Pionnier du grindcore (et inventeur du terme) au Royaume-Uni,
Napalm Death s’est rapidement rapproché de son homonyme nippon
SOB, avant même la sortie de From Enslavement to
Obliteration. Ses reprises Raging in
Hell et Conform or
Die, le split-LP commun en 1989, sa tournée au Japon organisée par Lee Dorrian (frontman de ND) avec les gars de
SOB, sont autant d’éléments ayant lié les deux groupes à la fin des années 80. Si
Napalm Death revendique (entre autre) l’influence de
SOB sur son déboulonnant From Enslavement to
Obliteration, il en va réciproquement sur ce
What's the Truth? des nippons, brillant successeur du premier album
Don't Be Swindle.
En cette année 1990, l’hardcore punk virulent de
SOB prend effectivement une tournure encore plus extrême sur
What's the Truth?, imposant le double pédalage et les blast-beats de Yasue, la lourdeur métallique de la basse et des guitares de Kawataka & Toshimi, et les vocaux tantôt gras ou hystériques de Tottsuan.
D’une durée inférieure à 20 minutes,
What's the Truth? ne laisse aucune place au superflu et démarre ainsi sur les chapeaux de roue, par un Over the Line s’ouvrant sur un palm muting entrainant, qui annonce un rythme fracassant et un riffing tout aussi efficace. Le savant dosage entre passages furieux et D-beat typiquement hardcore fait ainsi mouche à chaque coup, permettant au groupe de lâcher riffs et accélérations qui arrivent brusquement en pleine tête, à l’image d’un
Never survolté ou d’un Repeat at Lenght de furie.
Et que dire de la folie grindcore de
Senseless Fantasy et
Unseen Terror, de l’accélération de Middlesome
Heart aussi redoutable que celle de Cock-Rock Alienation sur le F.E.T.O. de
Napalm Death, ou encore du trop fort Obsessed with Wickedness rappelant vicieusement le titre éponyme du même album des anglais.
SOB parvient ainsi à lâcher 10 titres singuliers et captivants, donnant cette impression d’énergie et d’enthousiasme débordants.
A l’image de
Filthy Christians,
Extreme Noise Terror ou
Napalm Death durant cette fin des eighties, le gang
SOB rappelle ainsi la véritable définition du mot grindcore. Celle d'un hardcore punk extrême qui sévissait à une époque où la maîtrise musicale n’était qu’une préoccupation secondaire derrière la vitesse et l’urgence, agrémentées d’une rage et d’une colère saines. Furieux, brutal, revendicateur, metal et déjanté, grind tout simplement,
What's the Truth? reste l’un des albums les plus fracassants du style, le plus grind du quatuor d’Osaka. Culte.
Fabien.
Si tu parviens à dégoter Gate of Doom avec l'effort financier adéquat, tu ne le regretteras pas. C'est un album aux tendances deathmetal plus affirmées, bien que le style de SOB que l'on aime soit fortement palpable. J'adore la pochette d'Ed Repka de ce troisième album. En revanche, je ne connais pas la suite expérimentale (hasardeuse ?) de SOB au milieu des nineties. Je préfère en rester sur la belle image de la folie hardcore grind des nippons. In grind we crust. FABIEN..
Très honnêtement, je crois dur comme fer que SOB est le groupe hardcore grind de ces eighties manquant au palmarès Earache, le label pouvant se vanter de posséder les meilleurs death/grind en son sein, tel Napalm Death & Terrorizer, ou quelques années plus tard les incontournables Brutal Truth & Extreme Noise Terror, sans compter l’indestructible Insect Warfare de nos temps contemporains. Les trois premières réalisations de SOB, à juste titre, se négocient désormais à prix déraisonnables... In Grind we Crust. FABIEN.
Ton message traite tellement de points que je ne sais par où commencer. Je suis bien sûr un fan absolu de toute la scène hardcore-grind britannique d’Extreme Noise Terror et Napalm Death, période Pete Hurley et Mick Harris. Doom, Carcass, Bolt Thrower, ND, ENT, sont autant de formations me renvoyant directement au coeur de cette seconde moitié des années 80. Bien sûr, impossible d’échapper à la rencontre entre l’icône anglaise Mick Harris et le nord américain Mitch Harris de Righteous Pigs, donnant naissance à ce Defecation-Purity Dilution culte à en mourir. Impossible non plus d’échapper quelques années plus tard au monument grind-crust de Disrupt, l’inoubliable Unrest.
Plus en amont, je pourrais également parler des heures de Discharge, Master, Siege, Celtic Frost, Cro-Mags ou DRI, ces icônes du thrashmetal ou du hardcore des eighties, tant leur apport sur cette scène extrême eue été déterminante.
Pour en revenir à la scène hardcore-grind britannique ayant pour chefs de file ND et ENT, et puisque tu parles des terribles Peel Sessions de John Peel, je me permets de souligner l’importance de la compilation Hardcore Holocaust 87/88 (Stupids, Intense Degree, Electro Hippies, Bolt Thrower, ND, Doom, Unseen Terror) à mes yeux, m’ayant permis de mettre les deux pieds au coeur d’une scène extrême si déterminante. Une compilation plus que culte à mes yeux.
Que dire encore. Merci par exemple de citer le groupe Disabuse, formation que je connais de réputation, mais n’étant hélas jamais parvenue jusqu’à mes oreilles. De ton côte, connais-tu le groupe Disgust de Lee Barrett ? Certainement que oui. Le cas échéant, penche toi sur ses deux premier albums, une sacrée version crustcore d’Extreme Noise Terror.
Allez. Je finirai sur les dernières productions d’ENT. J’ai été assez déçu depuis le départ de Pete Hurley et l’orientation deathmetal qui a suivie, ne trouvant plus les accents crust-grind si délicieux d’Holocaust in Your Head de cette culte formation d’Ipswich. Le retour aux sources sur Law Of Retalliation est en effet une bonne chose, bien que ce dernier album n’ait pas encore réussi pleinement à me convaincre. Je suis en fait un p***** de deathster / grinder rempli de fâcheux à priori...
To the Death.
Fabien.
C’est typique en hardcore US par exemple, où je me suis davantage retrouvé dans les formations crossover qui contenaient cette dose de thrashmetal vitale pour mon organisme, à l’image de Suicidal Tendencies, DRI, Corrosion of Conformity, SOD, Cryptic Slaughter, Cro-Mags, MOD, Excel ou Impulse Manslaughter. Je possède donc cet ancrage et cette connaissance du milieu purement thrashmetal et deathmetal, élève de l’école Slayer - Death – Morbid Angel - Possessed avant tout, bien que j’aime toujours m’envoyer parallèlement un Disgust ou un bon Cryptic Slaughter.
Merci bien sûr pour tous ces groupes que tu cites, où l’on sent une passion débordante entre les lignes. En revanche, avec une telle liste, j’en aurais au moins pour plusieurs mois de digestion, considérant en plus le temps important d’écoute que j’accorde à chacun de mes albums. Sans compter mes impératifs quotidiens, entre cette soif de nouveautés, l’envie de réentendre mes classiques, ou de reprendre mes albums trop rapidement expédiés, j’avoue honnêtement être au maximum depuis plusieurs années.
Enfin, ravi qu’Insanity te plaise et bonne chance dans tes recherches. A défaut, tu peux te rabattre sur la réédition Relapse Records qui, malgré les retouches opérées en 1998, ne dénature pas tellement l’ensemble. L’édition contient en plus pas mal de notes et de bonus, notamment la démo 3 titres de 1987.
Rider of the death culture.
Fabien.
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