L'Hymne à la Joie

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17/20
Nom du groupe The Cosa Nostra Klub
Nom de l'album L'Hymne à la Joie
Type Album
Date de parution 12 Novembre 2007
Enregistré à Drudenhaus Studios
Style MusicalBlack Industriel
Membres possèdant cet album141

Tracklist

1. L'Hymne à la Joie 01:28
2. Cosa Nostra Klub 04:30
3. The Martialist 04:17
4. Total Eclipse of Dead Europa 04:12
5. Vote for Winners 04:15
6. Die Holzhammermethode 07:05
7. Dinner Is Ready 04:35
8. The Doomsday 04:31
9. Inexorable Parade 05:41
Total playing time 40:06

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The Cosa Nostra Klub


Chronique @ guillty

04 Janvier 2008
Reformés à l'occasion de la séparation de Anorexia Nervosa, The Cosa Nostra Klub ont déjà fait couler pas mal d'encre. Notamment coupables d'un album d'Indus/Black, à juste titre intitulé "Ultraviolence Uber Alles", qui en a fait hurler plus d'un, dans la directe lignée d'un Thorns ou d'un The Kovenant, la question se posait donc : quel méfait nos chers Hreidmarr et Valnoir allaient-ils bien pouvoir commettre pour se relancer ?

On retrouve dans ce nouvel album beaucoup d'éléments d'Ultraviolence Uber Alles, bien qu'il en soit également très différent. On a toujours cette provocation crue et délirante, dans l'artwork, dans la musique et dans les textes à la fois. D'appels au suicide et au meurtre généralisé, on est passé cette fois-ci à quelque chose de plus vicieux, et qui est, il faut le dire, carrément hilarant. Tout l'album est en effet centré sur un esprit "aristocratie totalitaire mafieuse, vue de son propre point de vue". Les musiciens posent en uniformes, Beethoven est passé à la moulinette électronique et massacré à grands coups de guitare (qui a dit "Orange Mécanique" ?), les textes sont on ne peut plus explicites ("Improve your life and vote for winners !" ; "Middle finger on the trigger / Get in the Klub, motherfucker !"). L'artwork lui-même joue la carte de l'humour de mauvais goût à fond, associant pêle-mêle imagerie hitlérienne et maoïste, roses et grenades, le tout ponctué de répliques cinglantes ("La démocratie est un régime bariolé pour les petits enfants et les femmes.", dixit Hreidmarr)
Mais me direz-vous, musicalement, qu'est-ce que ça donne ? Tout d'abord, si vous vous attendez à un nouveau UUA, vous allez sans doute être déçus. Pas que la qualité de la musique ait baissé, loin de là, mais The CNK est un de ces groupes suffisamment à l'aise dans leur style pour prendre des libertés d'évolution, et créer un vrai renouveau. Sur L'Hymne à la Joie, les synthés et les samples sont omniprésents. Ce sont eux qui donnent corps à la musique, notamment par le fait qu'ils soient joyeusement broyés par les autres instruments. Les extraits de films et de musique classique passent tour à tour sous le feu de la guitare, qui prend un malin plaisir à les broyer de ses riffs assassins. Le son et le jeu ont perdu de leur froideur, de leur mécanicité. Si la construction des riffs et des morceaux correspond toujours à un indus violent teinté de sympho et de nuances de black électronique, la brutalité laisse place à une plus grande subtilité du mixage, une plus grande diversité sonore. L'effet est donc plus chaleureux, plus plein, et prend carrément aux tripes.
Les morceaux sont extrêmement variés, dans le fond comme dans la forme, mais restent centrés autour d'une énergie bien définie, qui est l'essence même de The CNK. On passe de refrains soutenus par des chœurs en intros techno presque risibles (mais c'est pour la bonne cause), sans jamais sortir de cet esprit violemment accrocheur qui donne envie de headbanger comme une bête avec de la bave partout sur soi, tout en gueulant les textes totalitaires que la voix de Hreidmarr scande en continu. Et on n'a qu'une envie : faire découvrir ça aux copains en attendant le live.

C'est donc un album de haut niveau que nous pond The CNK, qui confirme bien un immense talent et un sens de l'humour noir acéré. En bilan, l'écoute fait peur, puisqu'on se rend finalement compte qu'on a soudain envie de gueuler partout : "Democracy, all values obscene !!!" ou "All hail martialist !", comme quoi, quand on sait y faire, on peut faire dire n'importe quoi à n'importe qui.

2 Commentaires

12 J'aime

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Eternalis - 04 Décembre 2008: Bon album original et barré, surtout dans les chœurs très militaires et les claviers électro.
après, le seul reproche que je ferai est que, malgré tout, j'ai la désagréable sensation que le groupe n'est pas allé au bout de son trip, qu'il se retient.

