le Samedi 22 Novembre 2014, Le Klub

Abhorrance (USA-1)

Première fois pour moi dans la salle souterraine du Klub, en plein cœur de Paris. On arrive vers la scène par une succession de couloirs et escaliers, ce qui donne un peu une ambiance donjon-médiévale. La salle est voutée, avec murs en pierre, et assez basse de plafond (certains l'ont d'ailleurs remarqué douloureusement). Je verrais bien d'ailleurs des groupes de folk/medieval metal se produire ici. Mais ce n'est pas pour maintenant ; cette soirée est plutôt placée sous le signe du metal death/progressif/alternatif avec trois groupes français à l'affiche : Persona Non Grata, les alsaciens de Pyrah, et les parisiens de Nöhm Island. L'endroit se remplie petit à petit : des jeunes, des plus vieux, des hommes, des femmes, mais surtout des passionnés, et ça fait plaisir à voir. Seule ombre au tableau à l'issue de cette soirée : le son, qui ne mettait pas vraiment en valeur la finesse de certains passages.

Persona Non Grata

Dire que je ne suis pas un habitué de ce genre de musique est un euphémisme, car Persona Non Grata officie dans un Death Metal tout ce qu'il y a de plus brute et bestial. Le son est gros, sec, lourd ; on pourrait même le qualifier de tellurique. L'énergie dégagée par le vocaliste est impressionnante, d'autant plus que celui-ci n'est guère corpulent. Les gratteux, au nombre de trois (deux guitares et une basse) font bloc, tandis que le batteur joue à la machine de guerre. Malgré la puissance dégagée il y a peu de mouvement sur scène, et les musiciens sont un peu statiques. Pour leur défense, à cinq sur la petite scène les mouvements ne sont pas évidents, mais quelques déplacements auraient été possibles. Le groupe est jeune, il faut relativiser, et ils amélioreront certainement dans le futur une prestation qui est déjà très correcte.

Pyrah

C'est au tour des alsaciens d'investir la petite scène, et de démarrer in medias res sur le très efficace Trapped issu de leur premier full-lenght "Who Am I ?". On bouge d'un coup beaucoup plus, et les quatre n'hésitent pas à utiliser tout l'espace à disposition. Le son est toujours aussi massif, retransmettant très très bien la batterie, mais au détriment du chant clair que l'on a beaucoup de mal à entendre, du moins au début. Les titres s'enchaînent, pour la majeure partie issus de leur bon premier album, et fidèlement joués. La chanteuse/hurleuse Stéphanie communique beaucoup avec le public, ce qui a pour effet immédiat de doper la cinquantaine de personnes présentes et d'instaurer une très bonne ambiance. Pyrah est un groupe qui commence à avoir l'habitude de la scène, et ça se voit ! Il y a une véritable entente de groupe, une vraie fusion. Mention spéciale pour le bassiste Olivier, très actif et qui a fait des mimiques amusantes durant tout le show. Le guitariste Jean-Loup n'est pas en reste, lui aussi très vif, même si c'est la chanteuse Stéphanie qui mène véritablement la danse. Cette dernière est hyperactive, n'hésitant pas à aller dans le public quand la scène lui paraît trop petite. Pyrah nous a livré là une excellente prestation, la meilleure de la soirée.

Nöhm Island

Les cinq débarquent sur scène, ce qui leur permet d'inaugurer leur petite tournée intitulée "The House God Tour", du nom de leur EP sorti plus tôt dans l'année. Encore une fois la musique envoie du lourd, peut-être un peu trop d'ailleurs vu que le son était légèrement fort (mais ça n'est pas du ressort du groupe), et le public, parfaitement mis en condition, réagit au diapason. Il y a des morceaux issus de l'EP comme des morceaux inédits ; on notera la présence dans la setlist de The Veil of Secrets, joué ce soir pour la première fois sur scène, et de Samael, durant tout de même huit minutes. Ce concert fut aussi le baptême de la scène des deux nouveaux du groupe, François à la basse et Boris à la batterie, ce qui explique une prestation encore tâtonnante de leur part, le bassiste trop souvent caché derrière l'un des guitaristes. Le batteur en revanche n'a pas hésité à se mettre torse nu lorsque le public l'exigeait ! Les deux guitaristes et la chanteuse en tout cas donnaient du leur pour un spectacle décidément bien vivant. Presque trop vivant vu le nombre de photos floues que j'ai rapportées ! Il y a donc un groupe prometteur de plus en région parisienne, un groupe qui avec un peu plus d'expérience pourrait très bien fouler les planches d'une grande scène un jour.