Le Sacrifice d'Ymir

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16/20
Nom du groupe Valknacht
Nom de l'album Le Sacrifice d'Ymir
Type Album
Date de parution 11 Mars 2014
Style MusicalBlack Pagan
Membres possèdant cet album19

Tracklist

1.
 Normandnorum Ira
 03:07
2.
 Bataille de Maldon
 09:32
3.
 Chants de Guerre
 06:45
4.
 Sur les Ruines de Rome
 08:37
5.
 Le Sacrifice d'Ymir
 10:07
6.
 De Murmures et de Givre
 07:17
7.
 Que le Sang Constelle Mes Mains
 07:24
8.
 Le Carmin des Anges
 04:56

Durée totale : 57:45

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Valknacht


Chronique @ AlonewithL

21 Avril 2014

Le Sacrifice d’Ymir s’illustre comme une divine surprise.

Peut-on à cette heure parler de scène pagan québecoise ? Nous avons les exemples de « Catuvolcus », de « Nordheim », voire même de « Blackguard », bien que celui-là se situe un peu à part compte tenu de ses liens avec la musique inclassable de « Children Of Bodom ». On pourra en plus ajouter « Valknacht » qui publie un troisième opus, trois années après la sortie de « Chants de Guerre », album prometteur pour la suite de leurs aventures et annonçant un black pagan très épique, incorporant un bon dosage symphonique, que l’on catalogue parfois dans ce que certains nomment le « heathen metal ». Cela étant, l’œuvre, bien que respectable, était loin de s’avérer un franc succès. L’exercice manquait de profondeur et semblait souffrir de la même linéarité que les ouvrages de « Catuvolcus » (qui était loin de démériter). La troupe québécoise, qui s’évertue en plus à défendre la langue française, semblerait bien avoir pris de la bouteille et arrondit les formes. Tout sacrifice mérite récompense. « Le Sacrifice d’Ymir » vient récompenser les efforts d’un groupe qui vise les devants d’une scène québécoise en pleine émergence.

Le groupe ne pouvait être véritablement estimé pour la qualité de ses ambiances. II semble y avoir réfléchi depuis. On pouvait jusqu’alors s’accorder sur le manque de reliefs, surtout quand on est amené à écouter un album entier, les pistes bout-à-bout. Ce ne sera pas le cas de celui-là. On pressent dès l’introduction un réel effort accordé à la présence des orchestrations, de sons graves, profonds et cuivrés. « Normannorum Ira » est irrigué par les ballotements de la mer. Cette introduction vise à nous impressionner, à tester l’auditeur. D’abord pesant, ténébreux, il devient rayonnant, éblouissant et majestueux. « La Bataille de Maldon » poursuit la formidable brise épique entamée par « Normannorum Ira », et s’accompagne d’une musique et d’un chant très inspirés, nous proposant une sorte de mix entre « Catuvolcus » et « Equilibrium ». En fait, le titre s’illustre par une étonnante vitalité, une intensité qui doit à la multiplicité de couches musicales qui se superposent. C’est un flot dense, mélodieux et cuivré, qui doit une part de sa solidité au growl ferme de Thorleïf.

Ce déluge dévastateur n’est cependant point comparable à l’exaltation de « Sur les Ruines de Rome », titre où on perçoit un hurlement féminin enragé au tout début. Celui présumé de Boadicée, reine des bretons, qui poussée par l’humiliation et le viol de ses filles, mena une guerre sans merci aux romains. Ce morceau lui est consacré et diffuse la rage de cette noble femme tout le long. Cette colère est toutefois alternée par quelques riffs pagan et mélodies de flute. « Sur les Ruines de Rome » est le véritable point d’orgue de l’album, absolument irréprochable. Le growl allié au chant féminin façon Cadaveria participe grandement à cet exploit. A propos de chants, revenons-en à « Chants de Guerre », qui parait avoir été réalisé à l’origine pour l’album précédent qui porte ce nom. Le rythme est ici moins soutenu, mais très aguerri. L’auditeur sera littéralement capté par des paroles percutantes chantées avec une grande conviction.

La forte teneur pagan de « Chants de Guerre » est à rapprocher à « Que le Sang Constelle mes Mains ». Le titre se distingue par sa rythmique syncopée et la plus grande place laissée aux percussions. Ce cas pourrait être à rapprocher à certaines performances de « King Of Asgard », notamment pour son atmosphère un peu plus ombrageuse que l’ordinaire laissé par l’album. Les renforts épiques en fond sonore parviendront momentanément à dissoudre cette obscurité. Ils joueront par contre en binôme pour recréer une ambiance apocalyptique sur « Le Carmin des Anges », plus proche d’un black metal mélodique à la « Naglfar ». Une certaine tension est également perceptible à travers le titre éponyme, à la différence que les guitares et la batterie s’emballent totalement. Cette fluidité, ajoutée à un rythme effréné, à des mélodies de flute, nous font graviter autour des compositions d’« Arkona », période « Vo Slavu Velikim »/« Ot Serdtsa K Nebu ». La frénésie décelée sur « Le Sacrifice d’Ymir » se distingue de la docilité bouffie chez « De Murmures et de Givre », largement dominé par les sons cuivrés. Peut-être le morceau le plus symphonique de l’album, même si la batterie et les guitares comptent ici quelques moments de révolte, et font part à ces instants d’une virulence sans faille.

En 2011, « Valknacht » n’a laissé qu’un simple sentiment agréable sur « Chants de Guerre ». Le combo était alors loin de rivaliser avec les grands d’Europe. On n’avait jusque-là qu’une attitude très passive vis-à-vis du pagan des cousins d’Outre-Atlantique, avant tout respectés pour l’usage de notre langue, que nous ne respectons pas assez chez nous. Notre regard bienveillant devait beaucoup à des liens immuables vieux de plus de trois siècles. Depuis, « Valknacht » a taillé dans la masse, pris des courbes et de la résistance. Il est devenu bâtisse des dieux, comme Ymir est devenu Midgard, la bâtisse de toute vie sur Terre après sa chute. Notre filiation ancienne n’est plus alors qu’une raison fragile de notre estime. Les hommes encouragent celui qui porte leurs couleurs, les dieux encouragent ceux qui les surprennent. Force est d’avouer que « Le Sacrifice d’Ymir » s’illustre comme une divine surprise.

15/20

3 Commentaires

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Darksaucisse - 22 Avril 2014: Merci pour cette chro' bien sympathique !

J'avais déjà bien aimé le précédent effort "Chants de Guerres" des québécois, et les extraits écoutés de ce petit nouveau m'ayant beaucoup plus, il se trouve être déjà sur ma want-list prêt à débarquer à la prochaine commande !

Un jeune combo à surveiller de prêt !
AlonewithL - 22 Avril 2014: Valknacht a quasimment dix ans d'existence, tout de même ^^ Ils sont aussi un peu plus vieux que leurs compatriotes Catuvolcus et Nordheim. Ce troisième album est toutefois beaucoup plus mâture et donne vraiment espoir dans l'avenir de cette formation.
Darksaucisse - 22 Avril 2014: Oui enfin jeune en terme de renommée... ^^
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