Après un mini cataleptique comme il se doit pour un groupe de doom qui se respecte, (C’est-à-dire, sans voix plaintive, une économie de claviers pour mieux souligner le dégoût profond envers l’humanité avec seulement un minimum de moyens)
Catacombs nous revient donc avec son nouvel enregistrement. Un disque puissant et d’une lenteur morbide qui mettra la banane aux amateurs.
Si «
Echoes from the
Catacombs » nous proposait une descente dans un labyrinthe souterrain aussi sombre que pouvait l’être sa musique, « In the
Depth of R’lyeh » nous plonge à nouveau dans une sorte de labyrinthe, bien que sensiblement différent. En effet, Del Russi prend appui sur la ville engloutie de R’lyeh où sommeille l’Ancien Cthulhu, la plus célèbre des créatures sortie de la vaste mythologie décrite par l’écrivain H.P Lovecraft. R’lyeh est une ville tentaculaire à l’image de son prisonnier mystique, une ville terrifiante où attend, cloîtré le chaos à venir. Une cité synonyme de peur ancestrale et le jour viendra où ce lieu sortira des flots, réveillant le grand Cthulhu asservissant l’humanité à l’horreur indicible. Ca me dérange pas, du moment qu’il nous vire toutes les saloperies qui pullulent dans notre vie quotidienne : le racisme, les religions, les sexistes, les anti-avorteurs, la pollution, les politiques, le fascisme, les frustrés sexuels et les médias en général… Un humaniste, j’en suis convaincu.
Bon l’album en lui-même est ce que l’on peut affirmer une parfaite pièce de doom névrosé, extrême qui va loin dans l’horreur et le malaise. De titres très longs, l’album dure quand même soixante-douze minutes, le caractère sombre s’en retrouve décuplé puissance dix. On notera peut-être que les titres se font (encore) plus lents et pesants tout en restant accrocheur même si à certains moments le tempo s’arrête. Les guitares crachent leurs dégoûts envers l’humanité avec une certaine sincérité. Le désespoir frappe à la porte et il a plutôt sale gueule à l’écoute de cet album. Déprimant et renforcé par cette voix rauque comme l’enfer qui prend bien son temps pour poser ses incantations à l’adresse de Cthulhu (le dernier titre «
Awakening of the World’s
Doom » est en faîte une invocation à la sauce doom) dans une atmosphère de chaos en sommeil relatif,
Catacombs ne fait pas dans la demi-mesure. Il plonge son auditeur dans les ténèbres, donnant au passage au disque un cachet, certes à écouter en filigrane, mais diaboliquement efficace, donnant l’impression d’évoluer sur une surface de granit.
Si vous cherchiez un album qui vous ferra des cauchemars immondes à base de tentacules dégoulinantes et de créatures rendant folles à lier quiconque l’aperçoit, cet album est fait pour vous. Précisons tout de même qu’un disque de cet acabit demande une certaine endurance. Ce n’est toujours pas très facile de se prendre plus d’une heure de doom dans les esgourdes. Les amateurs (comme votre serviteur) se délecteront de cet album crépusculaire qui vous emmène dans les abysses de l’angoisse.
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