MFest 2014 (deuxième journée)

le Samedi 06 Septembre 2014, MFest



Aborted

La deuxième journée commence aux alentours de 14h. Plus de groupes sont prévus en comparaison de la veille. De plus, on y retrouve davantage de formations de pointure. Cette fois j’arrive dans les temps, ce qui me laisse aussi moyen de mieux explorer les stands de merchandising.

 SEKHMET

Il s’agit ici d’une jeune et bonne formation heavy metal, orginaire de Lorraine, et une formidable claque d’entrée. Les membres ont beau jouer sur certains stéréotypes du heavy des années 80, ça respire la fraicheur pour autant. Ils ont imposé à la fois musicalement, mais aussi scéniquement, de manière coordonnée. À ce que j’ai retenu, ça titillait pas mal le heavy metal d’ « Accept », bien que la voix du chanteur de Sekhmet n’ait rien de familier avec celle d’Udo, c’est presque plus proche du chant clair et limpide de formations power metal. Ils auront impressionnés même les anciens, fans de « Killers » et autre « ADX » en tout cas.

 CAVERNEUX

Voici un groupe inconnu au bataillon, pourtant très attendu par le jeune public et les quelques Olybrius costumés en pingouins ou tout autre oiseau. Ils appelaient « maman », « papa ». Certains s’écrivent des lettres sur le torse pour former le mot « F.I.S.T ». En fait, il sera beaucoup question de fistinière de la part de « Caverneux » ou « Les Caverneux » comme on trouve parfois. Il s’agit ni plus ni moins qu’un autre groupe parodique version « Ultra Vomit » et « Gronibard », faisant dans la cochonnaille et le dépit de boisson façon thrash death. Les textes sont (très) profonds et s’enfoncent comme un poing dans le rectum. Musicalement, ils assurent sans pour autant atteindre le grand art, je vous rassure.  Avec des poupées gonflables qui volent dans tous les sens, il ne faut pas s’attendre à ce que ce soit des divas lyriques qui s’expriment sur scène. Mais c’est quand même loin de s’avérer dégueulasse si on en juge strictement la musique. Avec « Caverneux », on est assuré d’avoir du spectacle. Plus dans la foule que sur scène, en vérité. Les jeunes dans la fosse étaient particulièrement éméchés. On peut dire que ce concert était très amusant et vraiment bon enfant. A noter que la batterie de Caverneux aura servi à plusieurs autres groupes, y compris pour ceux qui sont passés le vendredi.

CAVE GROWL

Je crois que c’était le groupe dont j’attendais le plus. Il est assez rare pour moi de rencontrer des prestations folk metal, style dont je suis friand. Et puis, j’avais beaucoup entendu parler de Tritt, en mal comme en bien. Ce fut une véritable déception, presque une horrible farce à ce niveau. J’avais déjà émis quelques réserves sur leur album « Something Drunk » qui était une sorte de fourre-tout quelque peu bancal entre folk à boire, « Alestorm » et « Finntroll ». Mais il était établi que le live était leur point de fort, presque leur point de chute, ce qui permettait au groupe en réalité d’acquérir une certaine notoriété, en dépit d’une production studio tout ce qu’il y a de plus moyen. Rien n’était sérieux ce jour-là. Les membres étaient accoutrés comme son public (où sont passées les tenues en peaux et cuir ?), voire pire encore si on se réfère au tee-shirt violet-vomi du claviériste. Première faute de goût. La seconde faute de goût ce sont les lunettes colorés à l’envers lors de l’entame de concert. Après vérification faite nous ne sommes pourtant pas au cirque Pinder. Ils ont essayé d’être drôles….oui, c’est ça. Problème ! Autant l’humour était bien senti et faisait assez mal avec « Caverneux » (bien fisté surtout), autant là, c’était digne de la cour de récréation d’école primaire. Entre les pouet-pouets de claviers, les galipettes, les roulades ridicules du claviériste et du violoniste qui avait l’air bourré, les ratés de ce dernier, quand il s’évertuait à lancer son archet pour que celui-là se retrouve par terre, ça frisait la débandade, plus que la rigolade. Heureusement, Tritt et l’autre guitariste se défendaient plutôt bien musicalement. Seuls quelques filles présentent, plus adeptes au folk metal prenaient un certain plaisir, du moins à ce que j’ai assisté. Par contre, l’avis de quelques aficionados était des fois bien plus cruel que le mien concernant ce qu’ils ont vu de « Cave Growl ».

