Flor d'Elixir

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15/20
Nom du groupe Ain (MEX)
Nom de l'album Flor d'Elixir
Type Album
Date de parution 15 Mars 2019
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 Nacre Moonlight
Ecouter06:34
2.
 Those Lost Things
Ecouter02:59
3.
 Adonia
Ecouter05:53
4.
 Winterheart
Ecouter03:50
5.
 Lake Noir
Ecouter04:40
6.
 Time's Embrace
Ecouter06:56
7.
 Nieve Negra
Ecouter04:38
8.
 Here We Go Again
Ecouter03:28
9.
 Sleeping Alone
Ecouter03:25
10.
 Oracle
Ecouter14:16
11.
 Lake Noir II
Ecouter04:06

Durée totale : 01:00:45

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Ain (MEX)



Chronique @ ericb4

28 Avril 2019

Une œuvre d'envergure, aussi charismatique qu'enivrante, mais des plus classiques...

Terre d'abondance, pourvoyeuse de formations metal symphonique gothique à chant féminin depuis près de deux décennies déjà (à l'image d'Anabantha, Fortaleza, Anna Fiori, Elitania, Mutum...), le Mexique enfante, une fois n'est pas coutume, d'un duo bien inspiré. Et ce, à l'instar d'une formation où se conjuguent la troublante empreinte lyrique de la mezzo-soprano Elena Garnes (dont le grain de voix serait à la confluence entre Simone Simons (Epica), Melissa Ferlaak (Plague Of Stars, ex-Visions Of Atlantis, ex-Echoterra...) et Floor Jansen (Nightwish, ex-After Forever, ex-Revamp...)) et le fin toucher du claviériste Francisco Velasco.

Créé à Mexico en 2010, le combo s'est laissé le temps nécessaire à la maturité de son projet. Aussi, ce n'est que huit ans plus tard qu'il réalise son introductif single « Here We Go Again », suivi, en janvier 2019, d'un second intitulé « Sleeping Alone », soit, deux mois avant la sortie de ce premier album full length dénommé « Flor d'Elixir » ; auto-production généreuse de ses 60 minutes où se succèdent 11 pistes metal symphonique gothique et progressif à la fois épiques, toniques, rayonnantes, énigmatiques et romantiques. Ce faisant, on effeuille une œuvre qui ne saurait occulter les influences de Nightwish, Amberian Dawn, Xandria, Epica, ou encore After Forever, même si nos compères ne s'y sont pas réduits exclusivement.

Dans ce dessein, ont été sollicitées les compétences de musiciens et vocalistes aguerris, dont : Nishad George (The Offering) à la guitare électrique ; Christophe Godin (Gnô, Mörglbl, 2G, Godin and R. Garcia) en qualité de guitariste soliste sur quatre pistes ; Paco Oso Morales à la basse ; Koen Herfst (Cypher, HDK, I Chaos, Bagga Bownz) à la batterie ; Ana María Pimentel Arámbula au chant sur « Those Lost Things » ; Romina Guardino aux choeurs sur « Nacre Moonlight ». Une belle brochette d'artistes à laquelle s'adjoint le Panthea Choir Ensamble, ce dernier conférant à cet effort une belle profondeur de chant oratoire.

Preuve que nos acolytes ont mis les petits plats dans les grands, le présent opus a été mastérisé par un certain Darius van Helfteren, connu pour avoir oeuvré auprès de : Epica, Mayan, Xandria, Within Temptation, Ex Libris, Kingfisher Sky, Autumn, The Gathering, Nemesea, entre autres. De plus, la galette jouit d'une péréquation de l'espace sonore entre instrumentation et lignes de chant ; un fin mixage signé Joost van den Broek, ingénieur, producteur et émérite claviériste néerlandais (Star One, ex-After Forever, ex-Sun Caged, ex-The Supremacy...). De quoi nous intimer d'aller y jeter une oreille attentive...


Le plus souvent, la troupe emprunte une voie metal symphonico-progressif abondant en complexes séquences techniques pour faire entendre sa voix, témoignant alors d'un bel élan d'inspiration. Ainsi, dans l'ombre d'Epica, l'orientalisant et polyrythmique « Adonia » varie ses effets à l'envi tout en disséminant de saisissantes montées en puissance du corps orchestral. Les grisants gimmicks guitaristiques tout comme les infiltrantes volutes de la déesse achèvent de nous convaincre de ne pas abandonner prématurément le navire. Dans cette logique, le ''xandrien'' mid tempo progressif et syncopé « Lake Noir » aspirera le tympan eu égard à ses riffs en tirs en rafale, sa basse claquante, et surtout son entêtant refrain mis en exergue par les délicates patines de la belle.

