Every Mother's Nightmare

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13/20
Nom du groupe Every Mother's Nightmare
Nom de l'album Every Mother's Nightmare
Type Album
Date de parution 1990
Labels Arista
Enregistré à The Warehouse
Style MusicalHard Rock
Membres possèdant cet album13

Tracklist

1.
 Hard to Hold
 03:28
2.
 EZ Come EZ Go
 03:45
3.
 Bad on Love
 03:12
4.
 Walls Come Down
 05:15
5.
 Love Can Make You Blind
 05:01
6.
 Listen Up
 03:02
7.
 Dues to Pay
 02:58
8.
 Long Haired Country Boy
 03:48
9.
 Lord Willin'
 03:20
10.
 Nobody Knows
 05:47

Durée totale : 39:36

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Every Mother's Nightmare


Chronique @ adrien86fr

13 Mars 2013

Nashville hard rock à la sauce sudiste..

« Found a girl she’s mama’s pride, I tattooed her and now she’s mine (…) Better lock up your daughter when the Motleys hit the road » vociférait avec style et attitude un certain Vince Neil du légendaire Mötley Crüe en 1987 sur le « Bad Boy Boogie » de l’indispensable « Girls, Girls, Girls », prouvant une fois de plus au monde civilisé la dangerosité du rock n’ roll sur les mœurs hypocrites de nos sociétés occidentales prétendument bien pensantes et donneuses de leçons mais réellement décadentes et on ne peut plus dégénérées. Le rock n’ roll pour tous comme éternel ennemi de l’establishment depuis les gestatrices 50’s et la paranoïa puritaine des faibles d’esprit apeurés par la liberté et l’instinct de l'Homme, véritable miroir des innommables vices moraux émanant et cultivés par ceux là même qui les condamnent en public. En somme, le rock n’ roll comme cauchemar de toutes les mères…

Every Mother’s Nightmare aka EMN pour les intimes nait en 1987 dans la cité musicale historique de Nashville sous le patronyme initial de Skid Row Lite autour du vocaliste Rick Ruhl et du guitariste Steve Malone. Rejoint dans la foulée par le bassiste Mark McMurtry et le drummer Jim Phipps, Skid Row Lite donne quelques gigs notamment dans les clubs rock/country du quartier de Lower Broadway de Nashville avant de se rebaptiser Every Mother’s Nightmare pour se différencier d’un combo quasi homonyme s’apprêtant à casser la baraque quelque part dans le New Jersey. Après seulement treize shows sans même avoir eu à émigrer de son état natal du Tennessee, le quartette hard rock fronté par Ruhl signe un record deal pour deux full lengths avec Arista après que le batteur Jim Phipps ait selon la légende, accidentellement touché à la tête son fondateur et président Clive Davis à la fin de cette fameuse et décisive treizième performance scénique suite à un violent lancer de baguettes dans le public. Enregistré presque à la maison aux studios The Warehouse de Memphis sous la houlette du jeune producteur de country/blues R. Eli Ball (Jason & The Scorchers, Joanna Dean), un premier album éponyme sort dans les bacs en 1990 sous le catalog number ARCD-8633.

Un groupe de hard rock de la bonne époque originaire de l'une des éminentes capitales musicales du pays de l’Oncle Sam s’avère être un concept plutôt alléchant ou tout du moins intéressant, non ? Question que tout mélomane hard rock addict empreint d’un minimum de curiosité sera à même de se poser ; Every Mother’s Nightmare constitue-t-il un simple combo formaté estampillé MTV et dénué d’une quelconque originalité comme une légion d’autres à la fin de la sainte décennie 80 ou au contraire, ce premier opus est-il synonyme d’un mélange des genres plus ou moins subtil ne manquant pas de trahir les origines sudistes de son auteur à l’instar d’un Dangerous Toys ou d’un Baton Rouge ? Après une infâme sonnerie de réveil marquant en général la fin des rêves et le début de la galère, « Hard to Hold » gratifie l’auditeur d’un hard rock particulièrement véloce et accrocheur animé par un riffing guitaristique survitaminé et incisif rappelant l’énergie sèche du thrash metal couplé aux vocaux agressifs et complaisants de Rick Ruhl que n’aurait pas renié tant au niveau de l’énergie déployée que des intonations le Sebastian Bach de la grande épopée de la ‘Youth Gone Wild’ de Toms River, NJ. Servi par une production brute et puissante des plus honorables seyant à merveille le style sans concession pratiqué par le gang hard rock de Nashville, « Every Mother’s Nightmare » semble donner généreusement dans la vigueur et l’intensité musicale comme peuvent en témoigner sans peine l’énergique et purement rock n’ roll « Ez Come, Ez Go » et sa rythmique endiablée, l’excellent single de l’opus « Walls Come Down » au refrain vindicatif à beugler avec hargne le matin sous la douche histoire de se motiver avant de partir gagner sa croûte dans le froid et la glace axonnaise, l’explosive et révoltée « Listen Up » permettant au combo de régler ses comptes avec la société ou encore la flamboyante « Dues to Pay » et son core sudiste distillant un hard rock sans fard et sans paillettes, accessoires faux et inutiles que les country boys d’EMN laissent volontiers aux rockstars pimbêches et maniérées d’Hollywood la superficielle.

