The Nomad's Path

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16/20
Nom du groupe AevLord
Nom de l'album The Nomad's Path
Type Album
Date de parution 30 Octobre 2012
Style MusicalBlack Symphonique
Membres possèdant cet album8

Tracklist

1. Wandering 04:47
2. The Marvelous Gems 05:33
3. Lost in Despair 04:22
4. Northern Light 04:23
5. Raging Storm 04:24
6. His Majesty Pharaoh 04:11
7. Purple Haze 04:50
8. Soldier's Willpower 04:02
9. The Temple 03:46
10. Zenith 06:54
Total playing time 47:03

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AevLord


Chronique @ Icare

28 Fevrier 2013

La musique est raffinée, élégante, sombre sans jamais être dépressive, et d’une violence maîtrisée.

AevLord est un groupe de black parisien assez discret formé en 2003 qui, avec The Nomad’s Path, sort mine de rien son 3 eme album dans un registre black sympho mid tempo à l’ambiance sombre et aux mélodies accrocheuses. Les guitares, accordées grave et aux multiples effets déroutants, déroulent des riffs rampants et insidieux, très sombres, qui fusionnent parfaitement avec des synthés aux résonances étranges et mystiques. Le tout sonne très norvégien et rappelle immanquablement Old Mans Child ou Obtained Enslavement dans les sonorités et le riffing, mais les Parisiens ne se contentent pas de singer leurs illustres aînés et sont parvenus à développer leur propre style : les 10 pistes qui composent The Nomad’s Path ne se cantonnent pas docilement aux poncifs du genre, elles n’hésitent pas à mélanger différents styles extrêmes et diverses ambiances, un peu à l’image d’un combo comme Furia à sa période black. D’ailleurs, l’utilisation des claviers ainsi que l’alternance des chants black et death (très minoritaires) nous fait aussi penser aux premières œuvres des Mâconnais.


Assise largement black s’appuyant sur des riffs sombres et complexes, mid tempos envoûtants soutenus par une double implacable, quelques soupçons de death bien sentis qui viennent relever le tout et conférer une agressivité salvatrice à certains morceaux (The Marvelous Gems, au début fracassant qu’on croirait tout droit sorti d’un album de Behemoth, ou les parties saccadées de The Temple), ambiances religieuses et solennelles, soli spatiaux, parties acoustiques, le mélange pourrait sembler indigeste mais les Frenchies maîtrisent bien leur art et nous délivrent une musique d’une cohérence et d’une maturité étonnantes. Ici une plage de clavier à la Arcturus, plus loin une nappe d’orgue funèbre qu’on croirait échappée d’A la quête du Passé, là un riff typiquement galderien, là un autre typé Windir, ici, une ambiance sombre et théâtrale qui lorgne du côté de Diabolical Masquerade, plus loin un mélange baroque claviers/guitares qui rappelle à notre mémoire nostalgique les excellents confrères parisiens de Love Lies Bleeding, encore après un passage épique et oriental à la Stormlord époque Mare Nostrum… Le propos est varié, les compos, qui excèdent rarement les 5 minutes, sont suffisamment riches et évolutives pour rester intéressantes et assez courtes pour ne pas lasser, malgré une certaine redondance dans les structures et les riffs.

Directement, Wandering nous entraîne dans un monde de contrastes dominé par la fausse douceur d’une boîte à musique qui égraine une mélodie naïve, et contrebalancée par une rythmique syncopée et agressive servie par des guitares acérées et une batterie technique à souhait. Le tout est frais, original, et efficace, habile mélange de black et de death aux ambiances théâtrales et baroques, et annonce un album sortant des sentiers galvaudés du black sympho. Le deuxième titre, The Marvelous Gems, développe tout le talent d’AevLord sur un morceau hybride entrelaçant en une symbiose parfaite guitares hypnotiques aux effets cosmiques et claviers futuristes à la Arcturus avec des parties brutales et blastées résolument death, pour finir sur une partie acoustique de toute beauté. Imparable.

