Soen + Lizzard + Shiverburn @Paris Le Glaz'art 12-10-2015

le Lundi 12 Octobre 2015, Glaz'art

La salle parisienne le Glaz'art est plutôt habituée à recevoir de la musique techno/trance ou encore des groupes de stoner, sludge ou doom, notamment grâce aux célèbres Stoned et Doomed Gatherings, que du progressif. Néanmoins, les groupes aux programme ce soir, s'ils peuvent pour deux d'entre eux être mis dans la case progressive (Soen et Lizzard), ont aussi quelques penchants psychédéliques et atmosphériques qui les rapprochent légèrement du stoner. L'affiche se compose donc des Hollandais de Shiverburn remplaçant au pied levé The Red Paintings, puis des Français de Lizzard, et enfin pour la plus grande partie de la soirée les Suédois de Soen. Voir le quintette suédois dans nos contrées est une très bonne surprise, vu qu'ils ne sont pas réellement reconnus en France, et qu'ils n'en sont qu'à deux albums.

Shiverburn

J'arrive légèrement en avance, devant un Glaz'art qui m'a tout l'air d'être vide pour le moment. Les cinq néerlandais installent tranquillement leurs affaires sur la scène, tandis que je suis rejoins par quelques personnes, dont plusieurs photographes. Quand Shiverburn commence son set, nous sommes au maximum une quinzaine en face d'eux, avec autant de photographes que de spectateurs normaux. Mais aucun malaise de la part du groupe, au contraire ils assurent correctement leurs morceaux, et Sanne communique avec nous comme si elle était devant cent personnes. Sur ce point-là, rien à dire. Les cinq de Shiverburn, même s'ils sont visiblement assez jeunes, sont très professionnels tout en jouant avec un plaisir non dissimulé. Ils savent être dynamiques pour donner vie à leur musique, même si le bassiste Gerrit reste un peu timide. En revanche, Erwin le second guitariste n'hésite pas à sortir le grand jeu, bougeant sa guitare dans tous les sens et posant pour les photos. Sympa, mais pas très naturel. Le groupe semble beaucoup tourner autour de Sanne, sa chanteuse, un peu à la manière d'Halestorm, toutefois sans avoir l'énorme charisme de l'américaine.

Stylistiquement aussi, nos amis hollandais tendent à se rapprocher de la scène outre-atlantique, dont Halestorm. Un Halestorm tout de même moins agressif et incisif. On peut y voir un croisement entre Halestorm, Alter Bridge et Breaking Benjamin pour les penchants Pop/Rock. Cela donne un curieux mélange, assez easy listenning tout en restant plutôt lourd, mais manquant singulièrement d'agressivité pour être réellement intéressant.

Shiverburn est un tigre apprivoisé à qui l'on aurait limé les griffes. On attend avec impatience de le voir retourner à l'état sauvage.

Lizzard

Pendant les 35 minutes accordées à Shiverburn, le Glaz'art a eu le temps de se remplir, et nous sommes maintenant largement plus de cinquante à attendre le combo limogeois Lizzard. Ce groupe a l'originalité d'être un trio, composé d'un chanteur/bassiste, d'un guitariste, et d'une batteuse. L'avantage, c'est qu'il y a plus de place sur scène, et que la batterie est plutôt proche du public, pour une fois. Dommage alors que les deux gratteux n'en profitent pas pour bouger plus.

Peut-être aussi que c'est le style, très planant, qui veut ça. Quoiqu'il en soit, les Lizzard parviennent rapidement à instaurer une sorte de communion mystique avec le public, avec très peu de paroles (comme souvent avec les groupes affiliés au post-rock). Les lumières de la salle sont baissées, pour mieux s'imprégner de ces ambiances lourdes et telluriques ; pas de chance pour les photos.

La musique en elle-même est assez difficile à placer dans un genre précis. On peut y voir des structures progressives ou psychédéliques, mais aussi du stoner, du rock alternatif, voire du grunge. S'y mêlent çà et là du Mastodon, du Tool ou encore du A Perfect Circle. Encore des influences américaines. Lizzard possède en plus un avantage qu'il n'hésite pas à mettre en valeur : la voix de Mathieu, à la fois chaleureuse et rocailleuse, qui colle parfaitement à la musique jouée. C'est très bien fait, mais sans savoir pourquoi, je n'accroche pas entièrement à la musique de ce combo ambitieux.

Soen

Plus de deux heures après l'ouverture des portes, le taux de fréquentation commence à devenir correct. J'ai beaucoup de mal à comprendre les habitudes de certains qui n'hésitent pas à louper les premières parties, qui pourtant peuvent se révéler assez intéressantes comme on vient de le voir. Tant pis pour eux ! C'est donc le moment de la tête d'affiche de la soirée, j'ai nommé : Soen ! Je n'ai pas bien suivi les derniers changements de line-up dans le groupe, et c'est assez stupéfait que je vois l'excellent guitariste suédois Marcus Jidell prendre place aux côtés de ses camarades de Soen. Le guitare hero est mieux connu il y a quelques années chez Evergrey et Royal Hunt, et désormais chez Avatarium. Le bonhomme en tout cas a l'air fort sympathique, et exécutant ses soli comme si de rien n'était.

Il faut dire que, niveau technique, chez Soen, y'a du lourd. Rien que Martin Lopez, fondateur du groupe, assure comme une bête derrière les fûts, avec une frappe très précise et qui claque. Même si le son n'est pas excellent, on entend très bien chaque coup qu'il porte à sa pauvre caisse claire. Il n'est pas batteur d'Amon Amarth et ex-Opeth pour rien. Puis il y a Joel Ekelöf. Joel, c'est le chanteur ; et derrière son look pas très métalleux (crane rasé, et petit veston bien propret) il donne au groupe beaucoup de personnalité. Son chant est plutôt typé rock, avec des tons planants assez originaux, et j'étais curieux de voir ce que ça allait donner en live. Je suis très agréablement surpris, car le sieur reproduit fidèlement ce qu'il accompli en studio, et avec un certain charisme. Tous sont assez dynamiques, même si Lars Åhlund reste coincé derrière un clavier peu visible quand il ne tient pas la guitare.

Quand à la setlist, pas de grosse surprise au programme, vu qu'il n'y a que deux albums dans leur discographie, on pioche un peu dans les deux. Tant mieux, les deux sont bons, tant que l'on apprécie tout ce qui est influencé par Tool entre autres. Tellurian est notamment mis en valeur par les très bons Tabula Rasa et The Words. On notera que leur set varie légèrement d'un concert à l'autre, parfois en mal vu que nous n'avons pas eu droit à un Koniskas habituellement joué. Soen aura délivré un show honnête et sincère, qui manque peut-être encore de communion avec le public, mais qui a tout pour se faire connaître et se faire remarquer.

 

1. Delenda

2. Tabula Rasa

3. Ennui

4. Canvas

5. Kuraman

6. Savia

7. Void

8. Fraccions

Rappels

9. The Words

10. Pluton


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Glaz'art

photo de Glaz'artParis, Ile-de-France, France
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