There's the Rub

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16/20
Nom du groupe Wishbone Ash
Nom de l'album There's the Rub
Type Album
Date de parution 1974
Style MusicalHard Rock
Membres possèdant cet album18

Tracklist

Re-Issue in 1992 and 2001 by MCA Records
Re-Issue in 2002 by Island Records
Re-Issue in 2005, 2007, 2010 and 2013 by Universal Music Group
Re-Issue in 2010 by Geffen
1. Silver Shoes 06:38
2. Don't Come Back 05:10
3. Persephone 06:58
4. Hometown 04:48
5. Lady Jay 05:56
6. F.U.B.B. 09:27
Total playing time 39:00

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Wishbone Ash


Chronique @ samolice

17 Janvier 2024

Comment ils disent les anglais déjà ? Ah oui, "smoothy"

(musique en mode samba brésilienne)

Camarades, on sort le champagne, les cotillons, la boule à facettes, on envoie les décibels et on commence la fiesta. Faut dire, 100ème chro sur SOM pour votre serviteur, trop la classe ! Je triche un peu, je compte les commentaires. Sauf que moi là tout de suite, je vais d’abord aller me prendre une aspirine. Qu’est-ce que je me suis pris la tête pour la choisir cette chro, un truc de malade. Sans déconner, je sais que vous êtes sympas, que vous allez dire « moi » « moi », mais qui en a réellement quelque chose à foutre de ma 100ème chro ? Personne. Même moi en vrai je m’en cogne. Alors pourquoi me prendre la tête ainsi ? Ben j’en sais rien, l’esprit de l’être humain est parfois bien torturé.

Donc, après une réflexion digne d’un ingénieur de la NASA plongé dans ses calculs algébriques, j’ai finalement laissé tomber et décidé de m’en remettre au destin. Après tout, 100ème chro en 13 ans, oui 13, le chiffre porte-bonheur, comme par hasard ! Et là je tombe sur quoi ? Une formation qui s’est véritablement lancée en 69, l’année de ma naissance, en rejoignant Londres pour trouver gloire et fortune. Comme par hasard ! Un disque qui a 50 ans cette année. Comme par hasard ! Un groupe qui suscite une indifférence générale sur SOM, pas une seule chronique. Comme par hasard ! Pas que sur SOM d’ailleurs l’indifférence générale. J’ai été surpris de constater que ce groupe que je considère comme légendaire n’a finalement jamais été un gros vendeur, particulièrement aux US où c’est vraiment rikiki.

Bref, destini patrus i santadus falus - cherchez pas, j’ai inventé -, les étoiles sont alignées, je me lance avec ce « There’s The Rub » de Wishbone Ash. Un groupe dont j’ai tenté à maintes reprises de traduire le nom en français sans vraiment parvenir à un résultat autre qu’un truc stupide. J’ai poussé le délire jusqu’à penser au wishbone d’une planche à voile, du grand n’imp’. Si quelqu’un peut m’éclairer, je suis preneur.
Il faut dire qu’avec Wishbone Ash, rien n’est jamais simple. Matez-moi donc ce nom d’album. Et cette pochette ! Signée Hipgnosis évidemment. Une pochette pour laquelle j’ai toujours cherché une signification sexuelle. De même que j’ai longtemps pensé que celle de « Balls To The Wall » d’Accept s’en était inspirée (pas du tout en fait). Quelques recherches sur le net devraient me donner des éléments de réponse…
Ben voilà, confirmation, je suis vraiment un obsédé, je vois du sexe partout, rien à voir en réalité. Il s'agit tout simplement d'un joueur de cricket qui frotte sa balle sur son pantalon pour la chauffer et donner ainsi à un de ses côtés (?) une qualité de vol supérieure (? bis). Pour le titre de l’album, c’est tiré de l’acte 3 scène 1 de Hamlet, celui-là même qui commence par le célèbre « To be, or not to be, that is the question ». Mais je pige toujours pas trop le rapport avec la pochette. Et on en parle de ce son que l’on entend à la fin du skeud ? Mais c’est quoi ? Un rugissement de lion enroué ? Je laisse tomber, j’ai eu déjà suffisamment mal à la tête en choisissant quel disque chroniquer.


