Formé à
Los Angeles en 1979 par le guitariste David Chandler,
Saint Vitus est considéré avec les groupes
Pentagram et
Trouble comme l'un des précurseurs du
Doom.
La raison est que ces différentes formations, qui évoluent dans un registre lent et lourd, étaient déjà en activité avant que ce style ne soit popularisé en 1986 par le groupe
Candlemass avec son premier album "Epicus Doomicus Metallicus".
Après avoir donné plusieurs concerts, dont certains avec les hardcoreux de
Black Flag,
Saint Vitus est signé par le petit label Punk SST Records (Solid State Transformers).
En effet, malgré un style musical antinomique,
Saint Vitus avait réussi à se faire accepter par les groupes et le public Punk qui respectaient son intégrité et son refus de toute compromission.
D'ailleurs cette signature s'est faite par l'entremise de Chuck Dukowski, bassiste de
Black Flag et salarié au sein du label.
En 1984
Saint Vitus sort son premier et éponyme album qui, comme tous les disques édités par SST Records, ne bénéficie pas d'une grande distribution (dans les années 80, même en import, les productions de ce label étaient assez difficiles à se procurer).
Sur cet album le groupe délivre cinq titres influencés par les morceaux les plus lents de
Black Sabbath (période 1970-1972), mais dans un registre plus brut.
L'année suivante
Saint Vitus retourne au studio Total Access (Redondo Beach, Californie) enregistrer "
Hallow's Victim".
C'est donc affublé de la même production étouffante que son prédécesseur (qui a comme effet d'accroître l'atmosphère oppressante des morceaux) que ce second disque atterrit dans les bacs en août 1985.
Si le groupe n'a en rien changé son style et interprète toujours des titres lents et austères ("Just Friends"), ses membres ont cependant raccourci sensiblement leurs durées (seul le sombre "Mystic
Lady" dépasse les six minutes) et ont décidé d'en proposer d'autres que l'on peut qualifier de rapides ("
War Is Our Destiny"), et même de très rapides (l'excellent "White Stallions").
Le chanteur Scott Reagers par son phrasé, et malgré la faiblesse de sa voix, apporte aux morceaux une tonalité très particulière.
De son côté le guitariste David Chandler, en plus d'accélérer son jeu comme sur l'intense et très court "
Hallow's Victim" (deux minutes quarante quatre secondes), n'hésite plus partir en solo laissant au seul bassiste Mark Adams la gestion de la partie rythmique ("The
Sadist").
Quant au batteur Armando Acosta celui-ci alterne rapidité et lenteur avec une grande dextérité, remarquable notamment sur "Prayer For The (M)asses".
Certes "
Hallow's Victim" n'est pas le meilleur album de
Saint Vitus (le groupe en réalisera de plus aboutis avec son nouveau chanteur Scott "
Wino" Weinrich), mais ce disque reste un très bon témoignage de ce que proposait les californiens à une période où ces derniers étaient encore inconnus.
Pour moi deux morceaux se détache vraiment sur cet album, " Mystic Lady " qui est la seule piste où je retrouve l'ambiance aussi sombre de leur éponyme, et " Prayer for the (M)asses " qui donne un bon avant gout du futur Born Too Late.
Merci pour ton texte !
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