« Motörhead » est « Motörhead » et est bien parti pour le rester. Il est unique, mais nombreux sont ceux qui veulent lui ressembler, avec plus ou moins de réussite. Notons un cas parmi ces clones issus de plus jeunes générations, un qui nous vient du pays de la choucroute et des tartiflettes. Ça nous promet quelque chose de gras et de bien copieux. Le trio « Perfectö » nous vient d’Alsace et ils jouent comme la bande à Lemmy du rock n’ roll. Ils n’ont pas eu une carrière très productive. On ne retient à ce jour depuis 2008, année de fondation, qu’une œuvre studio, à savoir l’EP autoproduit «
Hard Röck N’ Roll » en
2012. Et depuis, pas grand-chose, si ce n’est des concerts... Si ! Tout de même !
Pas mal de titres ont été composés pour produire, il semblerait, un prochain album. Mais pour l’instant il faudra encore se contenter de leur EP, un quatre titres qui nous parle de bien des choses, comme le ferait un certain Lemmy.
Pas de doute, dès le premier morceau « Horizontal
Ritual », on reconnait illico le hard rock déglingué, agressif et dépotant de « Motörhead. Il y a la fougue, l’énergie d’un «
Overkill », même si la qualité son n’est pas tout à fait au rendez-vous. Le problème ne vient aucunement des musiciens qui donnent toutes leurs tripes. Le chanteur imite sans trop de difficulté un Lemmy des jeunes années, à notre plus grande joie. Ils vont ensuite user d’un style tout aussi abrasif pour les morceaux « Friday
Night » et « Bad Joke », avec un engouement identique, cette même intensité désordonnée qui se montre si plaisant à nos oreilles. On regrette juste que le chant se révèle moins incisif sur « Bbad Joke » que sur « Friday
Night ». Il ne s’emploiera pas à la hâte sur «
The Beast ». Dans ce cas, il sera en complète adéquation avec la musique. Ce titre est d’abord plus posé, plus retenu que les trois autres figurant dans l’EP. Les riffs gras et le jeu par à-coups sont eux aussi typiques des compositions de « Motörhead ».
Pas de transgression. On conserve l’esprit rock n’ roll et ténébreux du groupe fondé à Leeds, en Angleterre.
Evidemment, les amateurs de « Motörhead » ne seront pas dépaysés. « Perfectö » est entièrement voué à son influence, bien que chacun des membres s’est attribué le nom de leur projet en faux nom de famille à la manière des « Ramones ». Avec ceux-là, ils ont en commun des titres courts, parfois un peu répétitif, mais chez « Perfectö » il y a la brutalité, l’aisance technique et des sorties guitaristiques qui chassent l’idée même de monotonie. Cependant cette idée pourrait surgir dans le cas d’un long volume ou d’une carrière usant de compositions similaires et trop influencées par un groupe dont on reproche déjà de ressortir tous deux ans le même album.
14/20
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