Si vous êtes amateur de films d'épouvante comme "
Dracula" (
1931) de
Tod Browning ou "
Nosferatu Le
Vampire" (1922) de Friedrich Wilhelm Murnau (sans oublier "
Nosferatu Fantôme De La Nuit" de Werner Herzog, son excellent remake de 1979), ce premier album (après un EP en 1995) de
Cultus Sanguine ne pourra que vous satisfaire.
Formé à Milan en 1993, ce groupe italien pratique un style musical que l'on peut qualifier d'Horror/
Dark/
Gothic tant sa musique funèbre pourrait être utilisée comme bande-son pour ce type de film.
D'ailleurs la pochette de "
Shadow's
Blood", avec cette vieille photo en noir et blanc de la préparation des obsèques d'un jeune enfant, nous donne un avant-goût de l'ambiance de l'album.
La particularité de
Cultus Sanguine, en plus de posséder un chanteur (Ferghieph) qui alterne voix plaintive et vocaux démoniaques, réside dans l'omniprésence de nappes de claviers (interprétées par Rex Nebulah) dont la sonorité rappelle celle d'un orgue lors d'une cérémonie funéraire.
A noter que le groupe est aussi composé du batteur Custos Arcanorum et surtout du guitariste (qui tient en plus la basse sur le disque) Aqua Reigis, plus connu sous le nom de Roberto Mammarella.
Celui-ci n'est autre que le patron du label Avantgarde Music, mais également le leader de
Monumentum (une autre formation italienne qui a sorti en 1995 le très sombre "In
Absentia Christi" sur lequel figure une sépulcrale version de "Fade To
Grey", le tube New Wave du groupe Visage).
Dès "The Calling
Illusion" on est happé par l'atmosphère froide et oppressante des claviers qui se retirent (avant de revenir) pour laisser place à de mélancoliques notes de piano tandis que les vocaux se font tour à tour austères, inhumains, et calmes.
Mais c'est surtout avec le superbe "
Il Sangue", unique morceau chanté en italien au registre plus macabre, que
Cultus Sanguine se dévoile en nous offrant une véritable symphonie infernale qui pourrait être utilisée pour mettre en musique "La longue route jusqu'au pays des ombres".
Arrivé devant le château en ruines, la rencontre avec la Créature du Mal pourrait être instrumentalisée avec "
Shadow's
Blood" dont les parties vocales renvoient à celles d'un démon.
En retrait sur les premiers morceaux la guitare reprend du poil de la bête avec "We Have No Mother", un titre rapide que l'on peut imaginer être retenue pour accompagner la poursuite entre le monstre et sa victime.
Si sur "The
Graves Forgot My Name" et "On These
Nocturnal Wings" on continue à s'enfoncer un peu plus au sein des ténèbres, un peu de lumière (et d'espoir) apparaît sur "
Lady Of
Lies" dont les vocaux et les parties de claviers se font plus clairs et grandiloquents.
Coincé entre deux interludes ("Le Tombe" et "Among Shadows"), c'est avec l'excellent "
Silent Tunes Of Failling
Blood" (et son intro très
Cold Wave) que se clôture ce lugubre "
Shadow's
Blood" et sa sinistre randonnée dont on imagine la fin tragique.
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