Don't Metal with Evil

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19/20
Nom du groupe Halloween (USA)
Nom de l'album Don't Metal with Evil
Type Album
Date de parution 1985
Style MusicalHeavy Metal
Membres possèdant cet album15

Tracklist

1. Busted
2. Scared to Death
3. Justice for All
4. Trick or Treat
5. The Wicked Witch
6. Don't Metal with Evil
7. What a Nice Place
8. Haunted
9. She's a Teazer
10. Tales from the Crypt
11. Fight the Beast

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Halloween (USA)


Chronique @ adrien86fr

31 Octobre 2012

Detroit's heavy metal horror show..

Célébrée chaque soir du 31 octobre soit la veille de la Toussaint, Halloween constitue une fête folklorique anglo-saxonne héritée du Samain celtique qui glorifiait une semaine durant le début de la saison des ténèbres et donnait accessoirement lieu à des rites druidiques, banquets et beuveries festives autour d’assemblées dont l’absence d’un quelconque membre de la communauté concernée était purement et simplement punie de mort. Célébration païenne progressivement remplacée dès le VIIIème siècle par la commémoration des fidèles défunts de l’Eglise Catholique au cours de la christianisation de l’Europe, Halloween connut un large essor culturel et identitaire à la fin du XIXème siècle aux Etats-Unis via son arrivée sur la terre promise en compagnie des irlandais immigrés fuyant la famine provoquée par le mildiou de la pomme de terre. Symbolisée avant tout par des citrouilles vidées, gratifiées de bougies allumées et adoptant par découpes adéquates des visages plus horrifiques les uns que les autres que chacun pose sur le bord de ses fenêtres en souvenir des âmes perdues dans les flammes de l’Enfer, Halloween rime également avec défilés déguisés de petits et grands frappant aux portes des habitations afin de recevoir des friandises ou de jeter un sort à ceux refusant la charité gourmandine. Egalement synonyme pour les cinéphiles avisés d’une série de films d’épouvante initiée avec le mythique « La Nuit des Masques » (John Carpenter, 1978), Halloween s’avère également être le patronyme d’un combo de heavy metal américain paradoxalement aussi culte que méconnu méritant incontestablement de sortir enfin de l’ombre en ce jour de circonstance.

Originellement formé à Detroit en 1981 sous le nom de Bitch autour du vocaliste Brian Thomas (ex Alcatraz), des guitaristes Rick Craig (ex Limousine) et Mark Scott, du bassiste Ed Reynolds et du batteur Chuck Burns, Halloween adopte son nouveau nom de guerre et son surnom complémentaire de « Detroit’s Heavy Metal Horror Show » la nuit du 31 octobre 1982 au cours d’un concert donné au Falcon Lounge du 19901, Van Dyke Avenue de la Motor City chère aux Stooges d’Iggy Pop et à MC5 notamment. Après les traditionnels changements de line up voyant précisément George Neal prendre la place de Ed Reynolds à la basse et le batteur Chuck Burns jeter l’éponge début 1983, remplacé à la hâte par le six-cordiste Mark Scott qui finira lui aussi par quitter le navire avant d’être suppléé derrière ses fûts par le dénommé Billy Whyte, Halloween entre au début de l’année 1984 entre les murs des The Disc Ltd. Studios d’East Detroit afin d’y enregistrer son premier full length et de répandre tel la peste son shock heavy metal théâtral aux quatre coins du pays à la bannière étoilée. Sorti initialement sous le manteau en format cassette fin 84, « Don’t Metal with Evil » sort finalement en LP sur le propre label du groupe Motor City Metal Records le… 31 octobre 1985.

