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Biographie : Motörhead

En 1975, après s'être fait virer de HAWKWIND parce qu'il y prenait trop d'importance, Ian Frasier Kilimister, dit Lemmy, décide de créer son propre groupe : BASTARD. Seulement, son manager lui demande de changer de nom : BASTARD devient MOTÖRHEAD, du nom de la dernière chanson que Lemmy avait composée pour HAWKWIND. Le nouveau groupe reprend quelque peu le biker rock à la HAWKWIND, tout en y ajoutant une touche de rapidité et un volume sonore d'une telle puissance que Lemmy finira par y laisser une oreille ! Lemmy Kilmister se charge du chant et de la basse, Larry Wallace est appelé au poste de guitariste et Lucas Fox complète le line-up derrière les fûts. Dès la fin 1975, le groupe entre en studio. C'est là que Lucas Fox est remplacé par Phil Taylor...

L'album "On Parole" n'est pas apprécié par les managers de MOTÖRHEAD, qui refusent de le sortir. Il sera finalement mis dans les bacs trois ans plus tard, une fois que le groupe aura connu le succès... Le groupe décide alors que l'arrivée d'un second guitariste serait la bienvenue et appellent Eddie Clarke pour une audition en 1976. Pour une raison encore inconnue, Larry Wallace quitte le groupe durant cette audition !!! Qu'à cela ne tienne ! Eddie Clarke prend alors sa place et MOTÖRHEAD reste un trio qui enregistre un disque, joue en live et, surtout, se trouve de nouveaux managers.

L'année suivante, en 1977, un album éponyme constitue donc la première production de MOTÖRHEAD, puisque "On Parole" est toujours mis de côté... Les fans apprécient la galette et MOTÖRHEAD commence à se faire connaître pour être un groupe jouant fort et parlant de choses crues. Si l'on ajoute un leader charismatique en la personne de Lemmy, on obtient là un cocktail détonnant pour faire un bon groupe de rock... En 1978, MOTÖRHEAD change encore de manager et passe chez Bronze Records. Lorsque le groupe entre en studio, son horizon musical semble plus dégagé que quelques mois auparavant.

En 1979 sort "Overkill", qui devient rapidement un classique, plaçant ses tubes dans les charts britanniques. MOTÖRHEAD tourne alors dans toute l'Angleterre. Sans perdre un instant, le combo repart en studio, toujours avec le même producteur (Jimmy Miller) et sort "Bomber", qui grimpe encore plus haut dans les charts que son prédécesseur et permet aux gars de tourner encore et encore en Europe. Si l'on ajoute la sortie de "On Parole" (enfin !), l'année 1979 voit donc la parution de trois albums de MOTÖRHEAD. Chapeau bas messieurs !

En 1980, après cette tournée européenne et un passage à la célèbre émission britannique "Top of the Pops", MOTÖRHEAD entre encore une fois en studio, mais avec un autre producteur (un de plus me direz-vous...), du nom de Vic Maile. Le groupe s'offre ainsi en 1981 ce qui est sans doute aujourd'hui son album studio le plus renommé à travers la planète : "Ace Of Spades". Le disque atteint la 4ème place des charts britanniques. C'est aussi la première galette des Britanniques à traverser l'Atlantique. Le disque est percutant. C'est, entre autres, l'une des raisons qui a poussé une bande de jeunes inconnus à se lancer dans la musique. Ces petits gars sont aujourd'hui mondialement connus sous le nom de... METALLICA !

Malheureusement, Phil termine l'année en se cassant le cou. En 1981, en attendant qu'il se rétablisse, Lemmy et Eddie jouent avec le groupe GIRLSCHOOL et produisent avec elles, sous la houlette de Vic Maile, un EP intitulé "St. Valentines Day Massacre", qui comprend notamment le hit "Please Don't Touch". Après avoir joué en duo avec les filles de GIRLSCHOOL au "Top of the Pops", sous le nom de HEADGIRL, MOTÖRHEAD reprend la route en direction des U.S.A. pour jouer en tant que "special guest" sur le Blizzard Of Oz' Tour d'OZZY OSBOURNE. Pendant ce temps, le live "No Sleep 'Til Hammersmith" est réalisé en Grande-Bretagne et atteint la première place des charts. Une place largement mérité pour un album live qui fait sans conteste partie des plus grands du genre. Le trio joue désormais les premiers rôles dans le monde du rock.

