MFest 2014 (première journée)

le Vendredi 05 Septembre 2014, MFest



Napalm Death

A force de trainer mon foulard rouge dans les bars-concerts et quelques salles des environs, à traiter tout ce que j’y voyais ou j’entendais, une dame finit par me contacter en me demandant si je ne voulais pas couvrir les festivités du MFest à proximité de Tours, aux abords du bourg de Rouziers-De-Touraine, à la salle des Quatre Vents pour être encore plus exact. Une accréditation ?! Pourquoi pas ! Je m’en suis toujours passé jusqu’à présent, mais faut reconnaître que ça me facilite bien des choses. Ce festival metal commence, qui plus est, à être assez connu, attirant plusieurs centaines de spectateurs autour de groupes principalement originaires de France, et ce tenant en tout début de Septembre. Pour cette section 2014, les deux têtes d’affiche des deux journées de festivités sont étrangères. Ce n’est pas moins que « Napalm Death » et « Aborted », la légende anglaise du grind, le monstre belgo-néerlando-américain du death metal.

Quand on connait la seule route en direction de « Rouziers-De-Touraine » et que l’on sort de Tours par le nord de la ville, il est assez aisé de retrouver le site. Par contre, j’ai été assez étonné de ne pas retrouver d’affiche du festival ou d’indication, même à proximité des lieux. Ce n’est pas seulement commun à des salles de concert, mais à beaucoup d’événements metal qui exigent des plombes à trouver ou de la chance, et qui ne semblent pas beaucoup privilégier de publicité. Une fois sur place, un grand enclos entoure la salle, il faut faire le tour et prendre les sentiers battus pour se garer au parking. Parking qui est situé au petit camping comptant à peine une dizaine de tentes. Cela a son importance, car il faudra faire le tour de ce vaste enclos à chaque fois que l’on voudra accéder à la voiture. L’accès direct passe par la route, mais les membres de l’organisation refusent cet accès à pieds pour des raisons de sécurité. Cela créé un léger inconfort, mais l’intention est louable, sachant qu’il serait à contrario possible pour les spectateurs ayant un coup dans le nez de servir de jeu de quilles à une éventuelle voiture arrivant à toute blingue.

L’ouverture du lieu saint a lieu à 16 heures, j’arrive environ une heure après, dès la montée sur scène du premier groupe. Ayant pris pourtant deux bonnes heures d’avance, la nationale entre Poitiers et Tours est tellement merdique qu’il faut prévoir beaucoup de temps en supplément. Il y avait à l’extérieur un espace couvert avec quelques stands de merchandising, ne comprenant pas le merchandising officiel des groupes qui était situé dans le bâtiment au niveau du bar. Plus loin, il y avait aussi un espace où se restaurer. Le bâtiment, lui comprenait donc le bar et une unique salle où devaient se présenter les différents groupes.

RUINES

Le groupe ouvrant les hostilités était un inconnu. Ils ont fait une apparition plaisante, mais modeste face à un public assez étiolé pour cet instant. Une modestie qui se reflète aussi scéniquement, même s’il faut bien reconnaître que le post-black (style qu’ils présentaient avec honnêteté et technique) est plus propice à la sobriété. Tout au plus sont-ils parvenus à capter l’intérêt sur quelques bons morceaux. C’est en cela que nous pouvons pressentir une suite de parcours tout ce qu’il y a de plus potable pour Ruines.

REGARDE LES HOMMES TOMBER

Là on avait affaire à un tout autre niveau. Nous avions de nouveau du post-black après « Ruines », mais la formation emmenée par Ulrich, le leader d’ « Otargos » avait un sens inné pour déployer une musique troublante nous donnant à la fois vertiges et frissons. Pour rendre l’impact plus décisif, ils jouaient ensemble dans la pénombre. Ce qui était très chiant pour photographier, mais constitué un effort subtil pour se plier à l’œuvre. Les musiciens étaient statiques, impassibles, laissant le chanteur quasiment seul acteur mobile pour transmettre désespoir et rage. « Regarde Les Hommes Tomber » faisait alors une très bonne impression au public. Nous étions plongés dans un univers complexe et torturé. Ce style dérivé du black metal, doux pour certains, mais éminemment recherché, nous laissait ici découvrir l’étendue de ses ressources. On devine sans difficulté un avenir tout ce qu’il y a de plus prometteur et de plus propice pour la bande.