Halloween… Fête américaine impérialo-déculturante d’obédience commerciale à boycotter coûte que coûte dirons certaines âmes bien pensantes, ou célébration populaire valable empreinte d’un inénarrable charme automnal et maléfique diront d’autres. Quoi qu’il en soit, c’est Halloween ce soir les enfants, allumez-donc les bougies de vos Jack O’ Lanterns, préparez vos costumes tous plus effrayants les uns que les autres et les friandises à distribuer par dizaines mais surtout, passez-vous avant l’horaire fatidique de minuit ce witch fucking « Don’t Metal with Evil » à volume maximum sur votre chaine hi-fi de salon en ayant préalablement pris le soin de sortir du réfrigérateur un pack de trente-six de George Killian’s rousse et d’avoir bien sûr entrouvert les fenêtres de votre habitation afin de partager cette petite pépite de heavy old school avec vos chers voisins même si ces derniers avaient autre chose au programme de ce soir. Si jamais l’un d’eux ose venir sonner à votre porte non pas pour recevoir quelques treats sucrés mais pour vous demander de baisser conséquemment le son émanant de vos enceintes, inutile de préciser qu’en ce 31 octobre, sauf s’il était en plein visionnage de Fort Boyard spécial Halloween ou encore de PSG-OM spécial Halloween également (merde ça ne marche pas, Franck Ribéry n’est plus joueur de l’Olympique de Marseille) auquel cas respect, il faille impérativement revêtir un masque à l’effigie de Michael Myers et l’accueillir à la feuille de boucher dans un style brutal que n’aurait pas renié un certain Dany Leprince aka le boucher de la Sarthe. Fantasme homicido-thérapeutique à part, « Don’t Metal with Evil » entame l’envoutement de toute âme damnée ayant choisi à ses risques et périls d’investir ces onze incantations occultes au travers de la relativement courte mais intense « Busted », morceau ayant l’honneur de distiller un heavy metal spontané et brut à tendance speed tout à fait représentatif de sa glorieuse époque et mettant accessoirement en scène un chanteur rappelant ci et là notamment dans les aigus, l’illustre King Diamond du grand Mercyful Fate. Doué d’une production plus que correcte pour l’an de grâce 1985 assurée par le groupe lui-même conférant au tout un esprit underground authentique seyant pertinemment l’identité du quartette, le premier album d’Halloween consacre ainsi une part non négligeable de son tracklisting à un speed/heavy metal brut et intense à l’image de l’incisive et acérée « Trick or Treat » ; premier single de l’opus objet d’un clip video permettant de considérer l’importance de la mise en scène théâtrale chez Halloween soit dit en passant ; de la menaçante « The Wicked Witch » introduite par un rire maléfique de sorcière ou encore de l’ultime et gravissime « Fight the Beast » clôturant le full length avec brio, intempérance et sans concession aucune.

En apparence stéréotypé et on ne peut plus conventionnel, le heavy metal d’Halloween se veut néanmoins être sur ce premier effort autoproduit remarquablement varié et garant d’une qualité intrinsèque certaine. Proposant dans sa globalité des morceaux plutôt courts et intenses, « Dont Metal with Evil » fait aussi dans le tempo ralenti, schéma d’écriture n’occultant en rien l’atmosphère terrifiante inhérente au concept du disque, bien au contraire. Il conviendra ainsi de noter l’efficace et on ne peut plus bien nommée « Scared to Death » rappelant quasi incontestablement le Mercyful Fate du mythique « Don’t Break the Oath » tant dans l’atmosphère hallucinante dégagée, la construction structurelle du morceau que dans les invectives vocales de Brian Thomas que certaines mauvaises langues qualifieront sans doute de pâle copie de King Diamond. Titre éponyme de l’album, « Don’t Metal with Evil » et son backward message introductif de rigueur pour l’époque enfoncera le clou dans le mystère et le lugubre propre à la personnalité d’Halloween au travers des avertissements sans fin d’un Thomas illuminé à l’auditeur : si ce dernier vient vers le Mal, alors le Mal viendra à lui et il sera trop tard… Même si l’on ne peut qu’apprécier et remuer sa tête vide comme un possédé par les forces obscures à l’écoute des morceaux speed assassins énoncés plus haut, il faut avouer que c’est par le biais de ses titres les plus mid tempo que la dimension conceptuelle de ce combo unique que s’avère être Halloween tend à prendre toute son ampleur : comment ne pas sentir son sang se glacer quand raisonnent les effroyables « What a Nice Place », « Haunted » et autres « Tales from the Crypt » qui sublime, mélodique et diaboliquement épique enfantera chez l’auditeur bouleversé le désir de se replonger insatiablement dans la légendaire série télévisé du même nom créée par William Gaines et diffusée de 1989 à 1996 ? Cheveu sur la soupe à la citrouille, « She’s a Teazer » constituera le seul point d’interrogation d’un opus réussi et avant tout porteur d’une atmosphère indescriptible propre à l’esprit de la fête païenne d’Halloween. Probablement écrite au cours des années Bitch durant lesquelles Brian Thomas et son gang ne pensaient qu’à investir selon les propres dires du chanteur les cavités intimes des représentantes du sexe opposé, ce morceau ne parvient que difficilement à coller au concept de l’opus pourtant clair et défini, ne serait-ce que d’un point de vue lyrique. Enfin, années 80 obligent, « Don’t Metal with Evil » propose également via la solennelle « Justice for All » une ballade à la sauce Halloween, c'est-à-dire grinçante, angoissante, terrifiante même, notamment ponctuée d’un solo lent mais sardoniquement intense signé de la patte de Rick Craig et de sa Gibson Flying V.