Après cet épisode américain, les boys enregistrent "Iron Fist" en 1982, un album qu'ils produisent eux-mêmes. Les ventes étant bonnes, MOTÖRHEAD reprend la route, mais Eddie Clarke claque la porte au cours de la tournée américaine. Il est remplacé par Brian Robertson de THIN LIZZY, avec qui le groupe conquiert le Japon et reconquiert l'Europe. Seulement, il semble que le hard bluesy de MOTÖRHEAD soit peu à peu dépassé par les nouvelles mouvances. Cela explique sans doute les changements de line-up qui vont s'opérer rapidement...

En 1983, MOTÖRHEAD rentre une nouvelle fois en studio (quelle productivité !) et enregistre "Another Perfect Day", le seul et unique opus avec Brian Robertson à la guitare. En fait, ce sont son habillement et son refus de jouer certains titres populaires de MOTÖRHEAD qui poussent "Robbo" vers la sortie dès la fin de l'année. MOTÖRHEAD engage alors deux guitaristes : Phil Campbell et Wurzel. Parallèlement, le groupe perd Phil Taylor, remplacé par Pete Gill, venu de SAXON. Avec tous ces changements, une seule chose est sûre : MOTÖRHEAD est avant tout le projet de Lemmy. Seul le bassiste-chanteur s'avère indéboulonnable. Les autres gars sont interchangeables... C'est avec ce line-up à deux guitares que le groupe se rend pour la première fois en Australie et en Nouvelle-Zélande et offre un dernier album au label Bronze Records avec le package "No Remorse", une sorte de compilation agrémentée de quatre nouveaux titres. Après cet album, Lemmy Kilmister s'engage dans une collaboration avec la pulpeuse chanteuse pop Samantha Fox, collaboration qui durera deux années.

En 1985, à cause de soucis avec Bronze Records qui s'éternisent, MOTÖRHEAD ne peut toujours pas enregistrer de nouvel album et doit donc fêter ses 10 ans de carrière en tournant et en participant à diverses émissions télévisées et radiophoniques en Angleterre, en Scandinavie et aux U.S.A. Les troubles étant enfin terminés, MOTÖRHEAD entre en studio pour GWR Records en 1986, avec Bill Laswell aux manettes. Il en ressort l'immense "Orgasmatron". MOTÖRHEAD est bien de retour après une pause forcée de près de 3 ans, comme le prouve leur inoubliable show aux Monsters of Rock de Donington.

En 1987, MOTÖRHEAD effectue la bande originale de la comédie "Eat The Rich", dans laquelle Lemmy joue même un rôle. Mais, juste avant que le tournage ne commence, le batteur Pete Gill quitte le groupe, qui voit le retour de Phil Taylor. L'album qui suit s'appelle tout simplement "Rock 'N' Roll". L'année suivante, MOTÖRHEAD joue aux U.S.A. en "special guest" d'ALICE COOPER et sort un nouvel album live intitulé "No Sleep At All". Les Britanniques sont toujours impeccables. Après une courte collaboration entre Lemmy et GIRLSCHOOL, que l'on surnomme désormais "les fiancées de MOTÖRHEAD", pour la chanson "Head Over Heels", l'année se termine par une autre apparition en "special guest", cette fois-ci sur la tournée des thrasheurs de SLAYER.

L'année 1989 est marquée par la participation de Lemmy en tant que chanteur et bassiste sur un LP de la charismatique chanteuse allemande Nina Hagen. MOTÖRHEAD tourne aussi sur de nouvelles terres, au Brésil et en Yougoslavie. Seulement, le torchon brûle avec GWR Records et empêche la sortie d'un nouvel opus. Décidément, MOTÖRHEAD et les maisons de disque, ce ne sont jamais de grandes histoires d'amour... En 1990, le problème résolu, MOTÖRHEAD signe finalement chez WTG-Sony et obtient un nouveau management et l'autorisation d'enregistrer un nouvel album.

