Si il est impossible de nier l'impact qu'a eu Motörhead au sein de la scène Heavy
Metal (sans parler du grand nombre de groupes qui ont repris l'un de ses morceaux) il est par contre plus difficile de trouver des formations qui, comme ce fut (partiellement) le cas de
Tank sur "
Filth Hounds Of
Hades" (1982) et
Vulcain sur "Rock 'N' Roll Secours" (1984), s'inspirent ouvertement de la bande à Lemmy Kilmister.
C'est pourtant dans cette voie sans issue (Motörhead étant inimitable) que se sont engagés les américains de
Beowülf.
Formé à Venice (Californie) en 1981 sous le nom de
Black Sheep le groupe se compose de Dale Henderson (chant/guitare), Mike Jensen (guitare), Paul Yamada (basse), et Roger DeGiacomi (batterie).
En 1983 Roger DeGiacomi abandonne les baguettes pour devenir manager (Michael Alvarado le remplace derrière les fûts), et rebaptise la formation
Beowülf afin d'éviter toute confusion avec son homonyme de
Los Angeles.
Après avoir donné de nombreux concerts dans les bars et les clubs de sa région
Beowülf participe en 1985 (avec les titres "
Taste The Steel" et "
Unicorn") à "Welcome To Venice", une compilation éditée par
Suicidal Records (le label crée par les membres de
Suicidal Tendencies) sur laquelle il partage l'affiche avec d'autres groupes de Venice comme
Excel et No
Mercy.
Signé sur ce même label
Beowülf enregistre puis sort l'année suivante son éponyme premier album produit par Mike Muir (chanteur-leader de
Suicidal Tendencies).
Sur cet intense disque les californiens nous offrent des morceaux très influencés par Motörhead que ce soit dans la vitesse d'exécution, le caractéristique son de guitare, mais surtout dans cette façon si singulière d'utiliser la basse comme une guitare rythmique.
Seule la voix de Dale Henderson, moins grave que celle de Lemmy Kilmister (même si sur certains titres il s'essaie à un chant plus rauque), permet à
Beowülf de se différencier de son modèle.
Pourtant si Motörhead (accompagné d'une pincée de Hardcore) reste l'influence principale de
Beowülf, sur "
Taste The Steel" et "Americanizm" les californiens n'hésitent pas à aller s'approvisionner en riffs chez le "
Kill 'Em All" (1983) de
Metallica tandis que sur "
Belligerence" ils balancent un morceau de Punk/Hardcore à la
The Exploited !
En 1988
Beowülf signe sur Caroline Records (filiale de
Virgin Records), et entre à nouveau en studio enregistrer "
Lost My
Head...But I'm Back On The Right
Track".
Avec ce second album intégralement composé par Dale Henderson (ce qui n'était pas le cas sur le disque précédent) le groupe continue à s'imprégner de Motörhead (le chanteur-guitariste va même jusqu'à porter la moustache pour pouvoir ressembler à Lemmy Kilmister !) comme l'atteste "Muy Bonita", le premier titre qui rappelle par moments le morceau "Motörhead".
Cette obstination perdure avec "Flare", les excellents "Plastic People" et "Hippy Liquor", ou encore "Done Got Caught" et "Winer Diner" sur lesquels
Beowülf s'attache à perpétrer le son du triptyque "
Overkill" (1979)/"Bomber" (1979)/"
Ace Of Spades" (
1980).
Cependant sur "Fuzzy Princess" et "One Chance" Dale Henderson et son groupe élargissent leur champ d'action en proposant des titres moins intenses dans la veine de "Orgasmatron" (1986) et "Rock 'N' Roll" (1987).
"
Lost My
Head...But I'm Back On The Right
Track" se termine avec "Cruisin'", une reprise (c'est la mode en 1988) quelque peu décalée du chanteur Smokey Robinson où le Rhythm
And Blues originel s'efface au profil d'un rude Heavy Rock.
En 1991, confronté aux départs de Mike Jensen, Michael Alvarado, et Paul Yamada (qui décédera d'une overdose en 1995), Dale Henderson recrute de nouveaux musiciens puis enregistre en 1993, sous l'abréviation B.W.F, l'album "
Un-Sentimental".
Sur ce disque le groupe abandonne son Speed Rock Motörheadien pour un Hardcore Metallisé, un style qu'il perpétuera sur "
2 Cents" (1995) l'album suivant édité à nouveau sous le nom
Beowülf.
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