Sans jamais avoir prétendu révolutionner le heavy metal au sens large du terme, « Don’t Metal with Evil » d’Halloween constitue le premier album inspiré et on ne peut plus spontané d’un combo à la démarche conceptuelle originale et unique. Notablement varié et proposant des titres relativement courts mais intenses allant de la tuerie heavy/speed au tempo ralenti ravageur en passant par la ballade, ce premier effort discographique du Detroit’s heavy metal horror show par excellence se veut être une œuvre marquante de par l’énergie brute qui s’en dégage et son identité certaine et affirmée de ce que nous qualifierons de shock heavy metal théâtral à la gloire de la soirée du 31 octobre. Injustement cantonné aux bas-fonds de l’underground tout au long de sa carrière sans n’avoir jamais pu se voir éblouir par les feux des projecteurs au contraire de nombre de ses contemporains, Halloween et plus particulièrement ce « Don’t Metal with Evil » de folie et sinistre à souhait mérite sans conteste l’intérêt des amateurs de heavy old school authentique et des mises en scène à la Alice Cooper, King Diamond, Lizzy Borden, The Great Kat, Betsy Bitch et consorts.

11 Commentaires

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largod - 02 Novembre 2012: happy happy Helloween, Helloween, aaargghhhh Halloween.
beau papier, Adrien.
ce groupe m'a complètement passé au dessus de la citrouille...
à l'occasion, pourquoi pas une écoute attentive.
merci, plaisant de lire des lignes bien écrites
MattMaiden - 02 Novembre 2012: Merci Adrien pour cette énieme chro fort joliment écrite (par contre mes "voisins" les Sarthois ne te remercient pas ;) et comme toujours extrêmement instructive ! Comme apparemment beaucoup de gens c'est un groupe qui m'est inconnu mais dont le style et les influences que tu cites ne me laissent pas de marbre ! A écouter donc !
adrien86fr - 02 Novembre 2012: Merci à tous pour vos comms camarades ;-)

Halloween, je suis fan, je vois plus ça comme une fête héritée du Samain celtique célébrant l'arrivée de l'automne/hiver que comme une fête américano-déculturante. Au niveau des monstres et des horreurs, ayant grandi en Picardie profonde, j'ai d'ailleurs connu Halloween tous les jours de l'année pendant longtemps loool

@ Sam : supposition plausible, ça semble concorder au niveau de la chronologie des deux groupes en tous cas.

Rendez-vous le 25 décembre pour une nouvelle chronique de circonstance..
samolice - 11 Avril 2014: Ca y'est, je l'ai enfin trouvé à un prix correct. Depuis le temps... Commandé aujourd'hui. En espérant qu'il arrive rapidos à bon port. j'ai eu l'occasion de l'écouter de très nombreuses fois sur le net depuis ta chro (oui je sais que c'est moche mais je voulais me faire un avis avant commande) et je le trouve juste génial. Je continue à trouver que le tout sonne davantage comme Lizzy Borden période "Menace to Society" plutôt que M Fate (tout oomme la voix). Un peu de Ozzy du début aussi parfois. ENORME MERCI Adrien pour la découverte. Grosse claque pour moi.
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