N’ayant jamais snobé ses origines ni considéré un éventuel déménagement sous les palmiers du Sunset Strip pour y multiplier ses chances de tutoyer la gloire et peut être de se burner les ailes comme d’autres dans des océans de poudreuse ou de cyprine infectée de MST plus ou moins fatales, Every Mother’s Nightmare laisse clairement transparaitre dans le hard rock hyper efficace de son premier effort éponyme l’identité d’un groupe du Tennessee s’appropriant et incorporant dans sa démarche artistique des éléments propres au richissime héritage musical laissé à sa disposition par les référentiels et regrettés représentants de la tradition musicale sudiste composée du blues ou encore de la country du Nashville Sound notamment chères aux Chet Atkins, Patsy Cline ou encore Jim Reeves entre autres. Dès lors, comment ne pas apprécier à leur juste valeur des titres originaux et racés tels que le mémorable « Bad on Love » transpirant un jam roots que l’on imagine abondamment arrosé d’un Jack Daniel’s Tennessee Whisky de rigueur bien entendu ou encore le hot country et jouissif « Long Haired Country Boy » sur lequel on se représentera chimériquement une horde de bimbos sauvages à chapeau et bottes de cowboy remuant le derrière moulé d’un Wrangler Cowgirl Cut dans un bar-saloon de Memphis surdécibellisé. Seule et unique accalmie remarquée du disque ne dérogeant pas à l’ irréfragable règle propre à tout release hard rock made in 80’s qui se respecte, la jolie ballade « Love Can Make You Blind » alternant judicieusement phases acoustiques décélérées et envolées électriques plus dynamiques rappellera peut être à un auditeur définitivement conquis le « I Remember You » de Skid Row tant dans sa structure que dans sa légèreté d’esprit sans parler de l’émotion dégagée ; subtile mélopée qui plus est garnie d’un solo efficace et plein de feeling émanant de la patte du six-cordiste polyvalent Steve Malone. Enfin, « Every Mother’s Nightmare » quitte la scène sous une standing ovation via l’ultime et acérée « Nobody Knows », ‘grand final’ entêtant ô combien digne et représentatif d’une galette remarquablement inspirée et on ne peut plus classieuse de hard rock énergique d’obédience roots.

Premier opus éponyme empreint de la fureur et de l’enthousiasme inhérent à tout effort discographique initial qui se respecte, « Every Mother’s Nightmare s’avère être sans conteste une petite bombe originale et authentique parvenant à mêler de façon subtile un hard rock véloce et sans fioritures à des éléments roots pertinemment dosés sublimant la force de frappe et la pertinence conceptuelle du tout. Flirtant tantôt avec le thrash quant à l’incisiveté des riffs de Malone sur certains morceaux, tantôt avec le punk quant à l’énergie générale déployée par les quatre cowboys électrisés de Nashville, le hard rock du génial EMN baigne incontestablement dans un core roots ne pouvant que rendre un bel hommage à la légendaire tradition des différentes expressions musicales des Etats-Confédérés d’Amérique. Mis en valeur par une production optimalement puissante et abrasive signée le dénommé R. Eli Ball, le très bon « Every Mother’s Nightmare » et ses délicieux relents roots atteindra une relativement incompréhensible 146ème place au Billboard 200 synonyme de 400 000 exemplaires du release vendus sur le marché domestique américain. Un album de grande classe devenu rareté qui ne pourra que satisfaire l’appétit rock n’ roll insatiable des amateurs de combos cultes de la bonne époque moqués par un destin sarcastique. Mérite amplement de tourner sur votre platine au volume maximal !

9 Commentaires

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Saturnine - 14 Mars 2013: Un groupe que je ne connaissais pas non plus mais dont la chronique et l'extrait proposés m'incitent à approfondir. Le riffing bien heavy me botte bien ! Merci Adrien :)
Chacal - 14 Mars 2013: EMN fait également partie de mes groupes fétiches, mais pas vraiment étonnant vu qu'il semble que l'on ait une partie de notre disco en commun :) Je suis tout à fait d'ac que le groupe mérite une écoute, mon LP préféré étant peut être "Wake Up Screaming" (Quel son pour l'époque). Fan incontestable des Youth, je ne trouve pas vraiment de similarité entre les 2 groupes pour ma part, je rapprocherais + EMN d'un Tora Tora par exemple, ce qui ne leur enlêve rien, vu que Tora Tora est aussi en haut du panier chez moi ! Merci pour ta bafouille :)
MattMaiden - 17 Mars 2013: Merci Adrien ! Tu connais mon peu de goût pour la scène Hard US 80's mais ton papier fort bien léché (qui a dit MST ?!) me donne envie de découvrir ce que font ces Ricains. Thanks !!
samolice - 18 Mars 2013: Merci pour le texte Adrien. Inconnu au bataillon ce groupe, mais alors vraiment inconnu. Du coup j'ai pas grand chose à dire. Je sors...

Ah si, juste dire que 400000 exemplaires vendus pour une pauvre 146ème place au Billboard, ça doit laisser rêveur la plupart des groupes actuels...
Vive internet!
D'un autre côté, sans internet, pas de SOM et donc pas de lecture possible de toutes ces chros bien sympas et pas d'échanges non moins sympas avec différents membres du site.
Bon je sors, ça y'est.
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