleurs adéquate à cette idée : pas très net ni précis, mais en restant bon (ouf !).
En ce qui concerne l'artwork et les paroles, âmes sensibles s'abstenir : ici, c'est le grossier, mêlé au gore et au dégueulasse qui prime : le nom de l'album est illustré sur un dessin plutôt pimenté (mais avec humour !) dans le livret (d'ailleurs la pochette en est un zoom), et rien qu'avec des noms comme "Orgy In Excrements" et "Necrocannibalistic Vomitorium", on se doute que les paroles ne sont pas très fines. Petit détail amusant qui illustre également cet élément : le grognement de chochon à la toute fin de "Ugliness And Secretions" :o).
Sinon, point important de l'album, qui m'a, je dois dire, surpris : les guitares !! Elles sont le pilier central de cette oeuvre. Les soli hystériques sont réellement décoiffants et surpuissants, et ce sont de plus les guitares qui priment dans les passages lents mentionnés plus haut.

En conclusion, AUTOPSY nous a concocté là un album que je trouve très bon. Leur death est couplé avec une ambiance malsaine des plus réussie, pour mon plus grand plaisir.
Je ne saurais que recommander ce disque aux amateurs de death.

2006-03-14 00:00:00


wodulf
Autopsy qui a toujours eu un problème avec ses bassistes, au point de faire appel par deux fois au virtuose Steve Digiorgio, embauche cette fois-ci l'ancien bassiste de Suffocation, Josh Barohn.
Comme le EP Fiend for Blood nous le laissait entrevoir, Autopsy, tout en gardant son style death doom crasseux, évolue au niveau de la façon de le présenter. Il y a un gros côté punky sur ce Acts of the Unspeakable qu'on ne trouve pas sur les deux premiers albums. Des morceaux plus simples et directs et surtout plus courts qui donnent à cet album un côté urgent. Ce côté plus direct fait que ce Acts of the Unspeakable est moins puissant en atmosphère que le Mental Funeral. Oui, il est en dessous de ce classique intemporel, mais cela ne l'empêche pas d'être un très bon album d'Autopsy avec ses 18 morceaux que le groupe vous envoie à la gueule tel 18 glaviots bien verts et sanglants.
Pour ce qui est des parties doom, l'influence de Black Sabbath est vraiment flagrantes et je pense que c'est l'album où Danny Coralles a dû le plus s'impliquer dans la composition. Outre le début de "Pus / Rot" qui semble carrément avoir été piqué sur Master Of Reality, on retrouve pleins de petits riffs ou bout de riffs qui nous renvoient au grand Black Sabbath.

2012-12-04 10:31:07