Rapide flashback. 1969, aidé par un manager qui débute, Miles Copeland, frère du batteur de Police Stewart Copeland, le groupe peine à décrocher un contrat. Après avoir jammé avec le groupe, Ritchie Blackmore suggère à MCA Records de les signer. Quand Ritchie dit, MCA fait. Le premier album sort en décembre 70. Il est produit par Derek Laurence, l’homme aux manettes pour les trois premiers albums de Purple. En avril 72 sort le 3ème album le chef d’œuvre, « Argus » - à la magnifique pochette tirée d’une photographie prise dans les gorges du Verdon, disque d’or en Angleterre -, avec un ingé son nommé Martin Birch. Tiens tiens, comme par hasard! Les twin guitars s’y imposent comme leur marque de fabrique. Dans une interview accordée à Guitar World en 2011, Steve Harris a été on ne peut plus explicite : "I think if anyone wants to understand Maiden's early thing, in particular the harmony guitars, all they have to do is listen to Wishbone Ash's Argus album."
Novembre 74, un an après « Live Dates » qui permet d’entendre pour la dernière fois Ted Turner à la guitare, le 5ème disque du combo, « There’s The Rub » est déjà dans les bacs. 5 disques plus un live en 4 ans, quelle époque ! Laurie Wisefield est le remplaçant de Ted Turner. Il a fait partie de Home, un combo qui a tourné avec Wishbone Ash. Il suffit d’écouter leur chouette album de prog rock de 1973 « The Alchemist », sur lequel Laurie a beaucoup composé (et avec un certain Cliff Williams à la basse !), pour comprendre que le Ash lui ait proposé le job. Il devait d’ailleurs être encore sous contrat avec la maison de disques de Home puisque la back cover remercie CBS Records pour avoir laissé Laurie jouer sur « There’s The Rub ».

Musicalement, si j’écarte cette stupide manie de terminer les morceaux par d’immondes fade out, je ne peux qu’applaudir des deux mains ce que propose le groupe ici. J’éloigne donc quelques secondes mes doigts boudinés du clavier pour applaudir.
… clap clap …
C’est fait.
La force de Wishbone Ash sur ce disque réside davantage à mes oreilles dans la qualité de l’interprétation que dans les (chouettes) compos elles-mêmes. Les harmonies vocales sont purement irrésistibles, les parties de guitares incandescentes, la batterie toute « en retenue », la basse lumineuse. Steve, tu aurais pu dire dans l’interview qu’il n’y a pas que pour les twins guitars que le Ash a influencé Maiden, je dis ça je dis rien. Qui je peux bien néanmoins intéresser sur SOM avec ce disque ? Parce que niveau bpm et pédale de distorsion c’est pas dingue. A minima ceux qui, comme moi, apprécient énormément le dernier album Wytch Hazel, « Sacrament ». Il suffit d’écouter le sommet de ce « There’s The Rub » qu’est « Persephone » (l'épouse de Hadès, Dieu des enfers si j’ai bien pigé, carrément trop métal !) pour se rendre compte de l’influence écrasante du Ash sur ce jeune combo britannique.

Comparés à ses prédécesseurs, « There’s The Rub » propose un léger changement de style, moins prog que « Argus », plus direct. Le son est également un peu différent. Enregistré en Amérique, au Sacrament Sound Studios de Miami, le disque a été produit par Bill Szymczyk, monsieur Eagles. Son nom, c’est 400 points au rock scrabble ; quoi vous n’avez jamais joué au rock scrabble ? Et quel son mes aïeux ! Juste dingue ! Quelle clarté, quel « espace » entre chaque instrument.
L’opus ne contient que 6 titres, pour 38 minutes - parfait -, mais chacun a une personnalité affirmée et différente des autres (comme par exemple le folk pour le magnifique « Lady jay », le southern bluesy rock avec « Hometown », le hard rock avec « Don’t come back », le prog rock ou rock prog - vous choisissez -, sur « Silver shoes » ou la ballade « Persephone »). Cela peut être perçu comme une force ou à l’inverse comme quelque chose qui nuit un peu à l’homogénéité de l’ensemble. Moi ça me va impec’.
Outre mon chouchou « Persephone », j’ai envie de mettre à l’honneur le magnifique instrumental qui clôt la galette, « F.U.B.B. ». Un titre qui a engendré une controverse à l’époque du fait de la signification de l’acronyme : "Fucked Up Beyond Belief". Pire que fracassé, l’état dans lequel se trouvaient les membres du groupe lors des sessions d’enregistrement selon certaines sources, un hommage à Ozzy du temps de Sabbath pour d’autres. Ah on savait s’amuser au début des seventies. Cette chanson me fait beaucoup penser dans sa structure à « Phoenix », présente sur le premier album. Un départ peinard, des guitares qui montent crescendo, et un final quasi « épique » avec de majestueuses parties de twin guitars. Notons enfin ici la présence réussie, comme sur quelques autres titres, de discrets sons de mandoline - j’aime qu’on gratte ma mandoline -, banjo et congas.

