Let's Face it

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16/20
Nom du groupe Ommatidia
Nom de l'album Let's Face it
Type Album
Date de parution 16 Mars 2015
Style MusicalDark Metal
Membres possèdant cet album8

Tracklist

1. Immaculate 05:12
2. Sunspot 04:56
3. Dark Swelling 03:45
4. Soiled 07:10
5. Seeping Black 04:23
6. Antagonism 05:32
7. A Lack of Contrast in Life 04:50
8. Coming Full Circle Pt. I 02:46
9. Coming Full Circle Pt. II 03:42
10.Coming Full Circle Pt. III 06:16
Total playing time 48:32

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Ommatidia


Chronique @ ericb4

29 Mars 2015

Un message fort à l'inspiration féconde nous est envoyé à l'aune de cette mature production !

Suite à leur premier opus, « In This Life, or the Next » (2011), fort bien accueilli à la fois par la presse et par le public, le groupe de dark mélodique français nous revient avec un second propos musical quatre ans plus tard. Et ce, à l'aune des dix pistes d'un « Let's Face it », distillant un son plus heavy et doublé d'une approche plus rock que par le passé, tout en conservant un côté sombre et harmonieux propre au style du combo.

Le quintet francilien nous accueille sobrement au regard de l'artwork de la pochette signé Hicham Hadaji, à l'image d'une ampoule grillée trônant au centre d'un cadre dépouillé de tout artifice, au pied de laquelle git une mouche qu'on croirait morte. Au-delà des apparences, c'est un subtil jeu de contrastes qui est mis en scène, entre l'ombre, symbolisée par l'insecte agonisant, et la lumière, à l'instar de l'ampoule, elle-même éclairée par une source lumineuse en surplomb. L'art du détail se ressent déjà là. On l'observe également au regard de la qualité du mixage, équilibrant parfaitement les parties instrumentales et vocales et permettant une mise en relief suffisante pour percevoir distinctement chaque instrument sollicité. L'enregistrement, quant à lui, autorise un suivi optimal des pistes, nous octroie très peu de sonorités parasites ainsi que des enchaînements convaincants. On le doit à la patte experte de François-Maxime « Bootz » Bouteaux (Les Liens Du Son), celui-ci ayant également réalisé le mixage, et au sensible doigté d'Olivier t'Servrancx (C&P Studio). Enfin, le mastering a fait l'objet d'une attention particulière de la part de Mobo (Conkrete Studio).

Faisons maintenant les présentations. Le membre fondateur en la personne du guitariste Nicolas Chevrollier (ex-The Old Dead Tree) ouvre la marche, suivi du bassiste Vincent Danhier (ex-The Old Dead Tree), du batteur Olivier Rouget (ex-Sinn/Far From Your Sun), du lead guitariste Gilles Vardon (ex-Jarell), sans oublier le chanteur Guillaume Richard (ex-Dustbowl). Ainsi, tant le sens du détail technique que la qualité des lignes mélodiques n'ont manqué à l'appel. Et cela, sur les quasi cinquante minutes que compte la galette. Un travail de fond a aussi été réalisé sur les paroles, les textes témoignant d'un jeu d'écriture affirmé. Puissance maîtrisée de la section rythmique, justesse dans les tempos, fluidité des harmonies, créativité féconde et arrangements de bonne facture apparaissent à l'écoute de ce généreux opus. Sur cette auto-production, on y décèle, en outre, des courants d'influences variés. Aussi, certaines pistes renvoient aux accords enjoués contenus dans les derniers albums d'Amorphis, à l'obscure atmosphère d'Alice In Chains, aux arpèges patinés de Live ou aux nuances mélodiques de The Mission, voire à Katatonia sur certains couplets.

Une armure rythmique puissante d'obédience heavy s'observe sur plusieurs passages et renseigne sur le projet du groupe d'avoir souhaité densifier le relief acoustique de son corps orchestral. A commencer par l'entame de l'opus « Immaculate », introduite par un son de guitare saturée suivi d'une lead guitare souriante, avant que la cavalerie rythmique ne se mette en branle, et de quelle manière ! Difficile de passer outre les refrains habilement mis en lumière par les inflexions vocales de l'interprète qui, par ses médiums en voix de gorge, égraine un chapelet de jolies ondulations, avec en prime, quelques belles montées en puissance et tout en finesse. On assiste aussi à un premier pont en riffs griffus ainsi qu'à un joli solo de guitare, précédant une reprise en refrain des plus immersives. Un second pont nous amène sereinement vers la fin de la piste avec le doux sentiment d'avoir vécu un moment de pure jouissance auditive. Dans cette veine s'inscrit également « Coming Full Circle (Part I) », brève plage instrumentale, disséminant une rythmique heavy progressive non sans intérêt, même si la ligne mélodique semble moins étincelante que sur le morceau sus-cité. Sur fond d'ambiance urbaine, une guitare saturée cherche son chemin avant qu'un enchaînement avec la section rythmique ne s'opère. Ainsi, ces quelques instants d'une densité orchestrale confondante ont permis de nous immerger avec délice dans une mer limpide à la profonde agitation intérieure. Premier essai transformé pour le combo.

