Nouveaux venus sur la scène toulousaine, mixture assez curieuse de tout ce qui bourrine,
Nolentia est assurément Grind dans sa musique comme dans son état d'esprit. Mais on y croise aussi du
Death, du Hardcore, du Rock et du Punk, bref tout pour l'amour du bruit. Typique d'une scène DIY habituée à la démerde, le groupe se soucie peu d'être facilement accessible ou de pouvoir être mis en catalogue.
Furie grindesque associée à des passages mid tempo, voire quasiment atmosphériques, double chant guttural/déchiré, alternance de rythmes rapides et lents, construction alambiquée, on sent que les gonzes ont bien travaillé leurs compos. A vrai dire, on aurait presque envie de les cataloguer dans une scène Grind à la Relapse, cherchant avant tout à développer une personnalité propre et reconnaissable entre mille. Autre point de comparaison, les Espagnols d'
Hybrid, encore que les Toulousains soient moins sludge dans leur approche, ou pourquoi pas
Converge.
Tenter des choses sans céder à la facilité semble être le slogan de cette formation, et si on a à le leur reprocher, il faut bien dire qu'on est parfois perdu sans bien comprendre leurs intentions : un aspect un peu fouillis, un assemblage de contrastes trop forts ou pas assez reliés, peut-être l'envie de dire trop de choses par chanson. Ce qui sauve le tout et indique clairement le potentiel du groupe, c'est que cet apparent foutoir est très maîtrisé. Tous les musiciens sont parfaitement à l'aise, et malgré une production un peu déséquilibrée, notamment sur le son de batterie, on sent qu'on a affaire à une formation qui a un potentiel énorme. Et par moments ils savent se faire foutrement accrocheurs, comme le break magistral de Kanske.
Pas Grind'n'Roll au sens d'
Aenima, donc, mais un groupe qui pourrait devenir l'exemple typique de la formation plus appréciée à l'étranger qu'en France, tant le public de ce pays est souvent trop timoré par rapport à ce que ses musiciens sont capables d'offrir. Et il est évident que
Nolentia a beaucoup de choses à offrir, pour peu qu'ils organisent un peu leur chaos.
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