Mais ce seraient surtout leurs pièces en actes qui retiendraient le plus naturellement l'attention du chaland. D'une part, on ne pourra se soustraire au fuligineux solo de guitare sorti des entrailles de « Time's Embrace », seyante fresque opératique progressive au carrefour entre Epica et After Forever. Déroulant fièrement ses 7 minutes d'un spectacle à la fois épique et romanesque, la pulsionnelle offrande joue à plein sur les effets de contrastes rythmiques et ses nombreuses péripéties pour espérer l'emporter. Dans cette tourmente, judicieusement renforcées par la muraille de choeurs qui se dessine, les limpides impulsions de la diva font mouche où qu'elles se meuvent. Et comment ne pas se sentir happé par la puissance dévastatrice des éléments à l'aune de « Oracle », pléthorique et vénéneuse pièce symphonico-opératique progressive à la jonction entre Ex Libris et Therion ? Au fil des quelques 14 minutes de ce parcours à la fois enjoué et tourmenté, les effets de surprise sont loin de manquer à l'appel. En outre, des arrangements instrumentaux et vocaux de fort bonne facture enveloppent l'orgiaque et pénétrant propos, et rares sont les moments de flottement et/ou de remplissage, chaque portée ayant sa raison d'être. Et, là encore, l'omniprésence des choeurs vient épaissir d'un cran le corps oratoire, alternant opportunément avec les félines sinuosités d'une sensible interprète alors muée en dangereuse prédatrice.

Parfois, nos gladiateurs accélèrent la cadence, avec de de sémillants passages au programme. Ce dont témoigne le single « Here We Go Again », up tempo dans le sillage d'After Forever. Disséminant des riffs acérés adossés à une rythmique frondeuse, et tout en octroyant de mordants gimmicks guitaristiques, le brûlot maintient l'impulsivité et la vélocité de ses frappes jusqu'à la note ultime. Dans ce champ de turbulence, les magnétiques modulations de la frontwoman, ici apparentées à celles de Floor Jansen, encensent bien souvent le tympan.

Quand il retient un tantinet les chevaux, le combo mexicain nous mène en d'avenantes contrées. Ce qu'illustre précisément « Nacre Moonlight », mid tempo symphonique gothique aux relents latino, à mi-chemin entre After Forever et Nightwish. Sur fond d'enveloppantes nappes synthétiques dansent les chatoyantes inflexions de la sirène, sous-tendues par les pénétrantes impulsions de la choriste Romina Guardino. Evoluant dans une suave ambiance, l'enivrant méfait nous octroie, en outre, un seyant solo de guitare signé Christophe Godin. Non sans rappeler Revamp, le galvanisant single « Sleeping Alone », quant à lui, déverse ses couplets finement ciselés que relayent des couplets catchy mis en habits de lumière par la puissante empreinte vocale de la belle. Dans cette veine, on retiendra encore « Winterheart » au regard du fin legato à la lead guitare et de sa lumière mordorée, même si la mélodicité de l'effort reste en demi-teinte et si la dynamique d'ensemble s'avère timide.

Lorsqu'il nous adresse ses mots bleus, le collectif latino-américain n'a pas davantage tari d'inspiration, loin s'en faut, délivrant alors une charge émotionnelle difficile à contenir. Ainsi, on ne pourra que malaisément contenir la petite larme à l'aune de « Those Lost Things » ; ''nightwishienne'' ballade aux refrains fondants, dotée d'un jubilatoire solo de guitare, où les envolées lyriques d' Elena et d'Ana Maria fusionnent, l'ensemble offrant alors un spectacle d'une rare intensité émotionnelle. On restera également rivé aux lèvres de la maîtresse de cérémonie sur « Nieve Negra », ballade romantique jusqu'au bout des ongles voguant sur une ligne mélodiques des plus ensorcelantes. Enfin, comme pour boucler la boucle, évoluant sur un frissonnant piano/voix, et non sans renvoyer à Epica, la ballade atmosphérique « Lake Noir II » laisse entrevoir un cheminement d'harmoniques des plus infiltrants. Bref, un espace d'expression opportunément positionné dans la tracklist, judicieusement exploité par l'inspiré combo mexicain, et que pourraient bien lui envier Beyond The Black, Elvellon ou Metalwings.


A l'issue de notre traversée, un doux sentiment de plénitude nous étreint, le luxuriant manifeste générant une énergie aisément communicative, octroyant de seyants et magnétiques paysages de notes, au demeurant savamment échafaudés, et, parfois, une petite larme au coin de l'oeil. Ce faisant, on effeuille une œuvre à l'ingénierie du son difficile à prendre en défaut, à la structure plutôt classique, éminemment variée sur les plans atmosphérique, rythmique et vocal, ayant diversifié ses exercices de style, même si l'on eût espéré l'un ou l'autre instrumental au programme.

Il faudra toutefois que nos acolytes digèrent encore leurs sources d'influence pour rendre leur propos plus personnel qu'il ne l'est et qu'ils consentent à prendre quelques risques s'ils souhaitent embrasser une carrière à long terme. Cela étant, un réel potentiel technique et mélodique s'esquisse déjà, et qui ne demande qu'à être davantage exploité. Bref, le combo mexicain signe une œuvre d'envergure, certes peu novatrice dans sa forme mais poussant irrémédiablement à la remise du couvert aussitôt la dernière mesure envolée. A bon entendeur...

Note : 15,5/20

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