Petite devinette du jour : quel est le point commun entre les Tortues
Ninja et Garfield ? J’entends à ma gauche qu’il s’agit d’animaux, c’est tout à fait correct. A ma droite, on me dit que ce sont des personnages de fiction, c’est aussi vrai. Mais ce n’est pas la réponse que j’attends.
Pas si facile hein ? En réalité, c’est leur amour inconditionnel pour les pizzas qui était la réponse attendue. Le gros chat orange ainsi que les quatre aventureuses tortues partagent cette même curiosité et cette même passion pour cette spécialité culinaire italienne (et on les comprend !). Pour nos vertébrés, si on les connait et les visualise en majeure partie sous leurs bandeaux de couleur et leurs armes, on les retrouve parfois sous une panoplie qui était empruntée autrefois par les samouraïs.
Mais pourquoi je vous parle de cela me direz-vous ? Car le groupe dont il est question pour cette nouvelle chronique se nomme
Samurai Pizza Cats (pardonnez mon humour subtil … bon, il est surtout enfantin et un peu lourd *grimace*). Le nom du quatuor allemand a été emprunté à une série d’animation japonaise des années 90 que des plus anciens que moi ont connu (et oui, je suis un bébé du haut de mes 26 ans *rires*) et prête forcément à sourire. Il faut dire que cette dérision n’est pas si étonnante au vu de la lineup de la formation. En effet, parmi ses quatre membres, deux sont des (ex)-musiciens du collectif d’électro metal Electric Callboy principalement révélé par son ton léger et complètement décalé. Forcément, il ne m’en fallait pas moins pour éveiller mon attention et de plonger, peut-être pour ne jamais en ressortir, dans cette loufoque affaire.
Pourtant, à la vue de cette illustration assez futuriste et robotique, qui représente à merveille l’univers de l’animé (je n’en suis pas si fan à vrai dire, bien que l’esprit extravagant soit parfaitement représenté) et de ce titre
You’re Hellcome, jeu de mots assez effroyable (on parle quand même de l’Enfer merde !), on s’imagine une troupe peut-être plus sombre ou tout du moins plus intransigeante que son compatriote allemand. Finalement, le retour de cet opus est assez déboussolant mais néanmoins pas aussi gourmand qu’une pizza, aussi tranchant qu’un ninja ou aussi mignon et amusant qu’un chat (désolé pour ces comparaisons qui ne volent pas bien haut). A vrai dire, on essaye tant bien que mal de deviner où veulent se placer nos Allemands dans une certaine limite entre metal moderne, metalcore et électro metal.
Bien qu’il s’agisse du premier round de nos tous jeunes combattants, l'enchaînement des coups présente des déséquilibres frappants, parfois avec des attaques super efficaces ou critiques, d’autres fois peu tranchantes voire inoffensives (petite référence à Pokémon glissée naturellement). Le départ du sprint est assez poussif : le titre d’ouverture The
Wolf On Me affiche un regard d’abord froid, assez brut aussi bien sur son riffing inhospitalier que sur ses échos électroniques retentissants.
Cette animosité est ponctuée par un passage trap à la fois inquiétant mais aussi dissonant peu reluisant pour ne pas dire désagréable. Le refrain est un véritable volte-face avec à la fois l’arrivée du chant clair et d’un riffing lumineux. Malheureusement, au-delà d’un décalage par rapport au reste du morceau, on remarque aussi une grosse fainéantise sur le lyrique. Si l’on retrouve la même philosophie qu’Electric Callboy, un revisite de l’histoire de
Twilight burlesque, on se sent pourtant pris d’un ennui avec une passion bien moins dévorante que son compère allemand.
Ce rapprochement avec le sextuor est plutôt logique car à force d’avancer dans l’écoute de cet opus, on a cette sérieuse impression que nos artistes veulent blaguer, plaisanter, le tout sous des mélodies sauvages et peu tangibles. Malencontreusement, cette formule est certes innovante mais ne fonctionne qu’à de rares instants. Certaines compositions présentent toutefois de belles intentions comme
Pizza Homicide, en participation avec un certain … Nico Sallach d’Electric Callboy (bizarre, vous avez dit bizarre ? comme dirait Jacques Prévert). Loin d’être d’un grand atypisme et finalement imitateur, le titre peut cependant profiter d’un dynamisme et d’un aspect dansant très accrocheur. Il en est de même avec le très étonnant
Alpha avec une section rap signée Nina Chartier qui se fond bien dans cette ambiance très électronique.
A l’inverse, on s’interroge sur l’écriture de quelques toiles dont l’intérêt est limité ou dont les inspirations laissent fortement à désirer.
Freakshow propose une introduction assez similaire aux autres morceaux mais dès l'arrivée au chant de Maria Lessing (Future
Palace), le titre prend une tournure pop/rock pas du tout aguicheuse et qui plombe littéralement l’énergie qui tentait de se développer. Quant à Falling
Down, on regrette surtout un riffing qui a bien du mal à se renouveler, même si le breakdown, l’un des seuls de cette galette, nous fait un peu oublier cette absence de renouveau. Pour une remarque plus globale, on aurait sûrement apprécié des ouvrages un peu plus étoffés puisqu’avec une durée d’écoute moyenne qui ne dépasse pas les trois minutes, on a cette fâcheuse tendance d’avoir une simple succession de titres ressemblant les uns aux autres.
Que dire, que dire … Bien que votre modeste chroniqueur ait mis un peu de bêtise dans son texte, il n’en est pas moins resté mitigé et même déçu à l’exploration de ce
You’re Hellcome. Hormis deux-trois compositions qui valent vraiment la peine,
Samurai Pizza Cats ne demeure pour le moment qu’un mauvais clone d’Electric Callboy. Rien n’est encore dramatique pour notre quatuor qui n’en est qu’à son coup d’essai mais ce qui est certain, c’est que l’on ne dira pas encore merci à la formation allemande et que l’Enfer n’est pas du tout d’actualité (you’re welcome et the hell vous l’avez ?). Sur cette dernière boutade douteuse, on ira se farcir (une pizza par exemple, ne jamais croire que c’était l’ultime farce) la panse sur une autre pièce musicale.
Première fois que je te lis dans un versant humoristique, et ce fut un très agréable moment. Au vu de ce que tu décris je vais m'en tenir à tes mots, n'appréciant déjà guère Electric Callboy. Mais joli choix d'encre pour ta plume
Sur ce coup là tu m'as bien fait rire! Tes touches d'humour sont bien placées et les jeux de mots sont vraiment chouette! J'ai adoré lire cette chronique!
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