Skid Row Forum Vauréal 2013

le Samedi 23 Novembre 2013, Le Forum



Skid Row (USA)

Samedi 23 novembre 2013. Une date marquée depuis fort longtemps sur le calendrier des fanatiques irrécupérables de hard US de l’Hexagone puisqu’elle coïncide avec le passage unique en France du mythique Skid Row posant pour l’occasion ses flightcases au Forum de Vauréal (95) dans le cadre du « United World Rebellion Tour » en compagnie de l’anecdotique Ugly Kid Joe. Sold-out depuis le mois de juillet, cette date qui était à manquer sous aucun prétexte (samedi soir) constitue le troisième passage français du Skid Row 2.0 après la Boule Noire de Paris en avril 2004 et les concerts lyonnais (Ninkasi Kao) et parisiens (Elysée Montmartre) de novembre 2007.

Après avoir eu connaissance du running order de la soirée plaçant incompréhensiblement Skid Row avant Ugly Kid Joe pour ce seul gig de la tournée (le gang du New Jersey néanmoins objet d’un set plus long qu’UKJ nous rassure-t-on), il convient de checker le premier combo de la soirée arrivant tout droit de Melbourne en Australie ; le dénommé Dead City Ruins constitué de jeunes garnements paraissant peut être un peu trop sages et officiant dans un hard rock lourd et rustique d’inspiration 70’s n’étant pas sans rappeler le légendaire Badlands notamment au niveau des lignes de guitares que n’aurait pas renié un certain Jake E. Lee dans les années 89-91. Bon sans être exceptionnel, Dead City Ruins s’apprécie comme une bonne bière de supermarché, l’idée en tête qu’ils n’ont pas inventé l’ampli Marshall et que le top du top arrive juste derrière. Mentions spéciales au chanteur Jake gérant assez remarquablement les aigus et à son immense tatouage à l’effigie de l’artwork du « Randy Rhoads Tribute » d’Ozzy représentant comme chacun le sait le Madman porter par la jambe le prodige de la six-cordes tragiquement disparu en mars 1982 (RIP).

Moment tant attendu par les 450 motherfuckers et fatherfuckeuses hantant ce soir un Forum plein à craquer et ô miracle dénué visiblement de la présence de la moindre glamopouffe adolescente décérébrée à mèches roses ou autre jeune gland néo-sleaze à t-shirt BlackRain puant le Champomy (un grand merci à la complexité du réseau de transports en commun reliant la Capitale à la zone de Cergy-Pontoise), l’extinction des lumières de la salle banlieusarde alors que raisonne un « Blitzkrieg Bop » des anthologiques Ramones en guise d’introduction du gig, trahissant l’éternel intérêt du genre punk chez le cerveau rebelle du groupe Rachel Bolan.

Investissant la scène les uns après les autres sous les acclamations épileptiques d’un public bientôt hors de contrôle révélant la nature sauvage de chacun, le batteur bien nommé Rob Hammersmith, le bassiste Rachel Bolan garni de sa légendaire chainette oto-nasale, la paire de guitaristes Scotti Hill/Dave «The Snake» Sabo et last but not least le chanteur Johnny Solinger entament leur combat d’authenticité via le véloce et puissant « Let’s Go » tiré du très bon EP « United World Rebellion : Chapter One » et mis en valeur par un son de bonne facture mais terriblement fort, accentuant ainsi le charisme déjà surdimensionné du groupe sur les planches du Forum. Si les trois membres d’origine tendent à attirer naturellement tous les regards, l’attention est également portée sur le percussionniste Rob Hammersmith qui moins flamboyant et plus minimaliste que ses prédécesseurs Phil Varone et Dave Gara fait le boulot derrière ses fûts, mais surtout sur Johnny Solinger, remplaçant texan de Sebastian Bach suscitant toujours la controverse bien qu’étant au micro du gang de Toms River depuis bientôt 15 ans. Coiffé d’un bandana ou d’un chapeau de cowboy rappelant son job initial de chanteur de country et avec ou sans lunettes de soleil, Solinger assure à fond et convainc largement avec un enthousiasme communicatif dans sa lourde tâche de s’approprier les classiques de Skid Row avec sa propre personnalité, certes différente de celle de Baz. « Big Guns », « Makin’ a Mess », « Piece of Me », « Riot Act », « Monkey Business » ou encore « Slave to the Grind » ; les inénarrables hymnes survitaminés des deux putains de premiers albums du groupe défilent dans une orgie de décibels pour le bonheur enfantin des fanatiques de Skid Row vivant alors une véritable communion avec un combo visiblement ravi de faire salle pleine ce soir ; au contraire du gig de l’Elysée Montmartre 6 ans plus tôt qui honteusement n’avait rameuté qu’une petite cinquantaine de pèlerins die hards.
       
