Finalement qui connaît bien le Danemark ?
Voilà bien un pays qui n'évoque pas grand chose au grand public : depuis la série Vikings, un petit regain d'intérêt pour ces grands blonds tatoués et baraqués mais pas grand chose dans le domaine culturel... alors que des pépites brutes s'y cachent, attendant patiemment qu'on les découvre...
J'ai "découvert" tardivement les incroyables
DAD, quelle ironie pour un groupe si "ancien" (4 décennies dans les pattes quand même !), et c'est mon ami François (qu'il en soit remercié ici !) qui m'a aiguillé vers un groupe beaucoup plus récent puisqu'il est de ce siècle (le 21eme!) : les fameux Statement et leur "
Dreams from the Darkest Side"..
Donc ces "rêves du côté le plus obscur" sont très loin du cauchemar annoncé et, pour moi, sont du pur bonheur ! Oh là, mon petit, pas si vite, le bonheur, rien que ça ? Si le bonheur n'est qu'une succession de "petits instants de bonheur", selon la formule, alors nous voilà bien en sa présence, alors que Christophe Maé a tant de mal à le trouver depuis qu'il interroge "il est où le bonheur ?"... (oui, je sais, mais j'avais pas mieux en magasin !)
Quand on découvre un groupe dont on ne soupçonnait pas l'existence et encore moins le CV, on fait inconsciemment le rapprochement avec son propre référentiel pour trouver une filiation quelconque avec un groupe existant....
Pour Statement, j'ai vite laissé tomber : ce mélange est plus subtil qu'il n'y paraît dans un style influencé par le metal, le
Hard-rock mais aussi le punk nuancé par des teintes pop ou mélodiques, un cocktail nordique flamboyant. Estampillé "
Metal mélodique" par la presse spécialisée, Statement se plait à brouiller les pistes et aussi vrai que les pâtisseries danoises sont appelées" pain viennois", il y a de quoi s'emmêler les jacks...
C'est leur quatrième album et on sent bien qu'ils ont pris de la bouteille depuis leur formation en 2011 ; ça respire la maîtrise, chacun est bien en place au service du collectif : ici, pas de grosse individualité, pas de hurleur tonitruant, ni de surdoué de la six-cordes, le collectif, rien que le collectif, qu'on vous dit!
Les riffs bien carrés et costauds s'enchaînent ( "Don't You
Hide It", "Darkest Dreams" ou encore "Here I Am") tandis qu'on sent une influence "southern rock" sur le très sudiste "Lifeline ".
La plupart des refrains ramènent le groupe dans la case "hard mélodique" bien que, de temps en temps, on durcisse le ton. C'est le cas sur "
The Reaper"où on sent l'augmentation de la saturation, y compris dans le chant de Jannick Brochdorf (un mal de chien pour écrire son nom !).
Pour varier les plaisirs, on ose la rythmique syncopée sur "
Beyond Control" et son joli duo de guitares ... d'ailleurs, c'est un élément qu'on retrouve fréquemment, le doublement des guitares, avec en lead Niels Alex Larsen (quand le destin est farceur !) secondé par Lars Ulrik le Fevre..(aucun lien de parenté avec Jean Lefebvre !).
Rayon influences, j'ai quand même relevé un soupçon de
Seether dans le titre "
Sacrifice", un riff très ''Maidenien'' sur" Indestructible" et un arpège qui n'est pas sans rappeler celui de "Behind Blue
Eyes" des Who sur la ballade "Fade Away", que du high-level, si ça peut vous rassurer, en tout cas, ça peut pas faire de mal...
Malgré une notoriété qui peine à dépasser le cercle des initiés, Statement propose le clip de "
The Reaper", à la fois glaçant et très abouti, fait assez rare dans la production des clips de groupes de metal actuels (à voir sur le
Web).
Ah, le Danemark ! Même s'ils ne sont plus aussi bons au foot (cf résultat du Mondial !), ils restent très bons dans le metal "nerveux." ; la qualité des groupes scandinaves n'est pas un mythe. Statement confirme cette réalité, à l'instar des
DAD et autres
Pretty Maids, et leur "
Dreams from the Darkest Side" gagne à être connu ou reconnu. Il y a encore quelques semaines, j'étais comme vous, et depuis son écoute, ça va déjà beaucoup mieux...
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