Drowner's Wives

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15/20
Nom du groupe Monte Luna
Nom de l'album Drowner's Wives
Type Album
Date de parution 04 Octobre 2019
Style MusicalStoner Doom
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Water Hag
 05:53
2.
 The Butcher of Blaviken
 07:14
3.
 Night of Long Fangs
 03:46
4.
 Wild Hunt
 02:19
5.
 Man of Glass
 06:40
6.
 Scenes from a Marriage
 08:29

Durée totale : 34:21

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Monte Luna


Chronique @ JeanEdernDesecrator

31 Octobre 2019

L'enfer de Yoggoth dure moins longtemps

Le stoner et le doom sont deux styles musicaux éprouvants, car ils demandent patience et abnégation à l'auditeur voulant explorer leurs albums. Surtout si on utilise pas de substances pour doper sa capacité à fixer bêtement un riff pendant de loooongues minutes.
Pour un auditeur lambda, la prudence recommande donc de limiter la période d'essai à 5 minutes. 40 minutes de mauvais doom ou stoner pouvant mener à un dégoût durable de tout ce qui a été enfanté avec une pédale de Fuzz, ou à une bonne sieste réparatrice.

Inutile de vous dire qu'un groupe qui cumule Doom et stoner, part mal avec un gars comme moi. Parmi les rares élus, il y a Monte Luna, comptant juste deux gaillards issus d'Austin, Texas. James Clarke (guitare, basse, chant), et Phil Hook (batterie), avaient pour particularité de faire du Doom Stoner avec des morceaux dépassant allègrement les dix minutes. Leur premier album auto-produit sorti en 2017, sobrement nommé "Monte Luna", affichait 6 titres au compteur pour... 1h11 de musique, et avait réussi l'exploit de capter mon attention de chiard hyperactif. Ces marathoniens avaient un talent pour développer des ambiances poisseuses et hypnotiques, à base de quelques riffs addictifs et de rythmiques à géométrie variable. L'album avait un son très correct pour une auto-prod de stoner, permettant de bien s'immerger dans leur musique.

Entre temps, le groupe a été signé par le label Argonauta, qui fait montre une fois de plus de son bon goût en matière de talents cachés. Un nouvel album, ce "Drowner's Wives", a rapidement été enregistré, dans les mêmes conditions : au Matador Studio, puis masterisé avec le même Chris Fielding . Ce disque compte aussi six titres, mais ils ont subi une cure d'amaigrissement drastique, à des durées raisonnables, entre 2'19'' et 8'29''. L'emballage change de l'artwork assez difficile du premier LP, avec très jolie pochette à la fois glauque et chatoyante illustrée par Becky Cloonan, qui donne envie d'y jeter une oreille malgré une durée assez chiche.

A la première écoute, je dois avouer que j'ai été un peu déçu, car on perd le côté hautement hypnotique qui rendait le premier Lp remarquable parmi la horde de groupes pataugeant dans le doom stonerisé. Ainsi la musique de Monte Luna s'accommodait très bien du long format pour développer ses tentacules de fils de Yuggoth. Il manque par exemple ces longues intros, avec ces rythmiques bien tordues, qui commençaient certains morceaux.

Mais si sa musique se trouve plus "standardisée", si vous me permettez le gros mot, Monte Luna va droit au but. "Water Hag", qui ouvre le disque fait mouche d'entrée, avec un riff simple mais évident, et le groupe révèle un visage presque punk grunge sur un "Night of Long Fangs" de 3'17'', au rythme assez soutenu. Il sait se montrer plus nuancé et même intimiste comme sur la deuxième moitié de "The Butcher of Braviken". Au chapitre des réserves, je citerais le titre "Man Of Glass" qui est plus faible que les autres à mon sens, et qui a été retenu comme single, et donc vidéo pour cette chronique, manque de bol ; "Water Hag" par exemple, aurait été plus catchy. Mais il se confirme sur les deux titres plus longs que leur musique y gagne quand elle peut se déployer à son aise.

Le son est bien évidemment pour le style, ultra lourd et gras, avec une prédominance des grosses cordes pleines de fuzz. Cependant, il est moins discernable, plus massif, visqueux pour les instruments que sur le premier album. Mais il est aussi plus riche, et plus en nuances. Le chant est mieux enregistré et mixé sur ce disque, et James le maîtrise mieux. Alors qu'il semblait sur le fil de la rupture dans le mauvais sens du terme sur le premier LP, il est ici toujours perché , parfois saturé, parfois clair, avec une fragilité plus assumée. James Clarcke se révèle même touchant et poignant sur "Scenes From a Marriage", la piste que j'ai préféré sur l'album, et qui clot le disque. On trouve d'ailleurs sur ce dernier morceau de l'orgue qui fait encore monter la sauce, même s'il est à moitié submergé par la gangue de guitares.

Même si j'ai eu un sentiment en demi-teinte, d'inachevé, Monte Luna a un quelque chose d'unique qui fait qu'on y revient, et que ses chansons lovecraftiennes reviennent vous hanter la mémoire auditive. Le groupe Stoned Jesus, ancien hypertrophié de la minute, avait réussi avec brio son régime hypo-calorique sur son très beau "Pilgrims" sorti l'an dernier. J'attends avec fébrilité le prochain album de Monte Luna, en espérant qu'ils arriveront à trouver leur vitesse de croisière, et qu'ils oseront prendre quelques risques pour exprimer leur talent.

1 Commentaire

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Y_RPLEUT - 16 Novembre 2019:

Ta chro me donne envie de me pencher sur le  premier méfait de ces Texans Je me note ça dans un coin de ma tête

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