Eden's Fall

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18/20
Nom du groupe Elferya
Nom de l'album Eden's Fall
Type Album
Date de parution 10 Septembre 2015
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album12

Tracklist

1.
 Eden's Fall
 02:02
2.
 With All My Love
 05:42
3.
 Elferya
 04:10
4.
 Ghost of Mary
 04:21
5.
 Cruel Night
 05:29
6.
 The Dreamcatcher
 06:39
7.
 Toys of a Modern Man
 03:36
8.
 Across the Earth
 02:25
9.
 Alone with You
 02:59
10.
 Metal Hearts
 03:31
11.
 Close Your Eyes
 04:29

Durée totale : 45:23

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Elferya


Chronique @ ericb4

11 Juin 2019

Second gemme ajouté à l'édifice du collectif helvétique...

En dépit d'un risque réel de désaffection prématurée de l'espace metal symphonique à chant féminin au regard de l'âpre concurrence continuant de l'agiter, il est encore des jeunes loups aux dents longues désireux de s'illustrer à leur tour. Et ce sextet suisse originaire de Lausanne, créé en 2008, serait du nombre, souhaitant même plus largement faire entendre sa voix aujourd'hui qu'hier. Porté par un galvanisant « The Straight and Narrow » (2012), son premier album full length, le combo helvétique ne tarda pas à multiplier les concerts au cours des deux années suivantes, et ce, aussi bien dans nombre de grandes villes européennes (Paris, Bruxelles, Genève...) que sur les scènes parmi les plus réputées de Suisse (Z7, Montreux Jazz Festival, Les Docks). Une expérience live aussi intense que fructueuse, lui ayant permis de partager l'affiche avec des formations metal symphonique majeures (Epica, Delain, Xandria,, entre autres). On comprend, dès lors, que nos six gladiateurs n'allaient pas s'arrêter en si bon chemin, caressant même l'ambitieux et légitime espoir d'une aventure au long cours.

Depuis sa dernière offrande, il aura fallu patienter pas moins de trois longues années pour voir le groupe suisse réinvestir les studios. Et ce, à l'aune d'un second effort de même acabit répondant au nom de « Eden's Fall » ; une auto-production où s'enchaînent sereinement 11 pistes sur un ruban auditif de 45 optimales minutes, dont les deux titres remastérisés de son single « With All My Love », sorti trois mois plus tôt. Mastérisé et finement mixé par le guitariste/vocaliste Gwen Kerjan (Indrama) au Slab Sound Studio (à Lorient, en France), l'opus jouit d'une péréquation de l'espace sonore entre les parties instrumentales et vocales et surtout d'une belle profondeur de champ acoustique. De plus, la galette bénéficie d'un enregistrement de bon aloi, estampé Vincent Triponez. Une heureuse mise en relief sonore d'un set de compositions à l'inspiration féconde, d'obédience metal mélodico-symphonique aux relents power et prog, dans le sillage de Nightwish, Within Temptation, Delain, Xandria et consorts.

De nouvelles perspectives du groupe qui n'ont pas été sans impliquer un profond remaniement de son line-up. A bord du vaisseau amiral, nous accueillent dorénavant : la frontwoman Melody Dylem (Dylem), en remplacement de Claire-Lyse von Dach ; Valery Veings (Chaoseum) aux guitares ; Lionel Blanc (ex-Evenmore) aux claviers et au violon ; Thibaut Jehanno à la basse ; Samuel Python (ex-Ironoya, ex-Deus Ex Machina), en lieu et place de Greg Turini, à la batterie ; Mathilde Sonney au violon. Avec le concours, pour l'occasion, du vocaliste et flûtiste Matt Favrr (Norvhar, Peace Is Just A Break). De cette étroite collaboration émane une œuvre à la fois puissante et enjouée, parfois frondeuse, un brin épique et romantique, témoignant de délicates nuances mélodiques, d'une technicité instrumentale éprouvée et de quelques sonorités inédites...


A la lumière de ses passages les plus enjoués, et comme la précédente livraison nous y avait déjà sensibilisés, le combo recèle moult cordes à son arc pour générer un headbang bien senti. Comme souvent dans ce registre metal, une brève, cinématique et progressive entame instrumentale ouvre le bal. Ce faisant, par effet de contraste, le ''nightwishien'' « Eden's Fall » cède prestement le pas au vibrant up tempo « With All My Love » ; une ''delainienne'' ogive voguant sur une enchanteresse ligne mélodique et de grésillants gimmicks guitaristiques, mise en exergue par les chatoyantes inflexions de la sirène. Doté d'un refrain catchy et d'insoupçonnées variations rythmiques, ce hit en puissance glissera avec célérité de les tympans alanguis du chaland pour ne plus en ressortir. Dans cette énergie, l'offensif « Toys of a Modern Man » tout comme l'impulsif « Metal Hearts », quant à eux, s'imposeront davantage à la lumière de leur frondeuse rythmique et de l'indéfectible pugnacité de leur espace percussif qu'au regard du caractère répétitif de leur épais riffing.