SMASH HIT COMBO

Pour être franc, je n’étais pas chaud pour me coltiner du core. Dans le cas de « Smash Hit Combo » ça va plus loin encore, il s’agit là de rapcore. Aïe ! Si je n’avais pas à rédiger un live report, j’aurais pris mes basques en direction des différents stands à l’extérieur. Au final, j’ai fait le bon choix de rester. Quand je définis ce groupe comme pratiquant du rapcore, je n’ai pas encore été assez précis. « Smash Hit Combo » c’est du game rapcore, des coreux rappeurs ayant le goût pour les vieilles consoles et les jeux vidéo. C’est du moins ainsi qu’ils se sont présentés. Le public a le droit à une présentation très chaleureuse de leur part par l’intermédiaire de leurs deux chanteurs. Ils s’excusent même de ne pas avoir fait quelques parties de jeux-vidéo avec eux. Une console super nes a été amenée (visible sur leur stand), mais il n’y avait pas de télé. Après la petite présentation, place à la musique, et il faut avouer que c’est loin d’être mauvais. Ce groupe jeune et dynamique est un véritable vent de fraicheur, alternant, de manière délectable, parties rappées avec musique et screams core. Même le metalleux lambda ne saurait médire devant autant d’esprit de partage et de bonne volonté. Les deux chanteurs sont de vraies piles montées sur ressort ; extrêmement exaltés sur scène, mais aussi dans la fosse dans le cas de l’un deux.

AD PATRES

Certains diraient qu’à partir d’ici commence le vrai metal. Ceux qui disent cela sont en règle générale des trves. C’est vrai qu’« Ad Patres » barbotte dans un élément plus traditionnel, à savoir le death metal. Mais un death metal véloce, sans la moindre fioriture, pas de ceux mêlant des tonnes de mélodies avec des fripes fabriquées sur mesure. Je les avais croisé au Hell'Oween fest de Saintes en 2013. Ils étaient alors quelque peu frileux, voire intimidés, sur scène. Mais là, c’était plus du tout pareil, le groupe, qui a bâti un album à son actif, avait pris entre temps en assurance. On y retrouvait l’univers impitoyable de leur album en live. Entre les titres, tous aussi puissants les uns que les autres, le chanteur blaguait avec le public, lui tâtait pour ainsi dire le pouls. Il était évident que depuis un an, il communiquait davantage et mieux avec les spectateurs, s’exprimait plus librement, au point que le passage entre les différents petits entractes et les titres eux-mêmes paraissaient plus naturelles. On ne peut pas dire que les autres membres aient été tendus. J’avais pu bavarder un peu avec  deux autres membres à leur stand, et l’esprit était alors purement à la bonne déconnade entre eux.

NAPALM DEATH

Le groupe mythique du grind était la tête d’affiche de la première journée. Une formation de pointe qui mérite aisément ses galons à ce que j’ai pu voir lors de leur passage à Angoulême, il y a quelques mois. Nous avions là un récital pas véritablement différent à celui que j’avais déjà vu. Shane, le bassiste, jouait toujours aussi rapidement de la basse, le guitariste Mitch était toujours dans son cocon solitaire, et Barney faisait tournait dans tous les sens, comme un loup en cage affamé. Ça sentait malgré tout la fin de tournée. Je n’en ai pas eu un sentiment aussi fort qu’il y a quelques mois. Et certaines discutions venaient corroborer ce sentiment en évoquant un « Napalm Death » en légère méforme. La tournée a dû être fatigante. Cela dit, c’est toujours très bon et les membres, surtout Shane et Barney, font toujours autant plaisir à entendre et font part d’une énorme gentillesse avec leur public, donnant allégrement poignées de main, setlists et mediators.

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MFest

photo de MFest Tours, Centre-Val de Loire, France
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Napalm Death

Grind Death - Royaume-Uni
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