God Is An Astronaut + Oiseaux-Tempête @Savigny L'Empreinte 23-04-2015

le Jeudi 23 Avril 2015, L'Empreinte



God Is An Astronaut

Les fans du groupe s'en souviennent certainement : à la fin de l'été dernier, alors en pleine tournée mondiale, le groupe irlandais God Is An Astronaut a dû annuler une série de dates, dont deux en France. Le batteur du groupe, Stephen Whelan, avait été victime d'une bactérie à la jambe, ce qui l'avait empêché d'assurer les concerts, notamment à Lyon et Nantes. Une fois rassurés sur son état de santé, les irlandais avaient alors appelé en renfort le batteur studio, Lloyd Hanney, afin de continuer la tournée à Paris et dans le reste de l'Europe. Le show du 19 septembre à Paris reste probablement le meilleur concert que j'ai pu voir, malgré des circonstances difficiles pour le groupe : ils avaient néanmoins réussi à assurer un spectacle magique, très très proche du public et particulièrement chaleureux.
Peu de temps après, pour compenser les dates annulées, God Is An Astronaut avait promis un autre passage en France dans les mois à venir. Et non seulement ils ont tenu paroles, mais à la place de deux concerts annulés, ils en ont offert huit dans notre beau pays, et quelques autres ailleurs en Europe. Bien sûr c'est principalement une question de moyen : ça ne vaut pas le coup de partir faire des concerts loin uniquement pour deux dates, mais la sympathie pour le public français est palpable. Pas de passage à Paris même n'est prévu, mais plutôt en lointaine banlieue, à Savigny-le-Temple pour être précis, dans les environs de Melun. J'habite peut-être à l'autre bout de l'Île-de-France, mais ce n'est pas ça qui va m'empêcher de retourner voir mes irlandais favoris. Heureusement qu'il y a un RER plus ou moins direct et plus ou moins à l'heure pour me permettre d'y aller, et que la salle de l'Empreinte est proche de la gare. J'arrive tout juste pour l'ouverture des portes, et de toute manière ce n'est pas bien grave, puisque le public ne semble pas être très nombreux ce soir-là. La salle est de configuration assez étrange, on croirait un ancien entrepôt changé en salle de spectacle, dans un style architectural rudimentaire rappelant le bunker. On pourrait à vue de nez faire rentrer 600 personnes dans la pièce, mais au maximum on aura pas dépassé les 200 personnes. Curieux, car le show à Nantes était complet quelques jours avant.

Les membres du très étrangement nommé groupe de première partie, Oiseaux-Tempête, commencent à prendre place sur la haute scène. La configuration nous donne tous les indices pour s'attendre à un groupe de post-rock : des pédales partout sur la scène, pas de micros, et un bassiste au milieu. Et en effet, les parisiens jouent bien du post-rock, mais comment dire … un poil plus expérimental. Ce qui s'apparente au premier morceau débute de manière lente et progressive, en rajoutant les instruments un à un, de même pour quelques samples. Il n'y a pas vraiment de rythme en réalité, ni de mélodie, ce qui fait que je n'accroche absolument pas. Les gratteux se laissent aller à quelques mouvements techniques intéressants et originaux, qui font sonner leurs instruments de manière un peu étrange, mais à part pour le spectacle je n'en saisie pas bien l'intérêt. Le public semble avoir la même réaction que moi : personne ne bouge, on en voit bailler, d'autres sont accoudés au comptoir avec leur bière. Comme souvent avec les groupes de post-rock, les membres ne communiquent pas beaucoup avec le public, si ce n'est un p'tit mot de temps en temps, histoire de vérifier si on est toujours là. Les titres des morceaux ne sont pas annoncés, ce qui n'est pas très judicieux pour avoir des futurs fans, mais de toute façon il est bien difficile de retenir un morceau plutôt qu'un autre, tant l'ensemble paraît linéaire. De temps en temps le guitariste lâche sa guitare pour prendre un saxophone, dans lequel il souffle comme un damné, ce qui lui donne une tête toute rouge un peu ridicule. Le micro étant placé au fond du saxophone et non à la sortie du pavillon, on n'entend qu'un son strident très saturé, encore plus dissonant que le reste de la musique. Bref, il ne se passe rien, tout le monde semble s'ennuyer, on passe à la suite.