Pour résumer, est-ce que tu aimes la guitare ? Oui ? Alors tente le coup avec ce disque. Il faut juste lui laisser du temps. Avec les écoutes, tu ne peux que plonger dans l’univers de WA. Une superbe réussite pour le groupe, dans mon Top 3 de leur disco. Hélas, deux ans plus tard, le fadasse « Locked in » refroidira l’ardeur des fans.
Un petit mot pour Monsieur Andy Powell, présent depuis les débuts en 69 et encore là aujourd’hui. Je ne vous refais pas le coup du clap clap mais l’intention y est. L’homme à la Flying V, l’un des premiers (le premier ?) à utiliser cette guitare mythique.

Voilà les zamis, je sèche la larme qui coule le long de ma joue, j’essuie mon nez-tout-ému et je vous dis à dans 13 ans pour la 200ème chro. Oui, je sais, j’avance à un rythme de sénateur. Je vous rassure, ça n’est pas réservé à ce site, je suis pareil au boulot.

9 Commentaires

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samolice - 18 Janvier 2024:

MDR. Ca fait juste 10 ans que j'essaie de vous convaincre de donner une chance à ce groupe ! Mieux vaut tard que jamais

krakoukass56 - 18 Janvier 2024:

Bah j'en parle moi de Wishbone Ash sur SoM. C'est justement cet album que j'ai posté l'autre jour...

Mais c'est vrai que globalement c'est un groupe injustement méconnu. On se demande bien pourquoi tant il est influent. J'ai parfois l'occasion de discuter avec des gaziers soit mélomanes soit musiciens soit les 2, les mecs sont capables de te causer de pleins de groupes, et pas forcément que du connu, mais Wishbone Ash non ça ne leur dit rien, c'est dingue.

Pour en revenir à l'album, oui il est nettement plus simple d'accès que Argus, bien moins imparable il faut le reconnaître (m'enfin c'est Argus quoi), mais pour autant super plaisant et solide. Les guitares-jumelles sont toujours aussi jouissives. C'est vrai que la batterie semble en retrait, le son n'est vraiment pas imposant, mais ça contribue à ce côté léger, un côté un peu hard-rock à la cool par moments, bien moins solennel que Argus, donc ça peut plaire tout autant. A noter un plan très "Just got Paid" sur le couplet de Hometown (je l'ai mentionné dans les "riffs semblables" aussi). Et puis ce FUBB qui lâche la bride pour mieux revenir aux effluves prog qu'on connaît au groupe (mais aussi un poil funky en effet, un délice pour ma part).

Quant à la Flying V, sauf erreur Hendrix l'utilisait déjà en 67.

Elevator - 18 Janvier 2024:

Chronique très sympa, merci !

Un des meilleurs albums du groupes pour moi avec "Argus" et "No Smoke Without Fire", même s'il y en a pas mal d'autres que j'aime beaucoup aussi dans leur riche discographie. Après, ce n'est pas du hard rock donc prudence pour ceux qui recherchent l'agressivité ...

ZazPanzer - 18 Janvier 2024:

Très intéressant commentaire de Krakou, merci ! J'ai réécouté "Argus" cet aprem, toujours aussi "chiant" pour ma part, désolé. Je préfère effectivement largement "Rub"... Qui ne m'emporte pas vraiment non plus. Attention, c'est "intéressant", (l'expression qui fait marrer Phil), c'est sûr: c'est beau, agréable, c'est bien fait, c'est influent pour tous les groupes qui ont utilisé les mélodies à la tierce et à la quinte, mais moi il me manque quelque chose, peut-être le chant, pour que ça me fasse triquer. Et sinon, pour le nom, comme je disais à Sam tout à l'heure, les gars avaient fait deux listes de noms potentiels, et ils ont fini par associer un nom de chaque liste, Wishbone d'un côté et Ash de l'autre, il n'y a donc aucune explication à chercher, ça ne veut rien dire !

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