Psykup @Le Rat's

le Samedi 24 Juin 2017, Le Rat's

Deux ans. C’est long, deux ans. Deux ans sans motivation, sans envie, sans goût à l’écriture. L’affectif joue toujours un grand rôle dans ce genre de tâche qui, même si elle me passionne, ne me transcende plus si rien ne va autour. Il manquait des gens. Il y a l’équipe, mais ça ne suffit pas toujours. Non, quand on ne se sent pas bien, cela transparaît beaucoup trop. Alors le temps passe. Et finalement, il y a la personne. Celle qui, quand elle te dit « il faut que tu reprennes », tu lui réponds « je vais reprendre ». J’attends le sujet, le sujet vient à moi. Psykup. Ou comme on l’a dit, ce soir-là : « Bordel, on a pris dix ans dans la gueule ».  C’était en février 2008, Psykup était à la MJC Picaud de Cannes pour la tournée « We Love You All ». Une paye, pourrait-on en dire. Les souvenirs sont flous. C’était bien, très probablement. Mais si le vague souvenir parvient à subsister, le reste aura disparu. Juin 2017, quelques mois après la sortie de « Ctrl + Alt + Fuck », me voilà ainsi au Rat’s, belle salle de musique alternative dans la zone industrielle de Fréjus/Puget-sur-Argens. De barquette de frites en verre de bière sur la terrasse, on reconnait petit à petit de plus en plus de visages. Autre conséquence de nouvelles fréquentations, des sorties plus fréquentes aux concerts du département. Ca rit, ça discute, ça se souvient de ces bonnes vieilles autruches avec plaisir et nostalgie. Ma bien-aimée me fixe d’un œil amusé, elle qui n’est que moyennement intéressée par ces Toulousains rit de me voir aussi excité. Il faut bien ça, au moins, pour me faire pardonner de la traîner là… et une pinte de bière aussi, ça aide. Mais ne divaguons pas plus, Until The Uprising monte sur scène.

Until The Uprising

Terrain inconnu pour moi. Pas pour notre entourage qui semble suivre ce groupe niçois depuis longtemps. Pour ce que j’en sais, ce trio sans bassiste, mais avec énormément d’ambiance en fond sonore, mélange ambiance progressive, djent et death, ce qui annonce du bon sur le papier. Sur le papier …

Difficile de savoir à quel niveau cela a cloché, mais rien ne m’a accroché durant le live. Premier soucis : le niveau du son. Extrêmement fort et saturé, musicalement, nous avions affaire à un réel mur guitare/batterie sans aucune variation. De ce fait, la voix inaudible dans ce cambouis sonore peine à  accrocher néophytes et autres habitués. Ce qui demeure terriblement frustrant, les trois musiciens semblent s’éclater sur scène, la musique en elle-même, bien aidé par un (trop ?) grand ensemble de sample, a l’air agréablement varié. Mais on me dit que « ce n’est plus ce que c’était ». Soit. Je m’en ferais depuis mon casque mon propre avis et nous verrons bien.

Mais pour ce soir, ce fut trop et nous finîmes par sortir, toujours poursuivi par un son surpuissant même sur la terrasse. Le show s’est ainsi poursuivi pendant, je pense, plus d’une heure. Sortir me permet ainsi de me rendre davantage compte de la chaleur éreintante dans la salle… Mais je suppose fourbement que nous donner chaud n’est qu’un prétexte pour nous pousser à la consommation. Même si nous n’avons au final pas tellement besoin de ça, m’voyez. L’attente, pas désagréable, se prolonge jusqu’à l’entrée en scène de nos autruches.

Psykup

Chaleur et tropique. Ambiance ensoleillée, chemises à fleurs et « Surfin’ USA » des Beach Boys, tout pour danser un swing approximatif ! Le ridicule ne me tuera plus. Même en jubilant comme un gosse quand le « We’re back ! » introduisant « Violent Brazilian Massage » se lancera. Nos têtes se déboulonnent, nos cervicales craquent, la foule s’embrase. 

« Ctrl + Alt + Fuck » sera naturellement largement en tête d’affiche, on enchaîne puissamment sur la survolté « We Will Win This War ». Même quand l’intensité baisse, c’est pour enchainer sur le puissant Hardcore de « Do It Yourself ». La transe est là, se poursuivant encore avec la plus atmosphérique « Libido », dont le final renversant ira jusqu’à me foutre les poils. Tout est terriblement explosif ce soir, seulement quatre pistes et la multitude d’ambiance couplée à la virtuosité du cœur musical.

Poursuivons. Hype de basse et voix délirante pour la jubilatoire « Shampoo the Planet », bien poursuivi par la non moins délirante « Cooler Than God », jazzy et kitsch à souhait, comme seul les Toulousains savent le faire avec classe. Ambiance lumière rose et petit cœur pour entamer la cultissime « Love Is Dead », les deux chanteurs se renvoyant la balle avec délectation, entre groove et headbang de masse.

Toujours réjouissante, quoiqu’un poil moins fluide sur scène, « Ssanta Clauss (Write Me a Letter) » poursuis la soirée sur un tempo toujours autant nerveux et débridé, à laquelle se greffe la brutalité (un peu plate sur la longueur) de « The Inteligence ». Fourbu et heureux, le rappel intervient rapidement pour déchainer la violence délirante de « Teacher ». Et puis terminé. La foule réclame à corps et cri « L’Autruche », mais le groupe ne répondra pas à l’attente.

Et en y repensant, il y a quelque part une petite frustration dans tout ça… D’un côté, je suis un ado de 25 ans heureux de retrouver un groupe qui a bercé ma jeunesse (vieux con que je suis). Neuf ans après, le groupe n’a rien perdu de son talent, de son sens de l’impro et de sa hargne. Mais sur le côté pile de la pièce, une heure de concert ne rassasie pas complètement notre appétit de débridation musicale. Je ne nie aucunement la performance physique demandée pour un tel concert, offrant 10 pistes avec 100 ambiances différentes. Mais … Je pense qu’aucun d’entre nous n’auraient rejeté une ou deux pistes de plus. A moins que ça ne soit mieux ainsi en prévision d’un retour du groupe. De nouveau à Picaud ? On se reverra, les autruches !


3 Commentaires

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Just_an_Ellipsis - 05 Juillet 2017: Donc la tracklist :
Intro - Surfin' USA (BEACH BOYS)
1. Violent Brazilian Massage
2. We Will Win This War
3. Do it Yourself
4. Libido
5. Shampoo the Planet
6. Cooler than God
7. Love Is Dead
8. Ssanta Clauss (Write Me a Letter)
9. The Inteligence
10. Teacher

Et je viens de me rendre compte avoir oublié deux regrets dans mon report :
- L'absence de titre en français (comme sur tout le dernier album)
- L'absence d'au moins un titre de " We Love You All "

Bonne lecture !
LostPhoenix - 06 Juillet 2017: Merci Just_an_Ellipsis pour ce récit bien sympathique. C'est la première fois que je te lis et, sincèrement, tu me fais regretter de ne pas avoir forcé l'entrée du camping du Download pour voir Psykup. A bientôt pour d'autres lives dans le Var ou les bouches du rhônes ;)
mrbabouini - 09 Juillet 2017: Sacré concert ! C'est vrai que 2 ou 3 morceaux de plus n'auraient pas été de trop ! De plus une ambiance plus survoltée dans le public manquait
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photo de Le Rat'sPuget-sur-Argens, Provence-Alpes-Côte-d'Azur, France
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