AC/DC est une icone. AC/DC est une institution. AC/DC est celui qui durant de nombreuses décennies aura définis non pas une direction mais la direction à suivre pour cette frange
Hard Rock fortement influencé par le Rock et le Blues. Les groupes s'inspirant de manière plus ou moins subtile, et souvent plutôt moins que plus d'ailleurs, de leurs travaux auront toujours été légion (et le seront probablement toujours). Tout comme d'ailleurs ceux tentant de bâtir leur renommé en reprenant simplement les pistes les plus emblématiques de la formation native de Sydney et en tentant d'y intégrer, ici ou là, quelques ingrédients issus de leur propre créativité. Souvent, soyons francs, le résultat que nous offrent ces Tribute Band n'a que peu d'intérêt sinon celui de montrer davantage encore, si besoin en était, le talent des frères Young. Black Rosie est un groupe allemand qui fait parti de cette catégorie là. Cependant, à contrario des wagons entiers de ces petits camarades de jeu, cette nouvelle formation a la particularité d'être composée uniquement de femmes. Et une particularité, dans ce milieu où elles sont extrêmement rares, c'est déjà pas si mal.
Musicalement, il n'y a pas grand chose à dire s'agissant de toutes celles qui, ici, use d'un quelconque instrument tangible. Basse, guitares, batterie, rien n'est en mesure d'éveiller un quelconque soupçon nous permettant de sortir l'échafaud. S'agissant de la chanteuse, sa voix est délicieusement voilée et brumeuses. Elle nous rappelle, avec tous les guillemets et les précautions qui s'imposent, un peu, celle de l'immense Janis Joplin. Même si je trouve cette voix remarquable, je ne suis pas certain qu'elle soit du meilleur effet sur les titres les plus vivaces et remuants d'AC/DC. Mais passons à la suite.
Pour ce qui est des morceaux, si vous êtes en train de lire ce texte, déjà bravo et courage vous êtes bientôt au bout et, ensuite, normalement j'imagine que vous devez déjà en connaitre certains. Parlons donc de Back in Black où la chanteuse s'engouffre dans un parti-pris un peu étrange consistant à ne pas toujours chanter les entames de refrains mais juste à les scander. Je sais bien que ça peut paraître anecdotique mais, personnellement, je trouve que cela donne un certain genre au morceau qui, je le crois, n'est pas vraiment dans l'esprit de l'original. Dommage donc. Pour ce qui est de Whole Lotta Rosie, même si l'interprétation est tout à fait correct, on ne pourra s'empêcher de penser qu'elle manque, un peu, de dynamisme ou de mordant (notre cher ami
Bernie Bonvoisin dirait sûrement de "couilles" mais je vais m'abstenir de franchir ce pas qui me mènerait tout droit vers une crasse misogynie qui ne me ressemble mais alors pas du tout).
Highway to
Hell nous offre un déroulé un peu plus lancinant et chaloupé dans lequel la voix "Bluesy" de
Karo s'insinue avec charme et brio. Tout comme sur
Sin City,
Hell Ain't A Bad Place To Be ou
Live Wire.
La plupart des titres, d'ailleurs, même ceux connus pour être les plus "sauvages" revêtent ici un aspect très sensuel et une certaine lenteur qui ne leur sied pas toujours. C'est le cas aussi pour ceux captés en
Live qui paraissent éteins (c'est particulièrement frappant sur Hells Bells par exemple). Encore un parti-pris étrange.
Playin' AC/DC, le seul morceau original, est plutôt sympathique même si, évidemment, il ne nous donnera rien à entendre qu'on ait déjà entendu ailleurs.
Au final, difficile de mettre une note à une telle entreprise sans se poser la question fatidique de savoir ce que l'on doit noter exactement, les chansons d'AC/DC? L'interprétation de Black Rosie? Les deux? Quoi qu'il en soit le travail de ces filles manque clairement d'énergie et d'impact. Si ça convient parfaitement aux chansons les plus charnelles et lancinantes des Australiens, en revanche, c'est nettement moins séduisant dès lors qu'elles interpréteront ces autres sensées être plus remuantes et fiévreuses.
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