KAUSE 4 KONFLIKT

C’est encore un groupe que j’avais croisé au Hell’Oween Fest de Saintes, J’avais alors été impressionné par l’aspect fortement théâtralisé et martial. Le groupe se définissait alors comme faisant du warcore, ce qui était plus en réalité du death brutal avec un léger pendant core.  Première chose que je remarque, c’est un line-up complètement modifié. Le chanteur est un grand coreux assez costaud et belle gueule. D’après ce que j’ai cru entendre, il se prénomme Sébastien. Il me semble aussi que le bassiste aux dreads  ne faisait pas parti du line-up de 2013. Enfin bref ! « K4K » avait un visage nouveau. Cette mutation devait se ressentir musicalement, et c’est ce qu’il se produira. Ils ont déjà beaucoup épuré leur show sur le plan scénique. Ce qui est à la fois un mal et un bien, car leur représentation théâtralisée auquelle j’avais assisté était assez impressionnante, mais n’était pas appropriée vue plusieurs fois. Là, nous avions un show un peu plus classique, bien qu’il y ait toujours l’entrée avec des masques, l’utilisation de gyrophares et du lumière rouge quasi-constante pour nous plonger dans un univers de guerre, mais plus cette façon d’arranger la foule comme le feraient de vraies militaires. Le son était moins brut en comparaison de l’autre fois, et on percevait mieux la tournure core, notamment à travers le chant du nouveau chanteur, qui tenait parfaitement bien la route. C’est vrai que je regrettais cette dilution au niveau de l’impact et de la puissance, mais ça restait très potable.

PHAZM

Il s’agit encore d’un groupe, que je ne connaissais que de nom. Pour dire vrai je ne savais même pas dans quel style ils officiaient. Comme à chaque fois pour un concert, avec un groupe que je ne connais pas, j’attends d’en avoir la surprise sur scène avant de me renseigner dessus. Et c’était une vraie mandale que je me suis pris dans la tronche. Dans des tenues tout ce qu’il y a de plus sobres et rangés, « Phazm » distillait un death n’ roll (parfois un peu black) hors du commun, dans un bon esprit groove. Très pro, calibré, peut-être pas très dynamique visuellement car se pliant aux directives liées à sa propre musique. C’était pour autant exceptionnel pour la qualité des compositions et du son. Il s’agissait sans nul doute d’un des meilleurs concerts de ces deux journées. A la causette au stand, le groupe m’avait l’air très sympathique. Je me suis décidé à prendre dans la foulée leurs trois disques, n’ayant que de la ferraille en guise de monnaie, j’ai eu le droit à la petite minute à 14 euros au lieu de 15.

OTARGOS

C’était un groupe que je chérissais de voir. Une ancienne très haute pointure du black français, qui a dévié sa voie avec la sortie d’ « Apex Terror », l’éloignant des sentiers du black metal.  On a déjà vu la journée précédente Ulrich au sein de son autre formation « Regarde Les Hommes Tomber ». Brillant, transportée, absorbant et traduisant cette musique dérangée et déprimante. Là, avec « Otargos » il se place en véritable et impassible frontman. Moins expressif, mais beaucoup plus dur au niveau de l’apparence. Pas mal de titres du dernier né figuraient sur la setlist. La magie du live faisait en sorte que ceux-là se mariaient pas trop mal avec les morceaux plus anciens. Ce n’était pas un spectacle à la grandeur de « Phazm » ou à la noirceur de celui de « Regarde Tomber les Hommes », mais il comptait tout de même dans les grands moments des festivités. Le public aura apprécié la hargne et la virulence offertes par le combo.

TREPALIUM

La fierté du Poitou est en ces lieux. Etrange que certaines personnes du public ne les connaissent à peine. C’est sans nulle doute une vedette française que l’on aime assurément inviter, et méritant sa place d’ouverture à la tête d’affiche qu’est « Aborted ». KK, Harun et les autres ont mis le feu une année plus tôt au désormais fameux Hell’Oween Fest de Saintes. Là, je les retrouve en mode années 20-30, en jazz-band de la Belle Epoque. Seul KK se démarquait par sa face tête de mort. L’ambiance était curieusement plus feutrée et moins piquante que la dernière fois. On les sentait tous concentrés, mais plus aussi débridés. Ça claquait quand même un peu moins par rapport à mon dernier souvenir, mais ça restait foutrement bon et minutieusement technique. KK avait toujours le bon mot, une petite touche d’humour naturelle qui faisait mouche. Ceux qui n’ont pas connu jusque-là doivent maintenant les connaître. Leur style mêlant groove, death et jazz est, pour ainsi dire, unique et délectable.

ABORTED

C’est le moment que tous attendaient. On décrit parfois un concert d’« Aborted » comme une pure jouissance de death metal. Ce sera encore le cas pour cette nuit près de Tours, où la formation belgo-néerlando-américaine envoie littéralement la purée à son public, produisant un death metal d’une puissance assourdissante. Sven démontre en supplément qu’il est un vrai showman, n’hésitant pas à déconner avec son public, balançant de croustillantes anecdotes, notamment quand il indiquait qu’un des titres, où il était question de caca sur des nichons, était consacré à son ex-femme. Je dois avouer que le personnage n’est pas évident à photographier. Tout d’abord il bouge énormément, il hoche son corps en permanence. La force s’impose donc musicalement, mais aussi scéniquement. Ce concert inouï met tous ses concurrents des deux journées loin derrière. Ce qui est normal, puisque nous avons eu la bête face à nous.

