Russell Allen, au même titre que
Jorn Lande (avec qui il a déjà collaboré plusieurs fois, d’ailleurs un nouveau cru de leur projet
Allen-Lande se profile alors que j’écris ces lignes) ou Tobias Sammet, fait partie de ces chanteurs de Heavy
Metal très appréciés de la génération actuelle notamment grâce au bien connu
Symphony X où il officie depuis le milieu des années 90’. Le succès, ça se défend. Ainsi, en 2005, monsieur Allen décidait de montrer une bonne fois pour toutes de quel bois il se chauffe, et pas n’importe comment.
Outre l’évident poste de chanteur, c’est également à la guitare, la basse et sur certains solos de claviers que le touche-à-tout allait tenter de se distinguer.
Et comme si cela ne suffisait pas, «
Atomic Soul » nous emmène sur un tout autre terrain que celui du Prog’ ou du Symphonique, ou même du Heavy. Ici, vos oreilles doivent plutôt s’attendre à ouïr un
Hard-Rock teinté seventies, assez gras et rentre-dedans la plupart du temps. Vocalement, vous vous doutez que c’est également un terrain où Russell n’avait encore emmené personne jusqu’ici. Certes, on reconnaît le timbre de voix parfois criard et à d’autres moments très mélodique, mais les influences du Californien ressortent de façon flagrante. Ce sont les mêmes que celles du chanteur de
The Answer, à n’en pas douter tant certaines lignes de chant prennent le même ton chez lui que chez Russell. Bref, ça voyage avec entrain entre
Black Sabbath,
Led Zeppelin,
Rainbow, un peu de
Deep Purple…
Impossible de ne pas remarquer comme ces grands groupes ont marqué le chanteur à l’écoute de «
Blackout » ou « Voodoo
Hand ». Cela dit, la formule, depuis le temps, on la connaît légèrement par cœur, pas facile d’innover dans un tel style. La parade ? On n’innove pas, mais on balance des morceaux qui dépotent et où on peut s’éclater à volonté derrière son micro (« Voodoo
Hand » encore une fois, « Seasons of
Insanity » où Russell se montre très, très rageur pour le plus grand plaisir de l’auditeur surtout si ce dernier a envie de pousser une petite gueulante).
Cela étant, le disque – et c’est un élément qui m’a semblé indispensable lors des écoutes – reste un minimum aéré, on a le temps de reprendre son souffle avec la ballade (quand même assez costaude) « The Distance » et son couplet lancinant mais accrocheur, ou encore avec «
Angel », titre plus posé lors du couplet, mais entraînant en diable dès le premier des deux excellents ponts qui nous mènent vers un refrain pas prise de tête (encore que, ça rentre vite dans la caboche mais qu’est-ce que c’est bien foutu, en même temps vu les influences le bonhomme est à bonne école).
En revanche, «
Gaia » pourra plaire de façon plus sûre aux fans de la première heure de
Symphony X, avec son côté plus orchestral sur le riff principal et ses ambiances lors du refrain et du break. Un élément bienvenu, comme je l’ai dit, pour éviter toute indigestion de morceaux
Hard de bonne facture mais tous dans la même veine. Et puisqu’on en est aux titres qui se démarquent vraiment de la ligne directrice de l’album, parlons un peu de l’excellent « We
Will Fly », muni de superbes claviers bien rétro couplés à divers instruments allant du piano à la guitare sèche, et arborant un côté jazzy et légèrement Prog’ du haut de ses presque huit minutes. Changements de rythme, refrain épique, voix plus posée, break planant : sans conteste l’un (si pas le) grands moments du disque.
Après cet intéressant passage dans les nuages, il est temps de redescendre un peu sur Terre, et de conclure par ailleurs. Et pas n’importe comment je vous prie : en secouant la tête. Lorsque «
Atomic Soul » débarque, c’est le moment de se déchaîner (n’hésitez pas à faire le boxon dans votre salon, vous rangerez après !) sur cette cavalcade rythmée. Russell nous sert un refrain où il est bien en voix, assez haut perché sans non plus exagérer dans les aigus. Pour un final, c’est un final !
Russell Allen a prouvé avec son «
Atomic Soul » qu’il n’était ni muet, ni manchot, et qu’il était capable de pondre un album de
Hard bien foutu, sympathique, et à l’ancienne. Le disque ne fera pas date, on l’a compris, mais les amateurs de
Hard Rock assez couillu et les fans de Russell Allen un tant soit peu ouverts à autre chose que du Prog’ ou du Sympho’ devraient être à la fête.
16/20
On peut dire que tu sais comment donner envie de découvrir la bète!
Très bonne chro on sent vraiment que tu as aimé l'album, d'ailleurs je fus surpris de voir la note finale tant tu en parles avec passion, j'aurais imaginé que tu lui donnerais plus.
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