Liste des groupes Hard Rock Larsen And Lies Live a Good Lie

Les bars enfumés. Le fond sonore des conversations des uns et des autres. Les hommes et les femmes qui racontent leurs histoires. Leurs vies. Leurs mensonges. Et qui se quittent, dans l'anonymat et le silence des rencontrent entre inconnus.
Cette ambiance ; un cigare à la bouche, la voix grave, la barbe taillée et le veston ajusté, est celle véhiculée par le premier ep du bien nommé Larsen & Lies. Du bruit et des histoires. Voilà le programme de ce quintette parisien, aimant jouant avec les mots et se plonger dans un certain passé où le rock était plus dangereux, moins lisse, puisant autant dans le hard que le blues, avec des refrains efficaces et des riffs accrocheurs qui ne cherchent pas à faire défiler les notes comme des perles mais plutôt sentir la sueur et l'énergie.

Né des cendres d'un précédent projet, Larsen & Lies cherchent à s'inviter à la table d'un genre de moins en moins représenté, sans démonstration inutile et misant sur une envie d'en découvre plus qu'une volonté de se montrer. Après les galères des débuts, une pandémie imprévue et un line-up qui tarda à trouver sa forme définitive (à deux guitaristes), "Live a Good Lie" est désormais disponible pour donner un premier aperçu musical du quintette francilien. "Too Many Guitar", le bien-nommé et ironique titre introducteur, lance la machine comme il se doit. Un riff hard rock, un chant medium qui tire vers du Axl Rose de la grande époque dès qu'il part dans les aigues, avec un soupçon d'AOR quand il cherche à se faire plus mélodique et une base rythmique carrée, efficace, qui, en constant mouvement, apporte son lot de variations et de dynamisme pour ne pas sombrer dans une caricature d'un AC/DC. Le refrain arrive assez vite pour démontrer qu'il pourra faire chanter une foule par sa facilité d'accès, avant un solo de Mr Stone tout en feeling démontrant que, non, il n'y a jamais trop de guitares ! Screaming Jay, comme son pseudo l'indique, n'hésite pas à balancer quelques hurlements bien old school (80s êtes-vous là ?), conférant une réelle puissance, plus qu'une agressivité, à la fin du morceau.

Les six titres de l'ep auront l'intelligence d'explorer des territoires assez différents, bien qu'ils se déploient autour de mid-tempos. "Liar" distille par exemple une ambiance beaucoup plus sombre et plombée, avec sa batterie lourde et son chant beaucoup plus en avant. La basse, ronde et grondante de Mr Twit, est très en avant, parfaite balance à l'agressivité bien plus perçante d'un Screaming Jay montrant ce qu'il a sous le capot vocalement. Néanmoins, une certaine émotion ressort, comme une sensibilité, des parties plus graves. Le solo, plus trituré, s’accommode parfaitement de cette ambiance bien moins amicale, se clôturant ainsi, sans réelle fin, comme un couperet. A côté de ça, "The Writing on the Wall", bien plus bluesy, nous emmène dans un trip plus américain, pour secouer la tête et s'enfiler une mousse face au groupe. Le chanteur se permet d'ailleurs de placer un solo d'harmonica en plein milieu du titre (d'ailleurs dénué d'autres solos), parfaitement précédé par une partie plus planante, avec ce qu'il faut de saturation et d'aplomb pour se la jouer comme un Steven Tyler de l'époque ! "Damaged Goods" se veut globalement plus heavy et rentre dedans dans ses riffs, accélérant le tempo sur la fin pour vraiment se rapprocher d'un Guns de "Appetite ...".
Passage (souvent) obligé, la ballade, répondant au doux nom de "Now It Begins", manque en revanche d'une véritable singularité, notamment sur sa première partie acoustique, avant de véritablement s'envoler grâce à un très beau solo qui gagnera à être jouer en live pour prendre encore plus d'ampleur. Il est également à souligner le très beau travail sur les lignes vocales à la fin, s’entremêlant à capella pour un résultat du plus bel effet !
Quand à "The Entertainers", plus long et progressif, il aurait probablement gagné à se structurer autour d'un thème plus fort puisqu'il manque d'une certaine cohérence, partant un peu dans tous les sens sans que l'on retienne réellement la trame du morceau. Son refrain témoigne néanmoins d'un travail sur des lignes vocales moins immédiat mais avec des passages doublés, plus riches, plus percutants. Là encore, un excellent solo se joint à la fête mais se montre trop évident tandis que la composition, plus ambitieuse, attendait peut-être quelque chose de plus surprenant pour terminer l'ep.

Il n'en reste pas moins que "Live a Good Lie" est un parfait pied à l'étriller, une mise en bouche n'appelant qu'une suite plus longue, fiévreuse et efficace. Il est évident que la musique de Larsen & Lies prendra de l'ampleur en live, elle est faîte et taillée pour. Espérons que les dates et le public seront au rendez-vous pour soutenir un genre plus que discret ces dernières années, encore plus dans nos contrées. Bienvenue messieurs, dans l'attente que l'avenir s'écrive avec vous.