Ces deux journées près de Tours auront été intenses. Cela a été un moyen de retrouvés des têtes déjà croisés ou d’autres encore méconnus, d’écouter du bon et du gros son, surtout, avec « Aborted », « Phazm », « Regarde Les Hommes Tomber » dans le haut du panier, et la troupe heavy metal « Sekhmet » comme révélation du festival. Il faut saluer l’organisation, qui a su maintenir la sécurité, la sérénité et la bonne tenue de cet événement. Le MFest aurait mérité d’être plus renommé, d’attirer une plus grosse foule. Une seule salle, ça parait peu pour un tel festoch, mais quand on a que quelques centaines de visiteurs c’est plus que recommandable. Un peu plus de publicité, d’autres groupes, notamment en provenance de l’étranger pourraient grossir un peu plus ce type d’événement, attirant aussi davantage de stands de toutes sortes, car je reconnais qu’en ce qui concerne le merchandising c’était plutôt léger. A moins que l’on préfère une ambiance plus conviviale entre potes du terroir.

4 Commentaires

0 J'aime

Partager
keirdwin - 15 Septembre 2014: Petit festival local qui mérite d'être connu, je suis d'accord. Mais il faut savoir qu'il n'a que 4 ans et que ce n'est que la deuxième année qu'il est passé sur 2 jours. Peu de moyens aussi. Pour moi qui ai pu faire les 4 années, je vois l'évolution et je peux te dire qu'elle est énorme ! Si les Caverneux sont connus et attendus, c'est qu'ils sont de Tours et sont aussi à l'origine du festival avant de donner le bébé à des pros. Quant à Cave Grow, ce n'était pas qu'une impression.... ils étaient vraiment "bourré", ce qui peut excuser leur prestation :p Perso, je suis restée jusqu'au bout pour voir s'il allait tenir ! Mais pour avoir ma tente à côté de la leur, je peux dire qu'ils ont été assez honnêtes pour reconnaitre leur "foirage".... Perso j'attendais surtout Sekhmet, Regarde les hommes tomber, Trepallium, Napalm, Les Caverneux, Cave Grow. Et comme toujours, on vient surtout au Mfest, pas nécessairement pour l'affiche mais plutôt pour l'ambiance, qui est en effet très conviviale. Il ne faut pas oublier non plus qu'en concurrence, il y avait le summer of fall. Ce qui n'a pas empêché un certain nombre de parisiens, venus surtout parce que le bouche à oreille a fonctionné donnant au Mfest un réputation de festival sympa.
AlonewithL - 16 Septembre 2014: J'assiste à des fests, des concerts bars ou de petits événements. En fait, je couvre un peu tout ce qui se produit dans le middle west français. Je me suis douté du caractère local des Caverneux. Ils étaient bien connus des gars du coin alors que c'était la première fois que j'en entendais parler, puis il y avait le fait que leur batterie serve à d'autres groupes. Pour Cave Growl, ça n'excuse rien. Quand on vient se produire c'est pour y jouer pas pour picoler. De toute façon, j'ai appris que le groupe avait fait son hara-kiri il y a peu... Le MFest acquiert aujourd'hui une certaine réputation. Il y a véritablement de gros groupes, et même aujourd'hui des monstres en provenance de l'étranger. Merci bien pour ton commentaire ^^
keirdwin - 17 Septembre 2014: Je ne suis pas surprise pour le split de Cave Grow, en fait, ça s'est décidé après le concert. je pensais que c'était un coup de nerfs de certains musicos et que cela pourrait s'arranger après..... apparemment non ! Si tu couvres divers concerts locaux, je te conseille d'avoir un œil sur le programme de La Belle Rouge. c'est l'assoc du Mfest qui prévoie des concerts Metal toute l'année, en plus des tremplins. Je sais qu'une soirée black est prévue prochainement. Il y aura aussi un nouveau groupe qui va faire son apparition, un peu dans la veine d'Alestorm. Mais bon, ça fait peut-être un peu loin de chez toi. Sinon, je te donne RdV l'année prochaine au Mfest ;)
AlonewithL - 19 Septembre 2014: Je suis déjà allé à La Belle Rouge voir Moonreich. Quand l'affiche est intéressante et quand je suis dispo je peux parcourir de longues distances. ^^
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire

MFest

photo de MFest Tours, Centre-Val de Loire, France
En savoir plus

Aborted

Death Grind - Belgique
En savoir plus