Ah qu’il est difficile de faire du –core aujourd’hui ! Toujours de vilains chroniqueurs pour dire que ce n’est pas très recherché, que c’est un peu comme tout le monde, que c’est trop pompé sur les têtes d’affiche. C’est une conclusion à laquelle arrivent environ 75% des chroniques actuelles des albums de cette mouvance. Et aujourd’hui, direction Montpellier pour le premier EP de Farthest Theory.
Une vingtaine de minutes pour composer ce premier jet constitué de quatre morceaux et d’une introduction totalement inutile, faite de sonorité ambiante sans aucune émotion et d’une légère guitare mollassonne. Vivement la suite, me dis-je. «
Evol/Etah » démarre. Rythme saccadé (
Meshuggah, sort d’ici), atmosphère déstructurée … Et un(des) chant(s) horripilant ! Enfin, peut-être pas à ce point-là non plus. Mais si le groupe a le mérite de varier les vocalises, le chant écorché est extrêmement désagréable, plat et les growls sont soporifiques, ne variant pas le rythme et donnant l’impression d’entendre un ours geindre. Le groupe entrecoupe le titre de passage atmosphérique, mettant en place des arpèges plus reposant auquel s’accompagne un chant clair beaucoup trop plat.
La suite ne sera pas forcément plus reluisante. « Green
Disaster » tente le mélange Djent/
Deathcore mais voilà la tentative raté par des breakdowns/saccades/power-chord placés complètement n’importe comment, empêchant de ce fait toutes prises de repère. Faire ces mélanges n’est pas un reproche en soi, beaucoup de groupes maîtrisent le sujet. Ce qui n’est pas le cas de Farthest Theory, dont l’envie de bien faire se ressent, mais à trop vouloir faire de démonstration, le quintette se perd dans ses propres expérimentations.
«
Human Bait » possède de jolies idées, ces petits accords mélodiques sont sympathiques, mais la voix n’est pas là, claire comme growlé, le chanteur donne profondément l’air de s’ennuyer derrière son micro. Quant à « The Room », elle s’enfonce encore dans les mêmes reproches faits précédemment. Tristan (
Weaksaw) relève le niveau de par un véritable chant empreint de haine, de crasse et de vomissement. Mais sur le fond, ça reste encore la même soupe de référence en tous genres à la scène Djent/
Core sans parvenir à tisser un vrai lien entre elles.
En fait, c’est surtout la production extrêmement aseptisée qui pèse sur le contenu global. L’EP manque de profondeur, d’émotion et d’un fil conducteur. Pour le coup, il aurait peut-être mieux fallu avoir quelque chose de plus conventionnel. Ce n’est encore qu’un premier EP. Le groupe, en voulant montrer tout son potentiel, s’est auto-sabordé. Parce que oui, en fragments, il y a de jolies choses, de belles idées. Mais rien ne semble fonctionner en adéquation. Tout peut encore s’améliorer, le groupe en a les moyens, mais il faudra songer à calmer l’inspiration. Trop, c’est trop.
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