Durant le mois de juillet, le label
Occultum nous avait bénéficié de plusieurs sorties estivales (dont le
Tribute à
Burzum de Sombre Présage), de quoi passer un bon moment à Pallavas les Bains et ameuter du beau monde. Mais comme j’étais en vacances, impossible de les avoir avant. Et oui, pendant que j’étais en train de cuir par un temps caniculaire, trois des quatre sorties m’avaient échappé...
Grimlair est l’un de ces nouveaux. « L’Appel de la nuit funeste » est le premier album du groupe après trois démos et un split. Et on peut penser que les gars d’
Occultum avaient le nez creux sur le groupe, car pour être franc, ce premier disque est une réussite !
Commençant par une intro mélancolique sur une guitare mélodique au milieu d’un sample de remous, Le combo français laisse son ambiance prendre place et l’accroche se fait sans heurts. Suivent après huit titres d’un black metal, froid, malsain aux tonalités « raw » marqués. Soutenu par un rythme lent, le compositeur cadavre (aussi membre de Mannaz) fait souffler le vent de la dépression.
Vu comme ça, on se demande en quoi cet album est en mesure de titiller les amateurs. Certes, le contenu peut apparaître « déjà-vu », plein de groupes se sont engouffrés dans cette vague tracée entre autres par
Nargaroth,
Burzum,
Shining ou
Xasthur. Oui,
Grimlair ressort le cahier des charges et le fait de manière on ne peut plus humble. Seulement la vision d’un musicien retranscrivant ses pensées les plus sombres et misanthropiques sur bandes. Si les trois premiers titres sont de bonnes factures avec une utilisation habile des guitares et du tempo sans toutefois surprendre (ah, si surprise, c’est bien fait et ça, ça change tout), le contenu se dévoile vraiment à partir du quatrième titre. « Le froid sommeil » avec sa voix claire, triste et abattue remontant l’atmosphère d’un cran, mélangeant la froideur de la guitare avec la tonalité plus chaude de la voix.
Cependant, le véritable choc personnel, se situe sur le sublime « Sombre Eternité », un superbe titre ambiant où se rajoutent avec finesse guitares craspecs au feedback envelloppant ainsi que de la voix juste pour accoucher du morceau le plus puissant émotionnellement du disque. Vent discret, senteur amère et attristée, distorsion des instruments et des ambiances... le titre phare du disque.
Et vous pensez que l’album ne se relève pas de « Sombre Eternité » ? Peine perdue, la fin du disque, s’il ne dépasse pas le morceau, se construit au fur et à mesure des titres conférant ainsi à « L’appel de la nuit funeste » une texture charnelle et viscérale («
Spell of the
Moon » d’un spleen bien senti, lourdeur de « Ungluck »)...
À ce jour, « L’Appel de la nuit funeste » fait partie des meilleures sorties du label d’
Occultum (outre une voix dés fois inadéquate ou une atmosphère pas assez fluide). Et si
Grimlair continue dans cette voie... Peut-on espérer avoir affaire au futur
Xasthur Français ?
Croisons les doigts...
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