Au milieu des années 90 Scott Jensen expliquait qu’au Danemark tu avais deux solutions, je cite : « …draguer des pétasses maquillées qui ne se laissent jamais baiser ou jouer du Death ».
Infernal Torment a choisi le Death et également de prendre de force les connasses qui ne sont pas d’accord…
Les deux guitaristes
Jakob Hansen (à ne pas confondre avec Jacob, membre de
Invocator et ingénieur du son émérite) et Poul Winther s’entourent en 1992 du bassiste Steffan Larsen, du terrible grogneur Scott Jensen et du batteur Martin
Boris dans le but de jouer la musique la plus violente possible. Après deux démos les danois obtiennent un contrat chez Progress (futur
Die Hard) Records et réenregistrent les morceaux des démos sur cet infernal Full Lenght nommé Man’s
True Nature (1995).
Impossible de passer sous silence cette géniale pochette de l’artiste Tynde, qui fera dresser les cheveux sur la tête aux âmes sensibles et fera passer celles de
Cannibal Corpse pour des gentils dessins rigolos.
Musicalement, Man’s
True Nature est en parfaite adéquation avec l’Artwork, l’influence première du combo est clairement
Suffocation,
Infernal Torment propose les mêmes riffs de guitares rapides et techniques soutenus par le martelage de Martin déblatérant des blast-beats proches de ceux de Mike Smith, même si sa capacité technique sur les breaks et autres roulements n’est pas aussi développée que chez la légende précitée.
Taking Advantage of a
Virgin enfonce tout d’entrée de jeu sur un déluge de violence, le tout avec la basse de Steffan grasse comme du saindoux par dessus, le solo torturé conclue le titre en accentuant encore le malaise. Et c’est comme ça durant la demie-heure de la galette, même si les morceaux ont une intensité égale, on pourra citer le destructeur Perveted, catchy et brutal à souhait avec un chant monstrueux. Scott Jensen aura d’ailleurs très certainement influencé bon nombre des growleurs de Slam Death actuels, tous plus caricaturaux les uns que les autres désormais.
La production crasseuse et écorchée sied à merveille à ce disque rageur, toutefois les guitares auraient mérité un peu plus de volume, on aurait aimé entendre davantage la dextérité de la paire Hansen / Winther sur les riffs alambiqués de No longer notamment. Cependant la durée parfaite de 30 minutes et des brouettes n’autorise pas l’ennui, on se laisse ainsi traîner de force dans la boue et rouer de coups (ben oui, vous croyez avoir affaire à qui ?) jusqu’à la fin, appréciant au passage des titres dévastateurs comme
Instincts, peut-être le titre le moins inhumain et le plus construit de l’album.
Alors que les groupes de Death ultra brutaux qui débarqueront bientôt en nombre commencent tout juste à poindre le bout de leur nez avec
Krisiun en chef de file,
Infernal Torment développe une fureur presque inédite à ce jour, en utilisant l’outrance tant musicalement que dans l’artwork où les paroles (When Daddy Comes
Home, je ne vous ferai pas un dessin…). Lourd, ultra guttural, rapide, crasseux mais encore suffisamment technique, le style de
Infernal Torment sera repris à leur compte par des combos comme
Deeds Of Flesh ou
Disgorge.
Cette offrande aurait pu devenir un grand classique si seulement l’influence de
Suffocation n’était pas aussi présente dans les compositions, mais ne boudons pas notre plaisir, la violence de Man’s
True Nature donne envie de tout casser et de tuer tout le monde, c’est d’ailleurs son but premier. Préparez vous pour le passage à tabac !
BG
Content de te voir à nouveau Tonio, tu te fais rare depuis quelque temps...
D'ailleurs j'avais hâte de l'écouter car à l'époque un certain zine avait déclaré:"INFERNAL TORMENT ferait passer CANNIBAL CORPSE pour des nonnes...".
Ha, ha, si ça c'était pas de l'argument béton quand t'es ado...
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