Audn

    Les habitudes islandaises voulant que les soirées du weekend commencent bien plus tard qu'en France, c'est sur le coup des 22h que les portes s'ouvrent, et 30 minutes plus tard que montent sur la scène les cinq membres d'Auðn (prononcez ''Euhithn''), devant un public au complet. Une semaine après la découverte de Kontinuum, la scène extrême islandaise me fait une deuxième belle surprise, encore une fois dans un registre black metal mélancolique et dépressif. Toutefois, Auðn empreinte un chemin un peu plus direct, et certain titres (Feigð) tiennent plus du black metal ''dans-ta-face'' à la Immortal que du Woods of Desolation. Les tempi sont globalement rapides, mais le groupe alterne régulièrement avec du mid-tempo ou des courts interludes atmosphériques. Saluons au passage la prestation du batteur (un gars appelé Sigurður Kjartan Pálsson), qui ne faiblit jamais et nous gratifie à la fois d'une solide prestation et d'un large sourire pendant tout le set.

   La musique gagne encore en profondeur pour le titre Þjáning Heillar Þjóðar, beaucoup plus atmosphérique, et qui laisse le chanteur Hjalti Sveinsson délivrer des vocaux désespérés à glacer le sang. Les quarante-cinq minutes de première partie sont passées extrêmement vite, et on sent que le public en redemanderait bien s'il n'y avait pas Skálmöld ensuite.

Skálmöld

    Il est presque minuit, quand Baldur, Björgvin, Jón, Gunnar, Þráinn et Snæbjörn remplacent leurs compatriotes. Pas fatigués pour un sou de l'heure tardive, les six nous balancent d'entrée de jeu  un Múspell qui surprend tout le monde, puisque faisant partie de l'album à venir. Skálmöld se sait en territoire conquis, et donc n'hésite pas à révéler quelques nouveautés tout du long de cette soirée. De ce qu'on a pu entendre, l'album à venir s'annonce dans la droite ligne de son prédécesseur, belliqueux comme toujours, mais peut-être un peu plus mélodique et moins brut de décoffrage que le tout premier album, Baldur. En tout cas, les hymnes guerriers semblent toujours être au goût du jour. Profitant d'un très bon son ainsi que d'un public totalement acquis à sa cause, le sextette déballe ses classiques qui ont déjà subi l'épreuve de la scène (Gleipnir, Ad Hausti, jusqu'au très attendu Loki). J'ai en revanche longtemps patienté pour un Hel qui n'est jamais venu, mais il est difficile de se plaindre, puisque le groupe a joué tout de même pendant deux heures. Comme si ça ne suffisait pas, le groupe se paye le luxe d'inviter Aðalbjörn Tryggvason sur scène ; méconnaissable dans son vieux t-shirt Darkthrone informe, le chanteur de Sólstafir vient poser quelques growls sur le titre Hefnd.

    Ce concert à domicile est aussi la preuve de la très bonne forme d'un groupe dont le line-up n'a pas bougé d'un poil depuis sa création il y a de ça déjà quatre albums. On remarquera encore une fois, qu'en plus d'être des musiciens talentueux, ils sont aussi tous de très bons chanteurs : les chœurs en harmonie parfaite donne ce petit plus qui les fait sortir du lot. Les grognements de Björgvin et les cris guerriers de Baldur achèvent de planter un décor Viking – ce qui n'était pas évident de prime abord, au vu de la sorte d'arche géante en papiers de papillotes qui encadre la scène. Le seul et unique reproche à faire concernant l'ensemble du concert est à propos des lumières : poser un stroboscope derrière le groupe n'était pas vraiment l'idée du siècle.

    Après un rappel fortement sollicité par l'audience, Skálmöld achève une soirée qui était certes gagnée d'avance, mais qui consolide encore plus son emprise sur le monde du Folk Metal. On n'a pas fini d'entendre parler des six guerriers islandais.

1. Intro
2. Múspell
3. Gleipnir
4. Sleipnir
5. Fenrisulfur
6. Ad Hausti
7. Nidavellir
8. Himinhrjodur
9. Midgardsormur
10. Med drekum
11. Utgardur
12. Narfi
13. Loki
14. Hefnd
15. Ad Vetri

Rappels
16. Aras
17. Kvadning