C'est "1916" qui sort dans les bacs en 1991, suivi d'une participation à l'Operation Rock 'N' Roll Tour avec JUDAS PRIEST et ALICE COOPER. Dans le même temps, Lemmy Kilmister obtient la reconnaissance d'OZZY OSBOURNE, pour qui il écrit 4 chansons sur l'album "No More Tears". En 1992, "1916" est nominé aux Grammy Awards mais perd face à METALLICA. La même année, le groupe reprend ses bonnes vieilles habitudes et entre en studio pour enregistrer "March Or Die". C'est désormais le suédois Mikkey Dee qui se place derrière les fûts. Le groupe tourne alors avec METALLICA et les GUNS N' ROSES, dont le guitariste Slash participe d'ailleurs à l'album "March Or Die", chantant en duo avec Lemmy sur "I Ain't No Nice Guy".

De manière inexplicable, MOTÖRHEAD est éjecté par sa maison de disque, si bien que le groupe enregistre lui-même "Bastards" en 1993, sous son propre label, Motörhead, et signe un deal avec le label allemand ZYX, spécialiste de la dance music (si, si !) pour distribuer l'album. Cependant, ce dernier n'est pas distribué correctement. Néanmoins, il a le mérite de passer plus fréquemment sur les ondes que ses deux prédécesseurs... En 1994, MOTÖRHEAD tourne avec BLACK SABBATH et joue devant 45.000 fans en Argentine aux côtés des RAMONES. En fin d'année, le groupe rejoint les studios pour enregistrer "Sacrifice", qui sort en 1995, et après lequel Wurzel quitte le groupe sans être remplacé. MOTÖRHEAD redevient un trio avec une seule guitare.

En ce début des années 1990, Lemmy participe également au tournage de quelques films, dans des genres aussi variés que l'horreur avec "Hellraiser III" et le pornographique avec "John Wayne Bobbit Uncut" !!! On le retrouve même à la télévision dans des spots publicitaires pour une assurance-vie !

Mais revenons plus explicitement à MOTÖRHEAD... En 1995, le groupe fête donc ses 20 ans sous la forme d'un trio. Lemmy fête également ses 50 ans cette année-là. Finalement, l'année est riche en évènements, puisque CMC International signe le groupe (encore un autre label, décidément...). Cette année-là sort donc "Sacrifice", qui montre que MOTÖRHEAD est capable de mélanger dans le même pot les bonnes vieilles sauces et ce qui se fait de mieux en matière de rock 'n' roll moderne. Après une nouvelle année passée sur les routes à promouvoir le disque, le groupe reprend traditionnellement le chemin des studios pour enregistrer "Overnight Sensation", qui sort en 1996. Mais comme les deux opus précédents, ce disque est quelque peu boudé par les fans, car MOTÖRHEAD travaille désormais mieux le son de ses chansons, ce qui fait quelque peu perdre le charme "sale et amateur" des productions précédentes... Les années 1990 commencent à sonner comme une période creuse pour MOTÖRHEAD.

L'album suivant, "Snake Bite Love", sort en 1998, mais il apparaît encore relativement lisse... Bref, les quolibets sont foison et l'on dit que les "vieux" ne savent plus faire du rock, qu'ils sont finis... Pourtant, l'album ne manque pas de bons titres, tel le morceau introductif "Love For Sale" ou le titre "Assassin", qui prouve, si besoin est, que les anciens sont encore au poil techniquement. Rarement le son de MOTÖRHEAD a été aussi varié et aussi dur. Et pourtant... Le public boude "Snake Bite Love". Les années de vache maigre continuent pour le combo britannique, car le début des années 2000 est marqué par des albums insipides : "We Are Motörhead" (2000) et "Hammered" (2002). MOTÖRHEAD ressort la même sauce sans progresser musicalement. Les fans rongent leur frein en attendant des jours meilleurs...

Mais, alors que tout le monde croyait le groupe mort et enterré, les acolytes de Lemmy sortent un excellent "Inferno" en 2004. Les titres s'enchaînent parfaitement. L'album se termine sur un très bon "Whorehouse Blues" qui, cette fois-ci, nous donne vraiment envie d'attendre jusqu'au prochain opus. "Inferno" est le premier album de MOTÖRHEAD depuis longtemps à nous tenir éveillé de bout en bout. Tel un phénix, MOTÖRHEAD renaît de ses cendres et vient fêter dignement ses 30 ans en 2005. N'en déplaisent à certains, les adieux de MOTÖRHEAD ne sont pas encore pour demain...

Aragorn