Et voici enfin les irlandais qu'on attendait tous, Jamie toujours sur la gauche de la scène, afin d'avoir les claviers et la guitare à disposition, Torsten au centre, et Niels à la basse à droite. On aura malheureusement du mal à apercevoir Stephen, dont la batterie est située loin du public, et un peu caché par la fumée. Sans un mot, on début doucement sur le magnifique Reverse World et ses touches électroniques, parfait pour ouvrir le spectacle. Durant une bonne heure quarante de concert nous avons droit à un bon tour d'horizon de leur discographie, qui mine de rien commence à être conséquente. Difficile de caser des morceaux de tous les albums et de satisfaire tout le monde, d'autant plus qu'un album est en préparation, et que quelques morceaux ce soir en sont issus. D'ailleurs, jouer en live quatre morceaux d'un album qui n'a pas encore vu le jour est un pari assez osé, mais c'est aussi une manière courageuse de confronter des nouvelles compositions sans aucun a priori. Les Vetus Memoria, Centralia et Agneya passent très bien, toujours dans le style reconnaissable du groupe, avec un aspect néanmoins plus lourd, et plus d'impact direct. Des bons morceaux à coup sûr (dont on un qu'on avait déjà entendu – Centralia qui s'appelait auparavant Dark Passenger), il ne reste plus qu'à voir comment ils vieilliront au bout de plusieurs écoutes. Le morceau éponyme du futur album, Helios | Erebus, se fait plus progressif, quitte à taquiner les huit-neuf minutes, et se positionne parmi les morceaux les plus riches de leur discographie. J'ai de plus en plus hâte d'entendre ce nouvel album (qui sortira le 21 juin pour rappel).

Quant aux autres morceaux que l'on connaît déjà bien, ils sont comme d'habitude remarquablement interprétés, les quelques passages murmurés le sont aussi en live, et le son est nickel, très propre. Pour une fois, pour du post-rock, la basse n'est pas trop mise en avant, ce qui permet d'apprécier à leur juste valeur tous les instruments. Pour ce qui est du jeu de scène aussi, on s'éloigne doucement des clichés du style, notamment à travers la personne de Jamie, qui est particulièrement expressif/dynamique. C'est lui qui est chargé de mettre l'ambiance, ce qu'il fait avec succès, en partie grâce à son succès auprès de la gent féminine héhéhé ! Torsten et Niels en revanche ont toujours tendance à se cacher derrière leurs cheveux. On pourrait croire à une marque de timidité, mais il n'en est rien, car Torsten n'hésite pas à blaguer avec le public et à charrier Jamie. Entre chaque morceau ils doivent ré-accorder leurs guitares, ce qui tourne vite en concours de qui l'accorde le plus vite ! 1-0 pour Torsten ! Jamie égalise, puis finit par battre tous les records de charisme en descendant dans la fosse avec sa guitare, par deux fois !
Si le public est très réactif à la musique du groupe, il ne le montre que par des mouvements de tête et des applaudissements. Pas de pogos ni de slammeurs, contrairement à leur dernier passage à Paris en septembre dernier, où l'ambiance était clairement à la fête. Dommage qu'on ne leur ait pas réservé un accueil plus festif et dans un plus beau cadre cette fois-ci. Le groupe en revanche aura donné son maximum, et à l'évidence tout le monde sera reparti heureux, les fans convaincus comme ceux qui les ont découvert ce soir-là.

Les gars, revenez quand vous voulez !


Setlist probable :
1. Reverse World
2. The End of the Beginning
3. Fragile
4. Dust and Echoes
5. Vetus Memoria
6. When Everything Dies
7. Worlds in Collision
8. The Last March
9. Red Moon Lagoon
10. Helios | Erebus
11. From Dust to the Beyond
12. Centralia (ex-Dark Passenger)
13. Forever Lost
14. Fire Flies and Empty Skies
Rappels :
15. Agneya
16. Suicide by Star

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photo de L'EmpreinteSavigny-le-Temple, Ile-de-France, France
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