J'attend donc la suite avec impatience...
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Chronique @ Eternalis

07 Fevrier 2009
Le communisme : symbole d’endoctrinement, de contrôle, d’emprisonnement quotidien, de totalitarisme et de propagande.
C’est en s’attaquant à ce sujet peu reluisant de l’humanité que The CNK entend bien frapper un grand coup dans la fourmilière sclérosée du métal extrême français, commençant selon lui à entrer dans un moule dont il veut manifestement s’extraire avant même d’y être entrer.
D’un esthétisme très soigné, la musique et la présentation de The CNK repose en partie sur une provocation de tous les instants, notamment concernant le splendide collector de ce L’hymne à La Joie aussi grinçant qu’original.
S’ornant d’une pochette renvoyant aux grandes affiches de propagande staliniennes, le livret et les illustrations intérieures sont autant de baffes que de dérangements permanents. En effet, l’affiche « We Are Friends » avec la poignée de main ou encore la quatrième de couverture contenant un « Abolish Freedom of Speech » ne peut laisser totalement de marbre pour ceux se penchant en tant soi peu sur l’impact de l’idéologie communiste sur le monde.

Et même si tout cela n’est qu’un cinéma parfaitement orchestré, les paroles suivent inéluctablement le même schéma empreint de provocation. "Vote For Winners" taille d’ailleurs dans le roc autant dans les textes que dans la musique, foncièrement expérimentale. S’attaquant de plein fouet à la propagande ("Democracy, all values obscenes, God bless the system […] Do you want big red cars? Come on people, will you vote for CNK!") et marqué par des éléments industriels glaciales, la musique de CNK prend toute sa démesure.

Et quelle musique justement ? Hreidmarr est très loin de Anorexa Nervosa ici, loin de son black metal rapide et symphonique. Basé sur des rythmiques aussi lourdes que simples, l’art des français prend son essence dans la fusion de nombreux styles, mais si bien digérés qu’il devient rapidement celui propre au groupe. Les chœurs, élément indispensable de l’album, sont très loin de ce qui se fait dans le métal habituellement. Ce sont des chants de propagandes, des chansons patriotiques sonnant forcément comme malsaines à nos oreilles, car évoquant des aspects politiques que l’on aimerait laissés enfouis.

"Total Eclipse of Dead Europa" est en cela glaçant : un riff lourd et pesant, un refrain repris en chœur par une foule aveuglée, un chant dominateur et profond sortant du plus profond des tripes, quelques interventions au parlophone renforçant l’idée de continuelle pression et d’oppression. Idem pour le riff de "The Martialist" vous écrasant littéralement tout en débitant une haine humaine effroyable et continue, ainsi qu’un magnifique contretemps rythmique permettant en plus du concept de rendre encore un peu plus étrange la musique du combo.

"Die Holzhammermethode", pièce de plus de sept minutes, intégralement chanté en allemand conforte encore un peu plus l’idée d’oppression politique, pareil à une conférence hitlérienne. Son introduction dissonante, sa lenteur pachydermique se permettant quelques assauts rythmiques plus rapide, tout cela prend aux tripes et joue avec nos nerfs, mis à rudes épreuves. Les chœurs de ce morceau, moins grandiose, semblent plus confidentiels et vicieux, comme un poignard se préparant à se planter dans votre dos dans la plus totale des indifférences. Le chant de Hreidmarr y ait plus noir que jamais, scandé, unique et machiavélique.

Alors qu’est-ce qui ne va pas ? Pourquoi n’est-ce pas l’album de l’année ? Et bien car j’ai la désagréable sensation que malgré tout, The CNK a quelques peu mis d’eau dans son vin, retient parfois ses coups, plus musicalement que conceptuellement. Certains aspects, notamment ces chœurs si particuliers et massifs, aurait pu quelques fois être utilisés de meilleures manières, en démontre l’inefficace "Dinner Is Ready", au thème pourtant extrêmement macabre (je vous laisse deviner suivant le titre…).
L’intro de l’album également, empruntée à Beethoven, aurait pu être mise davantage en valeur et choquer encore plus qu’elle ne le fait déjà (très martiale et cubiste !). C’est comme si le groupe n’était pas allé totalement au bout de son trip, de son concept, de peur de définitivement s’attirer les foudres de la censure (quoi que je doute que ce soit la raison…). L’étrange "The Doomsday" semble également bancal, pas exploité. Ses symphonies (parfaitement mixées soi-dit en passant, la production est un modèle de lourdeur et d’extrémisme) évoquant les tours du cirque semblant renvoyer en poussière et tourner en ridicule la théorie du jugement dernier sont, comment dire, peut-être pas assez utilisée (la fusion entre symphonies et électronique est néanmoins remarquable et novateur !).

