Solar Time's Fable

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16/20
Nom du groupe Fabulae Dramatis
Nom de l'album Solar Time's Fable
Type Album
Date de parution 30 Septembre 2017
Style MusicalMetal Progressif
Membres possèdant cet album7

Tracklist

1.
 Agni's Dynasty (Fire I)
Ecouter04:08
2.
 Stone
Ecouter04:36
3.
 Heresy (Steel)
Ecouter03:56
4.
 Sati (Fire II)
Ecouter06:24
5.
 Sirius Wind
Ecouter03:47
6.
 Coatlicue Serpent Skirt (Earth)
Ecouter05:00
7.
 Nok Terracottas (Mud)
Ecouter02:48
8.
 Forest
Ecouter01:27
9.
 Roble Para el Corazón (Wood)
Ecouter05:03
10.
 Smoke for the Clouds (Ahuirán's Water)
Ecouter05:57
11.
 Barren (Gravel)
Ecouter04:55

Durée totale : 48:01

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Fabulae Dramatis



Chronique @ ericb4

09 Octobre 2017

Une œuvre éclectique teintée de volupté et d'originalité...

Contrairement à nombre de ses pairs, l'originalité semble être le maître-mot de ce groupe metal progressif belge originaire d'Anvers. En effet, celui-ci officie, dès le début, dans un metal progressif à chant féminin, parfois mixte et calé sur le schéma de la Belle et la Bête, harmonieusement combiné à un rock avant-gardiste mâtiné de folk, de jazz, et de classique. En témoignent d'insolites associations instrumentales, où des riffs de guitare proprement metal s'imbriquent parfois à un saxophone aux variations jazzy. Sans omettre une empreinte ethnique cristallisée par l'utilisation de percussions telles le djembé ou l'orbipan. Un kaléidoscope d'influences dont se nourrissent tant l'énigmatique et déjanté « Om » (2012) que l'éclectique et présent « Solar Time’s Fables » (2017), ses deux seules productions et albums full length, riches en harmoniques et en rebondissements rythmiques, et surtout diversifiés dans leurs ambiances, et dotés d'arrangements instrumentaux de bon aloi.

Cofondé en 2011 par Isabel Restrepo (chant, programmation, sitar et harmonium (ex-Horus)), Hamlet (basse, guitare, programmation et chant) et Daniel Díaz (guitare et basse), le combo a subi quelques changements de line up pour se stabiliser autour d'un sextet, incluant désormais Isadora Cortina (chant et programmation (Ancestral Legacy)), Maxime Moreira (batterie) et Wesley Beernaert (chant). Pour son second opus, généreux de ses 11 pistes égrainées sur un ruban auditif de 48 minutes, le collectif belge a appelé de ses vœux les talents de musiciens expérimentés, à l'instar de Christhophe Lardinois (orbipan, djembé et saxophone), Billy Mickelson (violoncelle), Veerle Hemeryck (flute), Loni Cornelis (violon), Andrés Camilo Silva (piano, programmation et arrangements) et Bram van Weverberg (accordéon). De cette collaboration émane une dynamique et infiltrante galette à l'enregistrement et aux enchaînements soignés ; tout comme les paroles, essentiellement axées sur la complexité des relations entre l'homme et la nature à travers les âges, dont certaines d'entre elles s'inspirent de légendes et mythes fondateurs de sociétés traditionnelles.

Un subtil dosage entre énergie rythmique, atmosphère crépusculaire et sonorités roots s'observe et retient l'attention. Ainsi, « Agni's Dynasty (Fire I) » et « Sati (Fire II) » , rageurs mid tempi progressifs aux riffs saccadés et aux percussions traditionnelles bien senties, font évoluer, par effet de contraste, une empreinte féminine au timbre clair et des growls caverneux. A mi-chemin entre Draconian, pour sa sombre atmosphère gothique, et Eluveitie, pour sa touche folk, ces deux vénéneuses offrandes interpellent, nous attirent dans de visqueux espaces, nous bousculent même, accélérant sans crier gare le rythme de leurs frappes tout en se parant chacun d'un fin et prégnant legato à la lead guitare en bout de course.