S’ensuit une série de titres plus lents, sombres et solennels sur lesquels le groupe s’essaye à développer diverses ambiances, et même s’ils sont à mon sens moins percutants que les deux tueries qui débutent l’album, c’est sur ces pistes plus calmes que les Parisiens vont s’efforcer de développer leur identité musicale : le son des guitares, souvent très grave, ainsi que l’omniprésence des claviers, aux résonnances lugubres et mélancoliques, donnent une aura particulière à ce The Nomad‘s Path. C’est indéniable, AevLord ne mise pas tout sur la brutalité ou la rapidité, le groupe essaye plus de développer des ambiances, et d’imposer un art mélodique complexe et torturé : la musique est raffinée, élégante, sombre sans jamais être dépressive, et d’une violence maîtrisée.

Lost in Despair avec son introduction aux sonorités d’orgue grandiloquent, Raging Storm, avec son riff principal délicieusement sombre et accrocheur, l’ouverture presque power metal de Soldier’s Willpower avec ses riffs entremêlés de clavecin, chaque morceau possède ses moments de bravoure et ses petites trouvailles qui épicent l’ensemble et lui confèrent un relief appréciable qui se laissera apprécier au fil d’écoutes répétées. His Majesty Pharao, en un peu plus de 4 minutes, résume bien le riche univers de The Nomad’s Path et parvient à nous transporter dans l‘Egypte antique, avec ses chœurs graves et sépulcraux à la monotonie liturgique, ses cordes pincées, ses quelques percussions ethniques, et ses parties écrasantes et solennelles aux guitares lourdes, quasiment doom death.

Sur le papier, tout cela semblerait presque idyllique, néanmoins, ce troisième album d’AevLord n’est pas parfait : le défaut le plus préjudiciable est le manque d’agressivité qui dessert certaines compositions. Le tout est bien chiadé, accrocheur, mélodique, mais parfois un peu trop mou et lisse, et le groupe est nettement plus convaincant dans ses morceaux les plus rapides et agressifs, comme les deux pistes qui ouvrent l’album. Si ces riffs lents et rampants à l’ambiance solennelle sont indéniablement une marque de fabrique d’AevLord, ils ne sont pas assez mis en relief car les accélérations qui pourraient les mettre en valeur se font trop rares, et un mid tempo léthargique domine mollement l’ensemble. On a du coup parfois l’impression que les riffs se répètent malgré la bonne tenue de l’ensemble (dans Northern Lights, Raging Storm et Purple Haze, ils sont très similaires), ce qui a pour conséquence qu’au fur et à mesure que les pistes défilent, on écoute d’une oreille plus distraite des titres qui mériteraient plus d’attention.

De même, pour un album qui mise plus sur les ambiances que sur la brutalité, The Nomad’s Path manque encore un peu de profondeur dans les atmosphères qu‘il tisse, comme si les Parisiens, trop timides, avaient bridé leur inventivité. Est-ce le format des morceaux ( plutôt courts pour le style, on a l’impression qu’AevLord se muselle et comprime trop ses élans créatifs qui gagneraient à être plus largement développés sur des pièces plus longues), est-ce un petit manque de folie, un refus de prendre des risques qui nuit à l‘intensité de l‘ensemble, toujours est-il que les idées sont là, mais parfois trop timidement exploitées, et qu’il manque un petit quelque chose pour que la musique nous envoûte totalement. Le tout est bon, propre, carré, intelligent, fouillé, prenant et varié, mais pour une faire une comparaison judicieuse par rapport au style et à la proximité des sorties, on est encore loin de l’excellence d’un Saille qui nous envoûte de bout en bout de ses compositions lumineuses et cauchemardesques.


En conclusion, The Nomad’s Path est une très bonne sortie qui devrait contenter sans problème tous les amateurs de black sympho mélodique mais à qui il manque encore un brin d’agressivité et d’épaisseur dans els ambiances pour qu’il parvienne à vraiment transcender le genre. Gageons que si Aevlord parvient à se surpasser sur son prochain essai, le successeur de la présente galette devrait être une vraie perle…

3 Commentaires

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Icare - 28 Fevrier 2013: C'est vrai que 15/20 peut sembler un peu sévère, mais qui aime bien châtie bien! Comme j'affectionne particulièrement le style, je suis très exigeant, disons en plus que je sens que le groupe peut se transcender pour nous livrer un vrai chef-d'oeuvre, d'où ma note qui, pour certains, pourra sembler un peu sèche...

Merci pour ton commentaire en tout cas!
Solahtar - 26 Août 2013: Je m'étais commandé l'album, et je ne regrette pas mon achat, encore un super groupe français qui fait des merveilles !
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