Béni par la grâce de la jeunesse éternelle symbolisée par sa fameuse chainette reliant le nez à l’oreille, le classieux Rachel Bolan parait paradoxalement plus réservé que ses bandmates sur la scène de la salle du Boulevard de l’Oise sauf sur une reprise bien sentie de « Psycho Therapy » des Ramones sur laquelle il s’éclate alors qu’il est l’âme intangible de Skid Row, laissant ainsi davantage s’exprimer Dave « The Snake » Sabo accusant soit dit en passant un léger embonpoint mais surtout l’orfèvre Scotti Hill, impressionnant de précision et de feelings et qui vêtu d’une combinaison de travail Dickies aux manches coupées rappelle à qui l’ignore que Skid Row ne fut jamais un énième hair band édulcoré d’Hollywood la vicieuse à la Poison ou Warrant mais un groupe de hard rock authentique de la côte est grise et prolétaire des chantiers navals et autres friches industrielles. Moments à briquets du concert, les interprétations impeccables des sublimes « 18 and Life » narrant la tragique destinée de Ricky et de son cœur de pierre qui aimait l’Aventure et dans les veines duquel brulait la gasoline, « In a Darkened Room » on ne peut plus sensuelle ou encore la ballade « I Remember You » ayant prouvé une fois de plus que le talentueux et légitime Johnny Solinger est aujourd’hui LE chanteur de Skid Row, point à la ligne. En guise de rappel car la passion s’avère être insatiable, le mid tempo « This is Killing Me » extrait du nouvel EP mais surtout un enchainement jouissif « Sweet Little Sister »/ « Youth Gone Wild » qui à coup sur, laissera de profondes cicatrices dans les conduits otiques des 450 élus de cette soirée magique.

Jadis habitué des stades, arenas et de l’intérêt du plus grand nombre, Skid Row n’en est pas moins resté un putain de groupe authentique sachant manier le rock n’ roll avec l’Art et la Manière des êtres véritablement libres et indépendants nés pour le genre, preuve en est sa prestation scénique intensément infernale d’1 heure ¼ d’hier soir au Forum de Vauréal. Sans jamais faire la moindre concession, Bolan et son gang continuent de tracer leur route vers les lieux où règnent la passion généreuse et immaculée, ces clubs de seconde zone en totale ébullition où a commencé et finira l'histoire de Skid Row, l’Alpha et l’Omega de la Légende immuable de Toms River NJ. Non, Sebastian Bach malgré le respect qu’on lui porte ne reviendra jamais dans le combo et les grands promoteurs et autres festivaliers véreux pourront longtemps garder leurs valises pleines de billets verts, Skid Row ne partageant pas et se donnant corps et âme là où on veut vraiment le voir. Dans les clubs de banlieue qui puent la sueur, les vapeurs d’alcool, les substances plus ou moins licites ; les rades qui suintent le vrai rock n’ roll en somme. Merci pour ça Mr. Bolan et vivement la prochaine fois.

Setlist

Let’s Go
Big Guns
Makin’ a Mess
Piece of Me
18 and Life
Thick is the Skin
Riot Act
In a Darkened Room
Kings of Demolition
Psycho Therapy (Ramones Cover)
I Remember You
Monkey Business
Slave to the Grind

Rappel

This is Killing Me
Sweet Little Sister
Youth Gone Wild

17 Commentaires

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Silent_Flight - 26 Novembre 2013: Même pas un petit paragraphe sur le set d'Ugly Kid Joe?
adrien86fr - 26 Novembre 2013: Merci à tous pour vos commentaires ! @ SF : J'aurai assisté au set d'Ugly Kid Joe avec grand plaisir si ce dernier avait été programmé avant Skid Row. Souhaitant avoir comme unique dernière image de la soirée la prestation apocalyptique du gang du New Jersey, je suis tout simplement rentré chez moi après Skid Row. Et visiblement je n'ai pas eu tort de zapper UKJ.
MikeSlave - 27 Novembre 2013: Merci Adrien. On s'y croirait.
Chriscatcher - 02 Janvier 2014: J'étais à l'Elysée Montmartre en 2007 et malgré toute la bonne volonté de Johnny Solinger, le groupe avait fini de me conforter dans l'idée que Skid Row sans Sebastian Bach, ce n'est plus Skid Row. J'ai donc zappé cette date. En revanche j'ai vu Ugly Kid Joe lors de leur précédent passage à Vauréeal et ça le faisait carrément bien.
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