La technicité est une chose qui s'apprend plus généralement, au fil du temps, des expériences passées. De ce fait, avoir intégré plusieurs formations durant sa carrière discographique permet aux musiciens de développer une aisance, une maîtrise de ses propres instruments. Seulement, dans le cas de ce jeune groupe nommé Paranoïd Sky, la technique est l'une des choses que le quatuor Lyonnais a pu acquérir de manière, presque complètement innée.
Mais avant d'évoquer cet aspect purement technique, détaillons cette pochette, qui à première vue, semble davantage s'inspirer des travaux de la vieille époque qu'offrir un ensemble très moderne. Au centre, l'armoire symbolise l'enfermement du groupe imposé pendant deux longues années de travail et de répétition, ce qui nous emmène finalement jusqu'en 2011, soit un an après le rassemblement du line-up que l'on connaît aujourd'hui (même si le projet a véritablement démarré en 2009 avec deux membres).
On peut donc se faire une idée générale des compositions de cet EP, pouvant réellement faire penser à une sortie des années 90' - ce que le quatuor n'hésitera pas à développer dans ses morceaux. Si le style est en lui-même, clairement heavy-rock à tendance grunge avec des références cultes telles que
Alice In Chains notamment sur "
Viper's Party" avec toutefois un son beaucoup moins oppressant, l'instrumentation reste assez lourde et s'aligne à densité égale avec la voix sur "May's Song" ou "The Last".
Par ailleurs, sur ce dernier, un bref passage (cf. à partir de 02:46) conviendra de s'immerger dans une ambiance plus ou moins sombre et inquiétante comme sur l'exemple parfait qu'est "Happy
Halloween". Un titre évocateur et très intéressant (dépassant les six minutes) où dès l'introduction, la basse claquera comme une horloge, des influences sludge se feront sentir du fait des sons sales, pessimistes, du côté punk hardcore de la section rythmique ainsi que par un chant au ton parfois démoniaque, alternant screams et passages punk hargneux et révoltés.
Le chant de Barth peut donc prendre des couleurs multiples, comme passer du punk au hard-rock ou bien partir sur des notes graves comme sur "(You've) Got a Sky" rappelant effectivement les sonorités des 90's. Au fil du morceau, on se rendra vite compte que l'instrumentation se fait de plus en plus épaisse, démarrant sur des riffs heavy-rock pour basculer sur des relents clairement doomesques et des solos, dont le jeu est parfois comparable à ceux des guitar hero. On peut donc percevoir, sur quelques passages, l'influence majeure de
Black Sabbath ayant inspiré de nombreux genres (et sous-genres) du metal avec un nombre incalculable de formations.
L'outro crade et dévastatrice de "May's Song" confirme ainsi que Paranoïd Sky est plutôt très à l'aise dans ce qu'il fait et on sent une certaine maîtrise, une technicité remarquable sur ce "Stay to Know 'Cause We Stay to See". En fin de compte, les Français, qui soit-dit en passant, n'ont encore jamais eu de groupes antérieurs s'en sortent vraiment bien et le heavy-rock qu'ils pratiquent ne manquerait pratiquement que d'une touche de folie supplémentaire voire d'une efficacité renforcée pour marquer plus encore son auditeur.
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