Quand il desserre un tantinet la bride, le collectif helvétique trouve là encore les clés pour nous rallier à sa cause. Aussi ne pourra-t-on éluder ni « Elferya », ''xandrien'' mid/up tempo aux couplets finement ciselés que relayent des refrains certes convenus mais immersifs à souhait, ni « Cruel Night », efficace low/mid tempo qui, tel un félin guettant patiemment sa proie, finit par lui sauter à la gorge pour ne plus la lâcher d'un pouce. Impulsés par les angéliques volutes de la déesse, sous-tendus par de délicats arpèges aux claviers et réservant de grisantes montées en puissance du corps orchestral, ces deux toniques et envoûtants efforts se parent, en prime, d'un flamboyant solo de guitare et d'arrangements instrumentaux de bonne facture. Dans cette dynamique, arc-bouté sur de sémillantes séries d'accords et de magnétiques oscillations mélodiques, l'intrigant et ''sirénien'' mid tempo syncopé « Ghost of Mary » dissémine d'aériens couplets qu'enchaînent sereinement de seyants et frondeurs refrains. Où l'art d'harmoniser le Yin et le Yang. On regrettera cependant la brutalité de la chute finale.

Que les amateurs de moments tamisés se rassurent, nos compères leur ont concocté un ensorcelant paysage de notes assorti d'un cheminement d'harmoniques des plus infiltrants. C'est donc sans jambage que s'effectuera l'accroche sur « Alone with You », poignante ballade folk pop, romantique jusqu'au bout des ongles, décochant un hypnotique refrain et de radieuses vibes au fil de notre parcours. Conjuguant judicieusement un enivrant slide à la guitare acoustique, une flûte gracile et un chavirant toucher d'archet, l'instant privilégié se dotant en prime des limpides patines d'une interprète bien habitée, on comprend alors que le combo dispose, là, d'un sérieux atout pour maintenir à distance ses challengers. Et comment retenir la petite larme au coin de l'oeil sur « Close Your Eyes », soyeuse et pénétrante ballade atmosphérique aux airs d'un slow qui emballe ? C'est dans un bain orchestral aux doux remous et d'une confondante légèreté coalisé aux caressantes modulations de la maîtresse de cérémonie que nous conduisent nos bourreaux des cœurs.

Par ailleurs, nos acolytes nous mènent en de vastes espaces d'expression, et ce, à l'aune d'une ample pièce en actes, elle aussi, susceptible de nous retenir plus que de raison. Ainsi, à la confluence entre un Within Temptation des premiers émois et Delain, « The Dreamcatcher » se pose telle une fresque rock'n'metal symphonico-gothico-progressif déroulant fièrement ses 6:39 minutes d'un spectacle aussi prégnant qu'épique. Dans ce champ de turbulences, parallèlement à la gradation du dispositif instrumental déambulent les puissantes impulsions de la belle. En outre, un pont techniciste laisse entrevoir une séduisante triangulation entre un fin legato à la lead guitare, de sensibles gammes au piano et un violon virevoltant. Bref, un exercice de style qui sied bien à la formation suisse.

Dans un souci d'ouverture du champ des possibles, la troupe n'a pas omis de placer sur notre route un charismatique instrumental avec, pour corollaire, un maintien constant de l'attention. Ce qu'illustre « Across the Earth », entraînant effort d'obédience symphonico-cinématique et progressif que n'aurait nullement renié Nightwish, témoignant d'une inébranlable harmonie entre les éléments en présence. Sur fond de sinueuses rampes au piano et de grisantes ondulations d'un violon libertaire, des riffs roulants et effilés cohabitent avec une basse résolument vrombissante, les nappes synthétiques en profitant alors pour se densifier et la lead guitare afficher un subtil picking. La durée resserrée du pimpant méfait pourra néanmoins générer de tenaces frustrations chez l'aficionado du genre.


Au terme de notre périple, un sentiment de plénitude nous gagne, le combo ayant assuré un parfait équilibrage des forces entre pugnacité et sensibilité, ferveur et émotion, avec un petit supplément d'âme à la clé. Varié sur les plans atmosphérique et rythmique, le manifeste diversifie également son offre quant à ses exercices de style tout en témoignant d'un potentiel technique et mélodique dignes de son illustre aîné. Si les modèles identificatoires ne sauraient totalement être éludés, la troupe parvient toutefois à s'en affranchir aujourd'hui plus qu'hier, conférant ainsi davantage d'épaisseur artistique à son message musical. Certes, certaines finitions manquent à l'appel et le propos demeure, somme toute, classique dans sa structure comme dans son concept. Néanmoins, l'accroche bien souvent reste intacte et la qualité de la production d'ensemble difficile à prendre en défaut. On comprend que le collectif helvétique signe-là une œuvre aussi poignante que rutilante, susceptible de l'asseoir parmi les valeurs montantes de ce registre et d'en faire par là-même un redoutable challenger...

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