L’album s’achève comme une contemplation d’un désastre passé et à venir. Le caractère brumeux et solennel de "Inexorable Parade" fait inéluctablement froid dans le dos. S’ouvrant sur un orchestre lointain et fantomatique, c’est surtout le chant qui est exceptionnel. Inhumain, déçu, plein de peine et de haine, il est l’aboutissement d’une recherche initialement utopique d’un bonheur en société. Lourd et suffocant, les guitares, presque inexistantes au profit d’un piano mélancolique et de nappes de claviers enchanteresses, le dernier paragraphe résonne comme un point en pleine figure ("Inexorable parade, The machine of God, Europa : Dead and Gone, Procession of the beaten ones").
Splendide et dérangeant, c’est ainsi que je définirais ce dernier chapitre.
Quelques maladresses dans la manière mais un propos délicat et parfaitement maitrisé…la suite se révélera probablement risquée…mais se fait déjà atteindre.

9 Commentaires

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Kuza - 24 Mai 2010: Merci beaucoup de ta réponse ^^ C'est vrai que je n'ai lu aucune interview d'eux.

Cela ne fait que renforcer le respect et l'admiration que j'ai pour ce groupe décidement très singulier.
Eternalis - 24 Mai 2010: Va sur youtube, il y a pas mail d'interview faites à la radio, elles sont assez explicites ;)
Opalescente - 25 Mai 2010: Tiens d'ailleurs, un petit update, j'avais dit vouloir découvrir, c'est maintenant chose faite (depuis belle lurette) et il est vrai que ce groupe est à mon avis vraiment très bon !
NagaShadow - 23 Septembre 2010: Chronique vraiment bonne, bien construite.

Je les ai vu deux fois en concert ils sont impeccable!
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Chronique @ Little_Scarab

20 Juin 2008
The CNK (je dirais CNK car ce groupe prend un malin plaisir a changer la signification de ces initiales) je ne m'attendais pas du tout a écouter un jour un de leur album (au nombre de deux certes mais tout de même).
En effet sachant que le vocaliste est en fait l'ancien vocaliste de Anorexia Nervosa, un groupe que je ne porte pas vraiment dans mon coeur, j'étais un peu méfiant.

Je lance donc le fameux disque et quelle n'est pas ma surprise d'entendre une reprise de Beethoven "L'hymne A La Joie" alors certes c'est le nom que porte l'album ET le morceau mais quand même ça surprend toujours venant d'un groupe de ce genre. Ma surprise est d'autant plus grande quand je me dis que finalement, cette version bien que très courte est franchement excellente et fait office d'une très bonne intro qui illustre d'ailleurs d'une bien belle façon ce que sera le reste de l'album; un mélange de métal extrême et de sample de classique mêlés très efficacement a des coeurs vraiment saisissants.

L'album débute donc vraiment avec Cosa Nostra Klub, surement une façon pour le groupe de signaler efficacement son changement de nom. un morceau vraiment parfait, un refrain qui donne envie de headbanger comme un fou, la production est parfaite, les cœurs donnent une dimension orchestrale vraiment très appréciable, bref une vraie petite bombe.
Toutefois certain morceaux m'ont beaucoup moins plus que d'autre a l'image de la deuxième piste The Martialist, que je trouve beaucoup trop....lourde, mais c'est, a mon avis une affaire de goûts, les morceaux sont d'ailleurs difficiles a décrire tant l'ambiance qui s'en dégage est étrange, je peu juste vous dire que la puissance est au rendez-vous a l'instar du morceau Total Eclipse Of Dead Europe avec son refrain post-apocalyptique à l'image d'un Progenies Of The Greats Apocalypse de Dimmu Borgir.

Le morceau Die Holzhammermethod, intégralement chanté en allemand est plaisant et la fin avec ses cœurs masculins qui se répètent jusqu'à la fin est assez surprenante (une bonne surprise hein!).

Un album au final assez inégal pour ma part avec ses hauts et ses bas mais qui possède de vrais atouts non négligeables comme par exemple Dinner Is Ready, une vraie petite bombe ou le vocaliste se déchaîne carrément!!! Un délice pour les oreilles :).

A écouter, c'est certain après on rentre dans le style ou pas. Personnellement, en écoutant l'album, je ne me suis pas focalisé sur le sens des paroles mais seulement sur la musique, mon avis ne concerne donc que cette facette de l'album.

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Myniak - 20 Juin 2008: Un bon pti groupe français ça fait du bien ^^
Sympa mais comme tu le dis dans ta chronique l'album est beaucoup trop inégal, seulement quelques chansons ont tenu mon attention ...
Baal666 - 28 Juillet 2010: ouai tres bon groupe mais je suis comme toi j'adhere pas les paroles,par contre l'instrumentale et vraiment bien
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