Le groupe a aussi veillé à accélérer la cadence pour nous inviter à le suivre dans son univers dark mélodique. Ainsi, l'incandescent « Dark Swelling » nous étreint par ses riffs aiguisés et une rythmique aussi entraînante que l'environnement de l'instrumentation se fait harmonieux. Par moments, les saccades et le savoureux solo de guitare peuvent renvoyer à l'empreinte de Live. Tout aussi énergique, « A Lack of Contrast in Life » nous imprègne de son solo de guitare virevoltant et de sa véloce rythmique, syncopée par instants. De fines impulsions vocales viennent nous effleurer et contribuer à enjoliver les refrains de leur chatoyante présence. Toutefois, on aurait pu espérer davantage de coloration mélodique sur les couplets pour remporter l'adhésion. Dans cette lignée, non sans rappeler At Vance, le dynamique « Coming Full Circle (Part II) » nous agrippe par ses riffs frénétiques, ses couplets nuancés et ses refrains invitants. La patte du combo se retrouve néanmoins dans l'ambiance résolument dark de ce morceau qui, parfois, est en proie aux répétitions de séries de notes. Là encore, en dépit de ces relatives carences mélodique, on ne lâche pas prise un seul instant.

Plus encore, le groupe a voulu jouer sur les contrastes, à l'instar de ses variations rythmiques, vocales, ou encore environnementales.
Ainsi, les effets de relief n'ont pas manqué sur les pistes où le batteur a diversifié sa proposition rythmique. On l'observe notamment sur « Sunspot », oscillant entre frappes toniques, passages syncopés et cassures. A cet effet de contraste s'ajoutent des changements de tonalité, une ambiance torturée alternant avec une lead guitare traçant un chemin mélodique incitatif à l'adhésion. Ce titre à la technicité éprouvée et à l'univers vocal si singulier n'est pas sans rappeler Amorphis dernière mouture. Le morceau s'achève sur quelques délicats arpèges à la guitare.
Dans cette mouvance, la fresque « Soiled » offre également une belle palette de contrastes. Une rythmique soutenue nous accueille avant d'évoluer en mid-tempo et, parfois, nous confronte à des ruptures insoupçonnées. Les jeux de guitare softs rappellent ceux d'Opposition au moment où la lead guitare magmatique et les soli fringants nous rappellent ceux de Live. Un intéressant break vocal se fait surprendre par une reprise en guitare/voix des plus intenses. Quant à la capacité d'immersion des refrains, il s'est avéré délicat de la mettre en défaut tant la densité et la profondeur du corps vocal, à la manière de The Mission, a contribué à leur mise en exergue. Les jeux de contrastes sont plus marqués encore sur son voisin « Seeping Black » où on ne peut s'attendre à rien de ce qui va se présenter. Une rythmique contenue, des riffs arrondis et une voix lumineuse nous introduisent dans un univers apparemment sans surprises. Ce serait sans compter avec l'arrivée de grunts caverneux, des jeux d'ombre et de lumière atmosphérique, des refrains plus furieux que prévu, auxquels s'adjoint un solo de guitare fuligineux, à la façon de Pendragon. Et ce, sans perdre le fil d'un chemin harmonique affriolant.

On en cherchait une et on l'a trouvée, la ballade de l'opus ! Ce n'est pas avant l'outro « Coming Full Circle (Part III) » que l'on percevra ces notes ouatées, propices à la captations de nos émotions. Encore qu'il s'agit davantage d'une ritournelle progressive à la touche dark que d'une classique ballade. Non sans évoquer The Mission, une guitare acoustique déploie de jolis accords à l'ouverture, avant que l'empreinte vocale de l'interprète ne nous offre de fines modulations tout le long. En outre, des variations atmosphériques apparaissent, ici aussi, entre les cristallines inflexions du maître d'oeuvre et les sombres et rocailleuses vocalises d'un inquiétant growler. On suit cependant la ligne mélodique de ce titre sans sourciller ainsi qu'une lead guitare au top de sa forme. On clôt donc le dernier chapitre de bien belle manière.

On ressort de l'écoute de cet album avec le désir d'y revenir. Au bout de quelques passages en boucle, on s'en imprègne progressivement. Ainsi, les subtilités techniques s'offrent peu à peu, et l'on peut alors ressentir pleinement la magie de l'instant fragile. C'est dire que le groupe est loin d'avoir ménagé sa peine. Et ce, à l'image d'un travail individuel et collectif en studio minutieux, laissant ainsi peu de place aux approximations pour cette production artistique.

On conseillera cet album à tous les amateurs de dark melodic metal, notamment à ceux que les sources d'influence ont marqués. D'autres publics encore pourront y trouver quelques points d'accroche, l'accessibilité des chemins mélodiques et l'habileté des passages techniques aidant.

On peut légitimement penser que le groupe n'en restera pas là et que, précisément, ce message musical jouera le rôle de fer de lance pour réenclencher le processus de dynamisation de sa carrière. Arguons que, selon votre humble serviteur, celui-ci a encore de beaux jours devant lui, cette mouture étant parfaitement en mesure de capturer les émotions d'un public plus largement acquis à sa cause qu'il ne l'est pour le moment. Du moins, on ne peut que le lui souhaiter...

2 Commentaires

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frozenheart - 30 Mars 2015: Texte toujours impeccable ericb4 !
Par contre pour la musique, je trouve ce" Let's Face It " un poil en dessous du précédent et une impression de déjà entendu,dommage !
Peut-être que mon avis changera au bout de plusieurs écoutes, à revoir pour ma part !
ericb4 - 31 Mars 2015: Merci pour le compliment et ton regard sur l'oeuvre. Au bout de plusieurs écoutes approfondies, j'ai trouvé ce petit plus qui fait qu'on finit par y adhérer. En outre, cet opus s'avère plutôt bien mixé, avec de belles qualités d'enregistrement et des arrangements convaincants. Cela dit, j'ai bien apprécié aussi leur album précédent, tout à fait à la hauteur de mes attentes.
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