Dans une optique plus lyrique, le combo parvient également à encenser le tympan. Ainsi, évoluant sur des charbons ardents, l'opératique et tortueux mid tempo « Heresy (Steel) » se fait théâtral, oscillant entre un heavy mélodique typé Crimson Sun et un metal symphonique estampé Dark Sarah. Isabel témoigne, en outre, d'oscillations lyriques proches de celles d'Heidi Parviainen. Ce faisant, dans une atmosphère un tantinet orientalisante, l'angélique vocaliste partage le micro avec une démoniaque et rugueuse créature, le duo de contrastes finissant par atteindre sa cible. Dans cette veine lyrique, mais doté d'une touche dark plus marquée, le mid tempo progressif « Coatlicue Serpent Skirt (Earth) », coalisant les vibes d'Eluveitie et de Theatre Of Tragedy, intrigue autant qu'il se plaît à enivrer nos sens. Dans cette mouvance, s'illustrent également l'évanescent et intrigant « Smoke for the Clouds (Ahuirán's Water) » et « Barren (Gravel) » pour son grisant solo de guitare.

Lorsqu'il ralentit la cadence, le collectif a témoigné d'une certaine élégance et d'un zeste d'originalité, qui a pour corollaire un éclectisme totalement assumé. D'une part, une chatoyante fibre jazz imprègne « Sirius Wind » à la lumière de ses subtils accords à la guitare acoustique, de ses troublantes variations au saxophone et de ses gracieux effleurements de caisse claire. Couplé à d'orientalisantes et envoûtantes impulsions de la déesse, le corps orchestral restant, quant à lui, calé sur un suave et original low tempo, ne manque pas de nous faire chavirer. Ainsi, la sensuelle ballade nous happe, nous propulsant d'un bond au pays des mille et une nuits. D'autre part, c'est à un chatoyant tango qu'il nous convie, au son d'un accordéon enjoué et d'une violoneuse assise sur le sémillant low tempo progressif « Roble Para el Corazón (Wood) ». Tout bonnement féérique.

Dans cette énergie, le groupe nous entraîne par ailleurs dans une atmosphère roots. Ainsi, dans le sillage de Coronatus et d'Elane, la caressante ballade « Nok Terracottas (Mud) » nous mène en de célestes contrées, à l'image des saisissantes inflexions de la maîtresse de cérémonie. Et ce, tout en nous immergeant dans un bain orchestral aux doux remous. Sans avoir à forcer le trait, la magie opère, la charge émotionnelle s'avérant difficile à endiguer. Tout aussi apaisant et magnétique, le bref instrumental « Forest » aux sonorités indiennes est également à retenir.

Cependant, malgré ses qualités, le propos accuse une relative baisse de régime. Le claquant mid tempo « Stone » aux riffs gras et à la basse éminemment vrombissante en est une illustration. Celui-ci mise sur ses joutes oratoires entre chant féminin clair, growls et choeurs pour tenter de nous rallier à sa cause. Ce faisant, de trop complexes harmoniques conjuguées à une mélodicité aux pâles ondulations et qui se répètent peineront à nous retenir jusqu'au terme de ce méfait.

Ainsi, on découvre une œuvre voluptueuse, originale, enjouée, parfois agressive mais sensible et un tantinet romantique, nécessitant plusieurs passages avant de l'apprivoiser. Pour son second effort, le groupe séduit par ses vibes metal symphonico-progressif autant qu'il capte le pavillon par ses touches jazz et folk. Autrement dit, le combo belge a une belle carte à jouer à l'aune de cette ragoûtante offrande, susceptible de rencontrer un écho favorable auprès d'un auditorat déjà sensibilisé par ses sources d'influence. Bref, un groupe a suivre de près.

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