Le 25 mars, date de sortie officielle de ce deuxième album, couronne et clôture l'«
Europe March Tour » de
La Chinga avec deux dates Françaises : le 24 à Bordeaux et le 25 à Montpellier.
Freewheelin', à ne pas confondre avec le second album de Bob Dylan, succède à leur premier disque éponyme, et joue des mêmes sonorités Heavy-Rock teintées 70's.
Préparez-vous à un voyage aux frontières du live. D'ailleurs, je vous propose une étape comme aurait pu l'imaginer les groupes qui sont à la source de l'inspiration de
La Chinga.
Nous sommes sur la route au milieu d'un paysage étrangement changeant. Alors que nous quittons
Vancouver, cette mégapole d'où viennent nos 3 garçons, notre route s'enfonce rapidement dans les montagnes toutes proches. Alors que la nuit avance, les effluves radiophoniques ne suffisant plus à nous tenir en éveil, nous décidons de faire une halte avant que ces étranges lueurs bleues dans le ciel ne deviennent des hallucinations, signes d'un vol plané qui pourrait subitement arrêter notre voyage vers la liberté. Voilà justement la manifestation que nous attendions, une voiture bleue garée, là, près d'un petit bar qui pourrait bien être l'endroit dont nous avait parlé cette indienne. Les quelques motos garées devant et le cri de guerre qui s'échappe de la porte entrouverte nous le confirme : «
La Chinga ! ».
Nous voilà donc assis derrière cette petite table en bois au milieu de toutes sortes de fans aux multiples facettes, à commander notre première bière : « de la Blue s'il vous plait ! ».
L'ouverture fait sonner une guitare presque psychédélique, et la rythmique très rock qui balance du tonnerre. Le refrain de ce « Gone Gypsy » agit comme un sorte de magie noire électrique. Tout comme ce « Mother Of All Snakeheads » vraiment étonnant, qui donne envie de bouger, et chauffe déjà bien l'ambiance. Quelques sonorités planantes dans les solos de guitares brouillent déjà notre esprit. A moins que ce soit cette Irrésistible deuxième bière qui engourdit nos pensées et nos étranges ressentiments.
Lorsque le troisième titre traverse nos tympans, cette image de la serveuse noire hante encore vos pensées les plus obscures. Et quand « Stoned Grease White Ligthnin' » déferle sur vous, vous imaginez bien ces trois gaillards assis sur un canapé de cuir craquelé, au milieu de leur repaire, en train de s'abreuver encore et encore de l'évocation d'un certain Led Zep. Dans leur sang, et peut-être dans le voix de Carl, tout comme dans les sonorités de «
Mountain Momma », on ressent vraiment les atomes crochus avec ce groupe issu de cette île bordant l'
Europe.
Alors que « K.I.W. » attrape votre attention, avec cette intro à la guitare éraillée et distordue, cette Maudite troisième bière passe toute seule dans votre gosier. Le refrain nous fait étrangement penser à un autre groupe originaire de l'île continent aux contrées sauvages. Le solo de la six cordes, et la cloche qui sonne du côté de la batterie ne sont pas en reste pour vous confirmer que ce titre raisonne comme ce bon vieux
Hard Rock.
Lorsque le groupe commence «
The Dawn Of Man » la fumée envahie la salle. La Fin du Monde est sur la table et peu à peu on doute que ce soit la bière, aussi forte soit-elle, qui nous fasse sombrer dans d'autres sphères. Après cinq minutes, lorsque la guitare folle de Ben se mêle aux cris et à la voix écorchée, nous avons l'impression que le pur Stoner du monstre magnétique et fumant viens d'arriver sur scène. Sept minutes que cette chute a commencé et elle écrase littéralement toute la salle. Tour à tour ils sont comme hypnotisés par cet air fortement addictif. Il semble que lorsque le gong résonne après plus de neuf minutes, si peu de gens sont encore debout que nous serons peut-être les derniers à tomber ce soir.
Au volant de notre voiture, confus, nous redécollons vers d'autres horizons bleus. Rêve d'un live ou écoute éveillée d'un vinyl aux émanations sonores lointaines et passées ? Le résultat est pourtant bien entre nos mains : alors que le vinyl du premier album éponyme était jaune, ici le mauve ou le bleu marquent le côté psyché de ce second voyage qui pourrait devenir une drogue après plusieurs écoutes. Quelques mots sur le clip promotionnel de « White Witchy Black Majic », aussi psyché, et faisant la part belle aux imageries des années 70, comme celui de « The
Universe Is Mine » lors de la sortie du premier album.
Si vous ne l'aviez pas déjà compris,
La Chinga est un groupe qui vole sur des titres taillés pour le live. Une musique presque improbable pour un groupe venu d'ailleurs. A situer dans le triangle
Led Zeppelin, AC/DC et
Monster Magnet. La question serait : comment ce son et ces musicos sont-ils arrivés jusqu'à nous, alors qu'ils se fondent si bien dans le décor d'où ils sortent ? Peut-être que dans la recherche du vrai pouvoir du rock, ils ont bien fini par rencontrer cette force surnaturelle. Ce trio explosif avance des mélodies efficaces et quelques refrains à bousculer la foule amassée devant les nombreuses scènes qui auront la chance des les voir passer.
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